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Risques de coup de vent et intempéries ce week-end

Florent SCHINDLER

Par Florent SCHINDLER,
mis à jour le

Ce début d'année, marqué par une exceptionnelle douceur et un vent soutenu sur les cotes de la Manche, va connaître un regain d'activité dans les prochains jours avec des intempéries pour cette fin de semaine. Vent fort, pluie, neige, l'actualité météo va monter d'un cran. Précisions avec Pascal Scaviner, chef du service prévisions de Meteo Consult, et Régis Crépet, météorologue.

La Chaîne Météo : Vous annoncez une fin de semaine très agitée. À quoi faut-il s'attendre ?

Pascal Scaviner : En raison de la présence de hautes pressions sur l’hexagone cette semaine, les perturbations qui ont traversé la moitié nord sont restées de faible activité. Mais la situation va rapidement changer, par la Bretagne, dès la nuit de vendredi à samedi. En effet, la pression atmosphérique chutera de 12 hPa en 24h vendredi sur le Finistère, passant de 1020 hPa à 1008 hPa, puis de 10 hPa samedi. Cette baisse de pression ne caractérise certes pas une bombe météorologique, mais elle est assez importante pour entraîner une dégradation rapide et assez importante du temps samedi sur la Bretagne. Cette dernière est liée à la formation d’une tempête vendredi sur l’atlantique nord, plus précisément localisée à 12TU à 1 000 km à l’ouest de l’Irlande, et qui se dirigera assez lentement vers le nord de l’Ecosse d’ici dimanche. Elle pourrait être baptisée Antoni par le service météorologiques anglais MET OFFICE.

Associée à cette tempête, une perturbation très active, étendue du nord de l’archipel de Madère à la Mer du Nord, va traverser la France entre samedi et lundi matin et laisser s’installer à l’arrière une situation de traîne active. Dans ce contexte de forte dégradation sur l’Europe de l’Ouest, qui se prolongera jusqu’en milieu de semaine prochaine, le temps sur l’hexagone deviendra très agité. Il faut s’attendre ce week-end, et particulièrement dimanche, à un possible coup de vent sur la côte atlantique jusqu’au Cotentin, à de violentes rafales sur l’ouest, les crêtes pyrénéennes, le Lyonnais et Jura.

Les précipitations seront également fortes par accumulation sur le Finistère et le Morbihan, avec un risque d’inondations locales renforcé par la forte humidité des sols et les fortes vagues attendues à la côte (3 à 5 m avec des pics jusqu’à 7m). En montagne, la neige fera son retour sur les Pyrénées et les Alpes, mais à une altitude encore assez élevée avec une limite pluie-neige autour de 1500 m.

Qu'est-ce qui rend compliquée la prévision à cette échéance ?

PS : Si la fiabilité générale de la dégradation est élevée, en raison de la concordance de la majorité des modèles, elle est en revanche limitée dans la précision car certains modèles divergent concernant son intensité. On ne peut exclure la formation de minimums dépressionnaires secondaires dans le système dépressionnaire qui circulera au nord du 40 ème parallèle. Si cela se produit, cette situation sera propice à un renforcement local et majeur du vent, mais également à de puissantes rafales convectives liées à l’origine subtropicale des vents. Les doutes sur l’intensité de cette dégradation ont également des conséquences sur l’estimation du niveau des précipitations, dont les cumuls peuvent aller parfois du simple du double.

Certains médias parlent d'une possible tempête. Quelle est votre analyse ?

Vents forts attendus pour ce week-end © La Chaîne Météo

PS : A ce jour, ce risque est très faible, car le cœur dépressionnaire circule loin de la France, sur l’Écosse mais les creusements de « minimums secondaires » évoqués précédemment pourraient être responsables de fortes rafales. Pour dimanche, certains modèles voyaient cette possibilité sur les régions centrales de la France et les régions de montagne peuvent aussi enregistrer des vents atteignant le seuil de la tempête, notamment les reliefs du Massif Central. Le risque de tempête ne peut donc être totalement exclu, mais il est très faible (moins de 10%) et concernerait des zones géographiques restreintes.

Le 27 janvier 2021, la tempête Justine touchait le pays et le 9 janvier 2022, c'était la tempête Doreen avec des vents à 150 km/h en Bretagne et 180 km/h en Corse. Janvier est-il un mois à tempêtes ?

Régis Crépet : Le mois de janvier est, statistiquement, un mois à tempête, avec cependant une grande variabilité d’une année à l’autre. Ce mois-ci, le flux dépressionnaire peine à balayer l’Europe en raison de la persistance d’un anticyclone sur la Scandinavie, freinant l’activité des dépressions atlantiques. Hormis des coups de vent modérés ponctuels, le risque de tempête semble faible d'ici la fin du mois. La période la plus propice à des vents forts est ce week-end et la semaine prochaine, alors que la deuxième quinzaine s’annonce moins agitée, mais aussi plus froide.

Avec ces intempéries, la situation des stations de moyenne et basse altitude, qui est actuellement très compliquée en raison du manque de neige, peut-elle s'améliorer ?

RC : Effectivement, le retour des perturbations en provenance de l’Atlantique sera synonyme de passages pluvieux sur la quasi-totalité de notre pays. Et avec l’arrivée d’un air plus frais, ces pluies se transformeront en neige sur nos reliefs dès 1400 à 1600 m d’altitude, avec des quantités significatives. Cependant, cette altitude reste relativement élevée, et les stations des Vosges, du Jura et du Massif Central n’en profiteront pas, ou alors de façon très temporaire lundi, journée la plus fraîche de la série. Autant dire que les chutes de neige à venir apporteront une nette amélioration pour les stations supérieures à 1500 m, tandis qu’au-dessous, cela ne changera pas la donne.

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