2024, l'année de tous les records climatiques : le seuil des 1,5°C franchi
Le seuil symbolique franchi : 2024 devient l'année la plus chaude jamais enregistrée, dépassant 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle. Un nouveau jalon dans la course contre un climat qui s'emballe.
L’année 2024 marque une étape historique et préoccupante dans l’évolution du climat mondial. Pour la première fois, la température moyenne mondiale a dépassé de 1,5°C les niveaux de l’ère préindustrielle sur une année complète, selon le Service Copernicus pour le changement climatique (C3S). Ce chiffre, qui dépasse les seuils fixés par l’Accord de Paris, met en lumière une réalité : le réchauffement climatique s’accélère à un rythme alarmant.
Une année de chaleur sans précédent
Les données sont claires : 2024 est l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des relevés en 1850. Avec une température moyenne mondiale de 15,1°C, elle dépasse de 0,12°C le précédent record établi en 2023. Chaque mois, à l’exception de juillet, a dépassé la barre des +1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. L’été a été particulièrement marqué, avec un pic historique le 22 juillet, où la température moyenne globale a atteint 17,16°C.
Pour la première fois, le seuil symbolique des +1,5°C est dépassé © La Chaîne Météo / C3S - ECMWF
Les océans, au cœur de la dynamique climatique
Les températures marines ont également battu des records, la surface des océans ayant atteint en moyenne 20,87°C, un niveau jamais observé. Si l’influence d’El Niño a contribué à ce réchauffement, le phénomène ne peut à lui seul expliquer cette tendance, qui s’inscrit dans un contexte de réchauffement global alimenté par les émissions de gaz à effet de serre.
Des conséquences mondiales tangibles
L’année 2024 n’a pas seulement été une année de chiffres : elle a aussi été celle des impacts directs et visibles sur les populations. Des vagues de chaleur intenses et prolongées ont touché des millions de personnes, tandis que des précipitations extrêmes, amplifiées par une humidité atmosphérique record, ont provoqué inondations et catastrophes. La montée des températures a également accru les épisodes de stress thermique, rendant certaines régions encore plus vulnérables.
En Europe, 2024 a été l’année la plus chaude jamais mesurée, avec des printemps et étés battant tous les records. Ce constat s’accompagne d’une inquiétante diminution de la couverture glacière en Arctique et en Antarctique, où les étendues de glace ont atteint des niveaux historiquement bas.
Les gaz à effet de serre toujours en hausse
Les concentrations de dioxyde de carbone et de méthane, principaux responsables du réchauffement climatique, ont atteint de nouveaux sommets en 2024. Le CO2 a atteint une concentration annuelle moyenne de 422 ppm, tandis que le méthane a franchi les 1897 ppb. Ces niveaux, jamais observés auparavant, témoignent d’une accélération des émissions humaines.
Une responsabilité collective
« L’humanité est en charge de son propre destin », a déclaré Carlo Buontempo, directeur du Service Copernicus. « Une action rapide et décisive peut encore infléchir la trajectoire de notre climat futur. »
Ces chiffres sans précédent dressent un portrait clair des défis à venir. Alors que l’année 2024 s’achève avec son lot de records climatiques, 2025 s’annonce comme une nouvelle étape cruciale pour relever les enjeux posés par un climat en mutation rapide.
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