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Il y a un an : chaleur précoce exceptionnelle, 3 jours de chaleur à Paris

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Le mois de mars 2021 s'est terminé par un épisode de chaleur précoce excptionnel. Si le record national de chaleur de 31°C à Pau en 1955 n'a pas été battu, ce sont des centaines d'autres qui l'ont été, notamment en Bretagne, en Île-de-France et dans l'est. Voici les points principaux de cet épisode historique.

© La Chaîne Météo

Alors que ce mois de mars 2021 était resté globalement plus frais que les moyennes statistiques jusqu'au dernier week-end, une vague de chaleur s'est mise en place sur la France à partir du dimanche 28. Dès le lundi 29 mars, des records commençaient à tomber, notamment sur les régions où ces records étaient les plus bas : Bretagne et Pays de la Loire dans un premier temps. Ensuite, la chaleur s'est accentuée jusqu'au jeudi 1er avril, avec des valeurs dignes du plein été : les trois quarts de la France bénéficiaient alors de températures comprises entre 23° et 27°C. Paris a ainsi connu 3 journées consécutives de chaleur avec des températures supérieures à 25°C.

Une configuration météorologique digne de l'été

L'élément déclencheur de cette vague de chaleur précoce trouve son origine dans la formation d'une dépression sur les îles Canaries, au large du Maroc, dès le week-end du 27 mars. Dans son mouvement rotatif, cette dépression a agit telle une "pompe à chaleur", faisant remonter de l'air issu du Sahara d'abord jusqu'au Portugal. A cet égard, le Maroc a également connu des chaleurs précoces dans les niveaux records (jusqu'à 35°C à Agadir). Cette masse d'air est ensuite remontée jusqu'en France, entraînant dans son sillage du sable du Sahara, constituant ainsi le 4 ème épisode de ce genre à remonter jusque sur notre pays depuis le mois de février.

© La Chaîne Météo

Des records de chaleur sur des régions peu habituées

Ainsi, la période s'étendant du 29 mars au 1er avril constitue une série inhabituelle de jours de chaleur sur notre pays (c'est à dire avec des températures atteignant et dépassant la barre des 25°C) du sud-ouest à l'est, mais surtout au nord-ouest du pays, où cette situation est devenue exceptionnelle en Bretagne par exemple. On explique cette chaleur en Bretagne par la provenance du flux : les vents faibles venant du secteur sud à sud-est ont dirigé l'air chaud et sec venant des terres jusque sur les côtes nord de la Bretagne, où les records on été battus jusque sur les plages de Dinard (35) et de Saint Caast le Guildo (22) par exemple. Le jeudi 1er avril a été la journée la plus chaude de la série où la température a atteint 27,6°C à Brest (29), constituant ainsi le 1er avril le plus chaud jamais enregistré et surtout la deuxième après-midi la plus chaude jamais observée en avril en 77 ans de mesure à Brest après le record absolu qui reste de 28,2°C le 15 avril 2015.

Des centaines de records de chaleur battus

© La Chaîne Météo

Les deux dernières journées du mois de mars 2021 sont donc historiques sur les deux tiers du pays, en particulier le nord-ouest, le bassin parisien et le grand Est. Environ 200 records de chaleur mensuels ont été battus dès le 30 mars, bien souvent à nouveau dépassés le 31 mars. Nous avons retenu sur notre carte les plus représentifs d'entre eux, mais vous trouverez tous les détails par ici.

A cet égard, l'indicateur thermique national des températures maximales est monté à 24,1°C le 31 mars, faisant de cet après-midi le plus chaud depuis 1947 sur notre pays. Ce fut également le 31 mars le plus "chaud" depuis le record du 31 mars 2006, avec un indicateur thermique de la température moyenne (température minimale et maximale) de 15,64°C. Ces températures se sont maintenues également pour le premier jour d'avril, avec par endroit, des températures encore légèrement plus élevées, notamment en Bretagne où l'air chaud a atteint la pointe finistère avec 27°C à Brest. Mais, étant en avril, les niveaux des records sont plus élevés et seule la commune de Ploudalmezeau (29) a battu un record absolu pour un mois d'avril avec 26,6°C.

Au final, cette vague de chaleur précoce s'inscrit désormais comme étant la plus intense pour une fin mars depuis 1947 en France. Des précédents existent néanmoins : celles de 1955 et de 2017 étaient comparabales mais légèrement moins élevées et moins durable tout de même. Celle de 2012 avait été plus durable sur toute la dernière décade de mars, mais avec des valeurs moins élévées qu'en cette année 2021.

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