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Douceur en mars : risque de canicule cet été en France ?

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Un mois de mars doux tel que nous venons de le connaître en France pourrait être un indicateur de risque de canicule pour l'été à venir. Analyse de La Chaîne Météo.

Ce mois de mars 2017 fut le plus doux (ex aequo avec mars 1957) en France métropolitaine depuis le début des relevés en 1900. Il ne faut pas en tirer des conclusions hâtives, mais, statistiquement, les mois de mars sont des indicateurs de l'été à venir, et permet d'envisager un éventuel risque de canicule.

Les mois de mars et de mai sont des indicateurs pour l'été

Cela revient à dire que les mois d'avril ne sont pas déterminants pour prévoir les tendances estivales. En revanche, il semblerait que deux autres mois soient plus probants : mars et mai.

La question d'un risque de canicule pour cet été semble donc légitime cette année : le risque est plus fort en raison de la configuration climatique du mois de mars écoulé, qui présente d'étonnantes similitudes avec les mois de mars des années 1976 et surtout 2003 - année de la grande canicule. Que ce soit en termes de températures (supérieures de 2°C aux moyennes) et d'excédent d'ensoleillement, ce mois de mars 2017 présente les mêmes caractéristiques qu'en 2003. Une différence notable est tout de même présente : la pluviométrie, qui est excédentaire en mars de cette année, alors qu'elle était déficitaire en mars 1976 et 2003.

La configuration météorologique de ces mois de mars précurseurs d'été caniculaire est la suivante : un anticyclone durablement ancré au niveau des îles britanniques et de la Mer du Nord, apportant un flux sec et continental sur l'Europe de l'ouest, alors que l'air froid s'écoule sur la Russie. Parallèlement, la sécheresse et les fortes chaleurs s'inscrivent dans la durée sur la péninsule ibérique et le Maghreb.

Cette année, ces caractéristiques sont nuancées : le flux dominant était plutôt de secteur sud-ouest sur la France, avec un anticyclone situé plus au sud : en appliquant le raisonnement précédent à l'été prochain, cela serait synonyme d'un temps chaud mais humide : donc orageux.

Le mois de mai également à surveiller

Que ce soit en 1976 et en 2003, le mois de mars sec et chaud avait été suivi d'un mois d'avril plus perturbé et plus frais, avant le retour en force de la chaleur fin mai et début juin. C'est la raison pour laquelle il faut rester prudent sur les prévisions pour l'été tant que le mois de mai n'est pas passé : à cette période, les centres d'action météorologiques se mettent durablement en place et permettent de mieux anticiper la tendance de l'été ; cela permet aussi de faire le point sur l'état de la sécheresse en France mais aussi sur le bassin méditerranéen : en effet, de grandes surfaces sèches sur la péninsule ibérique favoriseront l'extension de la chaleur vers la France, alors que des sols humides constitueront un frein à la canicule en provoquant des orages.

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