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Canicule : quel risque pour ces prochaines semaines ?

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Alors qu'une vague de chaleur concerne la France en cette mi-juin, la question se pose de savoir si nous risquons de connaître des épisodes de canicule cet été en France. La réactualisation de nos prévisions saisonnières permet d'avoir quelques indicateurs permettant d'estimer ce risque.

© La Chaîne Météo

Comme prévu, ce mois de juin alterne les belles et chaudes journées avec des orages parfois violents. Une vague de chaleur se met en place jusqu'en milieu de semaine prochaine, laquelle sera suivie d'une nouvelle forte dégradation orageuse. Dans ce contexte où les températures sont désormais bien chaudes sur la France, la question se pose de savoir si nous risquons de connaître un nouvel été caniculaire.

La chaleur en juin est souvent suivie d'un été chaud

Tout d'abord, les statistiques montrent que les mois de juin sont de plus en plus chauds, et qu'ils sont souvent suivis d'étés chauds, mais pas toujours. La corrélation n'est pas systématique. En prenant comme exemple des mois de juin marqués par de fortes chaleurs, on note que celui de 2003 avait été suivi d'un été torride. En 2005, les chaleurs de juin se sont prolongées en juillet alors que le mois d'août a été très frais. Même chose en 2006 : juin et juillet furent très chauds, puis le mois d'août fut maussade. Plus près de nous, les derniers étés ont été remarquablement chauds et secs, de juin à septembre.

On note donc une concordance statistique vers un été chaud après un mois de juin chaud, avec cependant des décrochages de température pour les mois d'août.

Été 2021 : plutôt chaud mais nuancé avec des orages

Au vu de nos prévisions saisonnières, actualisées ce 10 juin, le trimestre juillet-août-septembre s'annonce un peu plus chaud que les moyennes en France métropolitaine, mais sans anomalie aussi notable que ces précédents étés : cela constituerait donc un retour vers un été nettement plus "standard", avec des températures et des précipitations assez proches des moyennes statistiques sur l'ensemble du trimestre. Cette moyenne masque cependant des disparités mensuelles : dans ce contexte, les mois de juin et surtout de juillet seraient les plus chauds et les plus secs malgré des orages plus fréquents que ces dernières années, tandis que les mois d'août et de septembre seraient plus mitigés, plus humides avec des températures de saison.

Dans ce contexte, nous pouvons donc estimer le risque de canicule par mois, au vu de ces prévisions saisonnières.

Un risque de canicule non négligeable pour juillet

© La Chaîne Météo

Rappelons tout d'abord que la notion de canicule obéit à des critères objectifs : il faut que les températures dépassent de 8°C les moyennes de saison, que ces très fortes chaleurs durent au moins trois jours et trois nuits d'affilée, et que les températures atteignent des seuils départementaux fixés par les pouvoirs publics. Ainsi, le mois de juin en cours ne semble pas particulièrement propice aux canicules malgré la vague de chaleur actuelle ainsi qu'une nouvelle séquence très chaude envisagée en fin du mois.

Le mois de juillet est celui qui nous semble le plus à risque de canicule en France. Dans un contexte où l'anticyclone des Açores remontera souvent jusque sur les îles britanniques, notre pays connaîtra du beau temps pour les vacanciers, avec des chaleurs récurrentes et un déficit pluviométrique. Ainsi, le risque de canicule est élevé, estimé à 70%.

Le mois d'aôut devrait marquer une rupture, avec une anomalie de température peu marquée, assez proche des moyennes, et une configuration plus influencée par des systèmes dépressionnaires. Ainsi, même si des pics de chaleur inhérents à la saison sont probables, ils seront de courte durée, coupés par les orages. De ce fait, l'installation d'une canicule nous semble "faible à moyen".

Quant au mois de septembre, il s'annonce très orageux sur la France. La fréquence des précipitations devrait limiter les fortes chaleurs et rendre le risque de canicule particulièrement faible.

Des étés globalement chauds malgré des décrochages

© La Chaîne Météo

Si la tendance au réchauffement climatique en France métropolitaine est très net en été depuis les années 2000, on observe tout de même des décrochages passagers de températures. Certains étés ont été maussades (2007, 2008, 2013, 2014), d'autres ont été contrastés entre juillet et août (2005, 2006, 2016). Ainsi, dans ce contexte, cet été 2021 pourrait figurer parmi les étés contrastés, entre deux mois chauds (ce mois de juin et surtout juillet) suivis de deux mois plus changeants qui pourront donner une impression de temps maussade à certains vacanciers. Néanmoins, avec les plans canicules actuels, mis en place après la grande canicule d'août 2003, il suffit de 3 jours et de 3 nuits de "très fortes chaleurs" pour parler de canicule, chose qui, de façon statistique, fait partie du climat estival en France de toute façon.

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