Pluie, orages, grêle : une météo à risque pour cette fin de semaine

LA CHAINE METEO - Vous annoncez une fin de semaine marquée par des phénomènes violents. De quels phénomènes parlez-vous ?

PASCAL SCAVINER - De l’activité électrique de plus en plus forte et généralisée et des risques de phénomènes violents, comme de fortes intensités de pluie en 1h, de fortes chutes de grêle et de violentes rafales de vent. L’analyse de l’évolution de la situation météorologique, pour les prochains jours, montre en effet que les conditions sont favorables aux développements de fréquents et forts orages, potentiellement violents.

Quelles seront les zones les plus à risques ?

La réponse est toujours délicate, car si la fiabilité générale est élevée pour confirmer cette forte dégradation, elle l'est moins pour préciser les zones susceptibles d’être les plus touchées par des intempéries. C’est notamment le cas pour la prévision de grêle, qui est toujours difficile à prévoir, car le risque est fonction du type d’orages prévus. Cette difficulté est renforcée par l'échéance, encore assez lointaine (48 h), du début de la plus forte dégradation. Il est possible néanmoins de dégager une tendance, en rappelant que cette dégradation durable touchera environ 80 % de l’hexagone vendredi et samedi, journées qui seront les plus foudroyées.

L’activité orageuse la plus importante concernera les régions qui s’étendent de la Nouvelle Aquitaine aux Pays de la Loire et de l’Occitanie en remontant vers le Massif central, le Centre-Val-de -Loire et le Grand Est, avec localement de très forts orages. On ne peut écarter la probabilité que les plus violents orages touchent la Nouvelle Aquitaine, les Pays de Loire, le Centre Val-de Loire et l’Auvergne Rhône-Alpes d’ici samedi.

Faut-il redouter des orages et de la grêle de la même intensité que dans l'Indre et Châteauroux il y a 10 jours ?

Oui. La comparaison des deux situations montre des similitudes. Le potentiel de subir de nouvelles intempéries est donc élevé, d’autant plus que cette nouvelle dégradation s’annonce beaucoup plus durable (3 à 4 jours) que celle du 22 mai et touchera quotidiennement de nombreuses régions.

Est-ce une situation atypique ?

Non. Si depuis 2019, l’activité orageuse en juin a été parmi les plus faibles depuis 30 ans, la période entre fin mai et début juin 2018 fut marquée par de nombreux orages entraînant des inondations par ruissellement et par débordement. Les régions entre la Bretagne et les Ardennes ainsi que dans le sud-ouest ont été les plus touchées.

Faut-il plus se réjouir de cette dégradation qui va apporter de la pluie, ou redouter les dégâts potentiels liés à la grêle, notamment pour le secteur agricole et le vignoble ?

Les deux, car sur certaines régions le caractère pluvieux avec peu d’orages dominera alors que pour d’autres la forte instabilité augmentera le risque de fortes précipitations et de chutes de grêle.

Quels paramètres analysez-vous pour prévoir ces phénomènes et leur intensité ?

Plusieurs étapes sont nécessaires :

Une analyse de la situation générale et de sa fiabilité, en comparant les modèles de prévisions les plus performants. L’étude des paramètres prévus par ces différents modèles. La synthèse de ces éléments pour reconnaitre les conditions favorables aux développements orageux.

Pour les paramètres, nous analysons plus particulièrement :

Le niveau d’instabilité de la masse d’air à l’aide d’indices spécifiques. La température, le vent (direction et force), la nébulosité à différentes altitudes pour préciser la dynamique atmosphérique. Les intensités de précipitations prévues. L’organisation de la convection pour évaluer le risque de développement d’orages, d’orages multicellulaires et supercellulaires propices notamment à des vents violents et des chutes de grêle.

Orages © La Chaîne Météo