Tchernobyl : les vents ont poussé le nuage vers la France

La centrale "Lénine" de Tchernobyl se situait à 100 km au nord de Kiev, Capitale de l'Ukraine. Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 échappe à tout contrôle suite à une surchauffe : la fusion du coeur nucléaire entraîne la plus grosse catastrophe nucléaire, avec celle désormais de Fukushima (Japon) en 2011.

Des éléments radioactifs sont émis massivement dans la basse atmosphère, principalement entre 0 et 10 m au-dessus du sol. Le principal étant le Césium 137, dont il faut attendre 1 siècle pour que la concentration dans le sol permette à nouveau d'y vivre.

Des vents défavorables pour l'Europe

A cette époque, un anticyclone recouvrait la Russie tandis qu'une dépression était positionnée sur la France. Entre ces deux centres d'action, les vents étaient orientés au secteur sud-est, ce qui permit à la capitale, Kiev, d'échapper à la contamination radioactive. Mais les éléments radioactifs sont donc remontés vers le nord-nord-ouest, contaminant la ville désormais fantôme de Pripiat.

L'alerte donnée par Stockholm

L'ex bloc Soviétique ayant minimisé l'affaire, il fallut attendre le lendemain pour que la Suède s'étonne d'un taux de radioactivité 50 fois supérieur à la norme autorisée pour mettre à jour l'ampleur de la catastrophe. Le nuage - qui en réalité, invisible, n'en était pas un - contourna l'anticylone et s'éloigna vers l'est (la Finlande et le nord de la Russie).

Mais sur la France, la dépression protectrice s'est effacée, avec une orientation des vents au sud-est lors du Pont du 1er mai 1986 : ainsi, le Césium 137 est arrivé par l'Autriche et la Suisse le 1er mai, envahissant tout l'est du pays, avant de remonter vers les îles britanniques dès le 2 mai. L'exposition a été de courte durée, mais les Pays d'Europe centrale sont restés sous le nuage jusqu'au 9 mai, avant sa dispersion progressive naturelle.

Une polémique d'Etat

A l'époque, les Services de l'Etat français avaient décidé de minimiser cette menace, d'où la fameuse polémique du "nuage qui s'est arrêté à la frontière". Pourtant, la Météorologie Nationale avait connaissance, grâce aux cartes de masses d'air et des vents, ainsi que d'un modèle, du passage du "nuage" sur la France. A l'heure actuelle, la modélisation à postériori du nuage est bien connue (source : IRSN) - voir ci-dessous.