Prévisions saisonnières : vers un hiver doux et progressivement moins humide
Nos prévisions saisonnières vous proposent le scénario prédominant pour les mois de janvier, février et mars en France métropolitaine et en Europe, pour la suite de l'hiver. Notre hiver pourrait se caractériser par des précipitations relativement proches des moyennes et surtout par une douceur durable. Cette configuration ne semble pas propice à un bon enneigement durable en moyenne montagne. Les grands froids semblent donc exclus en Europe de l'Ouest cet hiver.
Depuis cet automne, les précipitations ont commencé à diminuer en novembre. Cette tendance pourrait aussi caractériser une partie de ce mois de décembre. Cela n'empêche pas des épiphénomènes perturbés, mais nous raisonnons ici sur une échelle mensuelle lissée. Quant aux températures, malgré des variations parfois brusques, la tendance globale devrait rester à la persistance de la douceur, avec un hiver doux en prévision.
À l'échelle du trimestre janvier-février-mars, les températures prévues en France devraient rester supérieures aux moyennes de saison (basées sur les 30 dernières années) avec un écart proche de +1°C, avec une possibilité que cet écart monte à +1,5°C. Les précipitations seraient, quant à elles, assez proches des moyennes à l'échelle des trois mois, indiquant un ralentissement des épisodes pluvieux. Ainsi, au fil de la saison, les précipitations pourraient devenir moins fréquentes. Selon notre modèle numérique, il semble que l'on se dirige vers un mois de mars déficitaire et un printemps assez sec.
Janvier 2025 : assez doux, pluies éparses
Les hautes pressions pourraient devenir plus présente sur le continent européen et la France, avec un flux océanique souvent rejeté vers le sud (bassin méditerranéen) ainsi que vers la Scandinavie. Une incertitude concerne donc surtout les précipitations sur notre pays. Le flux d'ouest à sud-ouest océanique apportera des perturbations, mais de façon éparse. Quant aux températures, elles devraient se situer à +1°C au-dessus des moyennes. Là aussi, cet excédent thermique pourrait être plus prononcé selon d'autres projections (jusqu'à +1,5°C possible). Dans ce contexte, le risque de période froide est minime (ou alors de courte durée), et l'enneigement en basse montagne ne serait pas pérenne.
À retenir : un temps passagèrement perturbé et surtout doux qui serait défavorable à l'enneigement durable en moyenne altitude.
Février 2025 : faiblement perturbé et doux
À ce jour, aucun signal particulier n'émerge pour le mois de février. Les précipitations s'annoncent assez proches des moyennes de saison, avec des températures qui seraient encore plus douces que la normale (de +1° à +1,5°C). Cette perspective laisse penser à la prédominance d'un temps relativement calme, sans faits saillants particuliers. Les hautes pressions seraient prédominantes sur le continent européen. A l'inverse, le flux perturbé circulerait plutôt vers la péninsule ibérique d'une part et vers la Scandinavie d'autre part.
À retenir : un mois doux avec des précipitations assez faibles ou éparses pour la saison.
Mars 2025 : un premier mois météo sec et doux ?
À cette échéance lointaine, notre modèle semble envisager une configuration météorologique anticyclonique sur l'Europe et sur la France, avec un temps sec et doux prédominant. Dans ce contexte, un déficit de précipitation est modélisé avec des températures restant supérieures aux moyennes de saison. Des nuits claires accompagnées de gelées tardives restent plausibles dans cette configuration, ce qu'il faudra surveiller. Ce mois de mars pourrait signer la mise en place d'un printemps sec sur la France.
A retenir : à ce jour, le mois de mars s'annonce sec et doux. Il faudra cependant être attentif au risque de gelées tardives.
Pour en savoir plus : une évolution climatique liée à la Nina
L'évolution climatique de cette année 2024 est conditionnée partiellement par la fin rapide du phénomène El Nino dans l'océan Pacifique, tandis que son inverse, la Nina, prend le relai. La Nina devrait persister jusqu'au printemps. Il devrait s'agir d'une Nina courte et faible, de telle sorte que ses impacts climatiques pourraient rester assez limités à l'échelle planétaire.
La Nina désigne un refroidissement cyclique des eaux de surface de l'océan Pacifique. Elle a tendance à rafraichir le climat planétaire, mais cela ne se produira pas de façon instantanée compte tenu de l'inertie de l'atmosphère et surtout des océans. Ainsi, il est désormais acquis que cette année 2024 soit plus chaude que 2023, selon l'Organisation météorologique Mondiale et selon les projections de Copernicus , avant une éventuelle légère baisse plus perceptibles des températures l'hiver prochain, liée, justement, à La Nina. A noter, à ce sujet, que le bond du réchauffement planétaire de 2023-2024 serait en partie expliqué par la diminution des nuages bas notamment sur les océans, avec pour conséquence davantage d'ensoleillement. A l'échelle de la France, cette année 2024 devrait se situer autour de la 5ème ou 6ème plus chaude depuis le début des relevés.
Effets globaux de la Nina en hiver © La Chaine météo
Synthèse
Après une première moitié d'automne très douce et surtout historiquement pluvieuse en France, les précipitations ont faibli comme prévu en novembre et décembre, et devraient rester assez proches des moyennes cet hiver avant un possible printemps sec. La douceur semble devoir être prédominante, que ce soit en France ainsi qu'à l'échelle européenne, hormis de courtes invasions froides. L'enneigement en montagne risque alors de ne pas être pérenne en moyenne montagne, rappelant un peu la situation de l'hiver dernier, où l'enneigement était, par contre, très abondant en haute montagne.
Rappelons que ces prévisions saisonnières ne sont pas des prévisions à proprement parler, elles constituent une tendance, basée sur l'analyse des signaux prédominants de certains modèles* météorologiques. À cette échéance, des facteurs peuvent intervenir et modifier cette tendance, notamment le comportement de La Niña : ce sera le paramètre climatique à suivre attentivement ces prochaines semaines, et qui pourrait conduire à des changements éventuels de prévision lors de nos prochaines mises à jour (chaque 10 du mois).
* Ces prévisions à long terme reposent sur une analyse des anomalies vues par le modèle développé par METEO CONSULT. Il existe de nombreux autres modèles de prévisions saisonnières qui peuvent présenter des scénarios différents.