Actualités Météo

Ouragans : destructeurs mais nécessaires

La Chaîne Météo

Par La Chaîne Météo
mis à jour le

A l’occasion de la sortie du film “Ouragan” le 8 juin prochain au cinéma, La Chaîne Météo vous expose la face méconnue du phénomène : destructeur, mais aussi bénéfique à la nature.

© Typhon Haiyan photographié par les satellites de la NASA

En cette fin de printemps, la saison cyclonique débute à la fois dans l’Atlantique nord (les ouragans), et dans le Pacifique Nord-Ouest (les typhons). Un premier phénomène s’était déjà formé en janvier : baptisé «Alex», cet ouragan fut le plus précoce de l’histoire de l’Atlantique nord. Puis le 25 mai, la tempête tropicale «Bonnie» a touché la Caroline du sud avec de fortes pluies.

L’organisation américaine Tropical Storm Risk livre chaque année ses prévisions à long terme sur la saison cyclonique à venir. En Atlantique, la saison est envisagée comme «plutôt forte», soit 30% au-dessus des moyennes. Les scientifiques de l’organisation estiment même qu’il y a 80% de risque que 2016 soit la saison la plus active depuis 2012 (marquée, entre autres, par l’ouragan Sandy à New-York). Ces variations d’intensité de l’activité cyclonique dans l’Atlantique nord sont influencées par le phénomène El Nino : cette anomalie chaude des eaux du Pacifique modifie les vents de haute altitude, qui ont pour effet d’inhiber la formation des ouragans dans l’Atlantique. Ce fut le cas ces dernières années, mais la fin actuelle d’El Nino pourrait favoriser un regain d’activité. A l’inverse, la saison des typhons s’annonce plus calme que ces dernières années dans le Pacifique nord-ouest, plutôt légèrement en dessous des moyennes 1965-2015. Il s’agit évidemment de prévisions expérimentales contenant une grande part d’incertitudes.

Un mal nécessaire

Connus pour leurs effets destructeurs lorsqu’ils arrivent sur terre, les cyclones n’en sont pas moins nécessaires à l’équilibre de notre planète. Ils servent de «soupape de sécurité» pour éviter la surchauffe planétaire, en envoyant dans la haute atmosphère de grandes quantités de chaleur accumulées en mer. Un constat mis en avant dans le film français «Ouragan», à voir en salle à partir du mercredi 8 juin. Cyril Barbançon, l’un des trois réalisateurs du film, est un passionné de météo autodidacte qui a pris l’habitude d’observer et de comprendre les phénomènes climatiques lors de ses tournages en extérieur pour ses différents films animaliers et nature. 18 cyclones ont été filmés pendant 4 années de tournage pour raconter l’histoire d’«Ouragan», assez pour réaliser l’impact de ces forces naturelles gigantesques. Environ 80% des phénomènes cycloniques restent en mer et ne touchent pas les terres, et ceux qui atteignent les côtes ne parcourent généralement les terres que sur une surface très limitée. A l’opposé des grandes chaînes d’information qui n’informent sur les cyclones qu’en comptabilisant le nombre de morts et le montant des dégâts matériels, Cyril Barbançon a choisi de montrer un autre angle (tout en n’oubliant pas le côté destructeur et dramatique du phénomène). «Les ouragans ont un effet siphon sur l’océan, grâce au processus d’upwelling. Le vent repousse les eaux chaudes et fait remonter les eaux froides de 150 mètres de profondeur. Les coraux sont les premiers à en bénéficier car les eaux trop chaudes les tuent» explique le réalisateur. Les poissons bénéficient aussi de ce mouvement d’eau qui fait remonter les nutriments nécessaires à leur survie. Des bienfaits en mer, mais aussi sur terre, comme le fait remarquer Cyril Barbançon avec l’ouragan Hugo qui a touché les Antilles en 1989 : «les phénomènes cycloniques permettent aussi aux forêts de se régénérer. Dans certains zones tropicales, les arbres peuvent rester en pause 40 ans avant de se relancer grâce aux pluies des ouragans».

Un phénomène naturel nécessaire, dont l’intensité et la trajectoire sont trop souvent mal préparées par l’espèce humaine. «Les philippins ont tellement l’habitude des typhons qu’ils ne se sont pas assez méfiés d’Haiyan en 2013, bien plus violent qu’ordinaire et donc plus destructeur. Le bilan a été catastrophique». Les prévisions météo sont nécessaires, mais aussi l’observation du phénomène, car comme le réalisateur du film tient à le préciser : «Une prévision météo reste une prévision, il faut apprendre à observer le comportement de l’environnement naturel autour de soi».

Partagez cet article
À lire aussi
logo VIP
  • Un site plus rapide
  • Plus d'info météo
  • Sans pub
  • Accès au TV Live
Articles les plus lus