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Inondations : pourquoi pleut-il autant sur la France depuis une semaine ?

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Depuis une semaine, les perturbations se sont succédé à un rythme effréné sur la France, apportant des vents violents et surtout des pluies abondantes conduisant à des inondations catastrophiques. Comment expliquer une telle situation ?

Activité dépressionnaire intense en Atlantique mardi 29 janvier © La Chaine Météo

Depuis une semaine, l'activité dépressionnaire a connu une phase d'accélération et d'intensification à travers tout l'océan Atlantique, avec les conséquences désastreuses que l'on connait, en particulier les inondations historiques dans le nord-ouest. Des records de pluviométrie ont été battus en Bretagne. Cette situation s'explique par un "rail dépressionnaire" très intense entre l'Amérique du Nord et l'ouest du continent européen.

Des dépressions formées sous l'effet de la vague de froid américaine

Cet hiver se caractérise sur l'Atlantique nord par des périodes très tranchées où le calme anticyclonique alterne avec des coups d'accélérateur dépressionnaires. C'est ce qui s'est passé depuis le vendredi 24 janvier avec le passage de la dépression Eowyn qui a provoqué une tempête historique sur l'Irlande, suivie d'Herminia sur le nord-ouest de la France le lundi 27 janvier. Enfin, la dépression Ivo de cette fin de semaine vient clôturer cette séquence.

La présence de ce "rail des dépressions" sur le proche Atlantique a orienté le courant-jet, les vents soufflants en haute altitude, directement sur le pays. Ce courant-jet agit comme une autoroute pour les perturbations pluvieuses qui apportent des quantités importantes de pluie. Cette configuration météorologique globale conduit à une succession de perturbations sur notre pays.

Des cumuls de pluie exceptionnels en ce mois de janvier

La première décade de ce mois de janvier avait déjà été très arrosée : il était déjà tombé par endroit l'équivalent d'un mois de pluie, notamment au nord-ouest. Les 10 jours de temps sec et froid qui ont suivi ont asséché les sols superficiels, mais les nappes phréatiques, remplies au maximum, ont immédiatement réagi lorsque ces nouvelles pluies sont arrivées. Les sols ne pouvant absorber ce surplus d'eau, les cours d'eau ont débordé sur de vastes bassins versants, comme ce fut le cas à Redon pour la Vilaine par exemple.

Depuis le début de cette période pluvieuse, des cumuls de pluie de 50 à 70 mm ont été enregistrés sur plusieurs départements, avec des pointes dépassant les 100 mm dans certaines zones comme la Bretagne, la Normandie et les Pays de la Loire. À Rennes, on enregistre 200 mm de pluie pour ce mois de janvier, soit 3 fois ce qu'il tombe en moyenne et constituant un record absolu de pluie en un mois pour cette ville.

Cumuls de pluie remarquables au nord-ouest en ce mois de janvier © La Chaine Météo

Dans ces conditions, l'ampleur des inondations actuelles n'est pas surprenante, à l'image de ce qui s'était produit dans le Nord-Pas-de-Calais l'année dernière. Désormais, un répit d'une dizaine de jours va se mettre en place, avec la perspective d'un mois de février plutôt sec.

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