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Retro 2022 : les 12 évènements météo marquants de l'année en France

Cyrille DUCHESNE

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

L'année 2022 est la plus chaude jamais enregistrée depuis 1900. Les périodes de chaleur ont fait l'actualité la plus grande partie de l'année, avec pas moins de trois canicules au cours de l'été. On retiendra aussi la sécheresse durable, et quelques phénomènes violents comme l'orage meurtrier du 18 août en Corse, et les tornades destructrices d'octobre dans le nord de la France.

1. Épisode de fortes pluies près des Pyrénées les 9 et 10 janvier

Sous l'effet d'un flux de nord-ouest très dynamique, il tombe entre 130 et 180 millimètres en 48 heures sur les régions proches des Pyrénées. Ces pluies, combinées à un redoux qui entraîne une fonte partielle de la neige à moyenne altitude, provoquent d'importantes crues et inondations avec une alerte de niveau rouge sur cinq départements pyrénéens. Alimentée par les précipitations très abondantes qui ont touché le centre de la chaîne pyrénéenne, la Garonne a subi une crue importante. À Toulouse, le pic a été atteint en début de matinée du 11 janvier. Avec une côte de 4,31 mètres au Pont Neuf, Toulouse a connu sa crue la plus importante depuis celle de juin 2000 (4,38 m).

2. Tempêtes Dudley, Eunice et Franklin du 16 au 21 février

Pas moins de 3 tempêtes balayent le nord de la France entre le 16 et le 21 février. Ces tempêtes se produisent sous l’effet d’un puissant jet stream qui fait circuler des dépressions très creuses sur l’Europe de l’Ouest. La tempête Eunice qui touche un tiers nord de la France est particulièrement puissante près de la Manche avec des records de vent à Boulogne-sur-mer (152 km/h) et au cap Gris-Nez (176 km/h).

3. Épisode cévenol du 10 au 13 mars

Un épisode méditerranéen atypique s'est produit du 10 au 13 mars sur les Cévennes. Les cumuls ont atteint 435mm à Castanet-le-Haut (Hérault) dont 222 mm en 24 heures, ce qui fait de cet épisode l'un des plus importants pour un mois de mars depuis 1960. Les quantités de précipitations mesurées en trois jours ont été équivalentes à plus de trois mois de pluie sur les zones les plus exposées. Elles ont provoqué d’importantes inondations sur l’Aude et l’Hérault. La neige est tombée en abondance sur le relief cévenol dès 1000 mètres d’altitude.

4. Neige et froid au début du mois d’avril

Un flux de nord glacial a concerné la France du 1er au 4 avril. Il s’est accompagné de chutes de neige dans plusieurs régions avec 3 cm à Roissy, 8 cm à Limoges, 12 cm à Saint-Chamond et localement 20 cm sur les collines du Boulonnais. La journée du 1er avril a été la plus froide depuis 1975 avec un indicateur thermique national de 4,5 °C. Les températures maximales ont été très basses avec de nombreux records battus au sud de l'Ile-de-France et sur la région Centre. Il a fait guère plus de 3 à 4°C au meilleur de la journée. La nuit du 3 au 4 avril a été la plus froide pour un mois d'avril au niveau national depuis 1947, avec un indicateur thermique de -1,5 °C. À la faveur du ciel nocturne dégagé, les températures sont descendues parfois de -5 à -8°C dans des régions peu habituées, comme le sud-ouest ou le centre-est par exemple. En montagne, on a atteint -21,5 °C dans le Doubs aux Pontets, ce qui a constitué le nouveau record de froid national pour un mois d'avril, devant les -19 °C de Mouthe en 1970. À Nancy, sans être un record, la température de -6 °C constitue la valeur la plus basse de la saison froide 2021/2022.

5. Violents orages de grêle en juin

Parmi tous les mois de juin, celui de 2022 a été le plus foudroyé depuis 1989, année du début des relevés de la société Météorage. Le nombre d'impacts de foudre a dépassé les 194000, battant le précédent record de 1993.

Le week-end de la Pentecôte (3-4 juin), a été marqué par d'importants cumuls de pluie entre le sud de la Normandie et de l'Ile-de-France, et le Massif-Central. Ces cumuls se sont accompagnés localement de grêle et de fortes rafales. Du 20 au 26 juin, plusieurs salves orageuses ont circulé de la Nouvelle-Aquitaine aux frontières de l'est. De gros grêlons et des pluies très abondantes se sont produites, engendrant d'importants dégâts.

6. Canicule et incendies de forêts, été 2022

Phénomène exceptionnel, durant l'été, trois vagues de chaleur se sont produites successivement en juin, juillet et août. Elles ont plus particulièrement affecté les régions méditerranéennes, ainsi que l’ouest et le sud-ouest du pays.

La première vague de chaleur qui a sévi du 14 au 19 juin s’est caractérisée par la canicule la plus précoce jamais enregistrée, et qui a été d'une intensité très importante. La température la plus élevée de l'été a atteint 43,4°C à Pissos (Landes) et 42,9°C à Biarritz le 18 juin, ce qui constitue un record absolu.

Du 12 au 25 juillet, une deuxième canicule a touché le pays, notamment les régions de l'ouest avec un maximum de 42,7°C à Beaulieu-sur-Layon (Maine-et-Loire) le 18 juillet. Le lendemain, la température atteint 39,6 °C à Brest, pulvérisant de +4 °C l’ancien record du 12 juillet 1949 (35,2°C). On a également observé 40,5 °C à Paris (le seuil des 40 °C n’avait été franchi que deux fois jusqu’à ce jour).

La troisième vague de chaleur s'est déroulée du 31 juillet au 14 août avec un maximum de 41,8 °C à Durban-Corbières (Aude) le 12 août.

La sécheresse et les températures élevées ont aussi été à l'origine de nombreux incendies de forêt. Plus de 60 000 hectares de végétation ont été détruits, soit la superficie de Paris et sa petite couronne. La forêt landaise a payé le plus lourd tribut avec 30.000 hectares partis en fumée. Plus au nord, des feux se sont déclarés dans des régions peu habituées aux incendies, comme les monts d’Arrées dans le centre de la Bretagne.

7. Sécheresse historique de l’été 2022

L’absence de précipitations pendant plusieurs semaines et la succession des épisodes de forte chaleur ont entrainé une sécheresse des sols record entre la mi-juillet et la mi-août. Cette sécheresse a été beaucoup plus étendue qu’en 1976, où elle n’avait concerné que la moitié nord.

Elle s’est également traduite par des niveaux de cours d’eau très bas, parmi lesquels la Loire et la Garonne. Leurs niveaux respectifs étaient particulièrement bas au début du mois d’août, suite à plusieurs semaines de temps sec. À Orléans et Toulouse, ces fleuves n’étaient plus que de minces filets d'eau serpentant entre les bancs de sable. Il faut remonter à 1976 et 2003 pour retrouver une telle situation.

8. Puissant orage et vents tempétueux en Corse le 18 août

Le 18 août, une puissante ligne d'orages balaye toute l'île d'ouest en est, occasionnant des rafales à plus de 200 km/h, dignes des vents qui soufflent dans les cyclones tropicaux des îles des Antilles. La Méditerranée, avec des températures de 4 à 5°C supérieures à la normale, a pu contribuer à renforcer la puissance de cette dégradation orageuse. La violence exceptionnelle de cet épisode s’est soldée par un bilan humain très lourd avec cinq victimes.

9. Tornades destructrices dans le nord en octobre

Le 23 octobre, dans un contexte de chaleur remarquable pour la saison, le passage d'un front froid a déclenché de puissants orages. Ils ont été à l'origine de la formation de plusieurs tornades qui ont entraîné de lourds dégâts entre la Normandie et les Hauts-de-France, notamment à Bihaucourt dans le Pas-de-Calais. La tornade a été classée EF3, ce qui correspond à des vents max de 220 à 270 km/h.

10. Une fin octobre estivale

La France a connu du 15 au 31 octobre un épisode de chaleur inédit par sa durée, son étendue et son intensité. Sur la moitié sud, de nombreux jours de chaleur (température maximale supérieure à 25 °C) ont été observés, voire des jours de forte chaleur (température supérieure à 30 °C) dans le sud-ouest et en Corse. Des records ont été battus comme à Figari où il a fait jusqu’à 32,5 °C. Des nuits tropicales (températures minimales supérieures à 20°C) ont été enregistrées et de nombreux records de douceur nocturne ont également été battus.

11. Été de la Saint-Martin en novembre

La douceur a été exceptionnelle les 12 et 13 novembre dans l'ouest. On n'avait jamais observé de températures aussi élevées si tard dans l'année. Le 12 novembre, il a fait jusqu’à 24,8 °C à Albi, 22,8 °C à Agen, 19,9 °C au Mans. Le 13 novembre, ce sont les 20°C les plus tardifs jamais enregistrés qui ont été relevés à Nantes avec 20,7°C, un record pour une deuxième décade de novembre. Au Cap de la Hague, c’est même un record mensuel qui a été battu deux jours de suite, avec 19,2 °C le 12 et 19,6 °C le 13 novembre. L’ancien record de 18,5 °C datait du 3 novembre 1994.

12. Froid et gel du 1er au 18 décembre

Après un automne particulièrement doux, le froid s’est installé pendant la période du 1er au 18 décembre en concernant plus particulièrement la partie nord-est de la France. Des chutes de neige ont concerné la Lorraine et l’Alsace avec 8 cm mesurés à l’aéroport de Strasbourg. De fortes gelées se sont produites sur les sols enneigés de Lorraine avec -19,4°C à Buhl (Lorraine) le 18.

Cette année 2022 se termine dans une douceur exceptionnelle et la Saint-Sylvestre devrait même figurer dans le top trois des jours de l'An les plus doux jamais enregistrés.

Toute l'équipe vous souhaite de très belles fêtes et une magnifique année 2023.

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