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Orages récurrents, coup de chaud, coup de fraîcheur : bienvenue dans un été classique

Florent SCHINDLER

Par Florent SCHINDLER,
mis à jour le

Les orages à répétition et le yo-yo des températures vous donnent peut-être l'impression cette année que l'été est plutôt atypique, et n'arrive pas vraiment à s'installer. Nous avons posé la question à Cyrille Duchesne, chef du service prévisions de Météo Consult/ La Chaîne Météo. Rien d'anormal, bien au contraire.

La récurrence d'orages et le yo-yo des températures font partie de l'été © Adobe Stock

La Chaîne Météo : On s’approche statistiquement de la période la plus chaude de l’été (du 24 juillet au 04 août - NDLR). Cette année, hormis dans le sud-est, la chaleur semble aux abonnés absents. Et fait marquant, les orages font l’actualité de façon récurrente durant les week-ends. La météo est-elle facétieuse (rires) ?

Cyrille Duchesne : Non, nous sommes tout simplement dans un schéma classique cette année, avec une alternance de périodes de temps calme, estival, chaud, et de périodes instables avec des dégradations orageuses. C’est vrai que nous avons beaucoup de retours via les réseaux sociaux de personnes surprises, amusées, ou lassées de ces dégradations orageuses répétitives, et qui concernent, il est vrai, ces dernières semaines, souvent les week-ends. On avait moins l’habitude de telles situations ces derniers étés, dominés par des gros coups de chaud et des périodes de canicule généralisées.

Nous sommes cette année dans un été tout à fait normal, pas plus orageux ou maussade qu’à l’accoutumée. Cela pourra en surprendre certains, mais depuis le début de l’été (du 1er juin au 18 juillet - NDLR) on a eu moins d’orages et d’instabilité que la moyenne. Météorage a recensé 126 278 impacts de foudre contre 167 766 en moyenne, soit un écart de -25%. Le ressenti du public peut être différent, mais en météo, c’est sur les chiffres et une analyse approfondie des chiffres que nous nous basons. Et heureusement (rires).

Avec le changement climatique, le réflexe est désormais de croire que chaque année, les étés seront caniculaires. Que répondez-vous à cela ?

Le changement climatique est devenu une telle réalité quotidienne que ce réflexe est tout à fait compréhensible. Même si ces situations sont de plus en plus rares, l’évolution du climat de notre planète n’empêche pas certains étés d'être plus tempérés, ce qui est le cas cette année. Avec un indicateur thermique de -0,3°C du 1er juin au 15 juillet, il faut remonter à 2016 pour retrouver un début d’été aussi “frais”. Ces alternances font partie de la variabilité naturelle du climat. Il est indéniable que les périodes de fortes chaleurs et de canicule sont de plus en plus fréquentes.

Il y a un mois, vous évoquiez les statistiques concernant les risques météorologiques potentiels durant la période des Jeux olympiques. A une semaine de l’ouverture des JO-Paris 2024, on ne parle plus de statistiques. Que disent les prévisions ?

La tendance principale est que nous devrions échapper à la canicule pour le début des JO, avec une chaleur modérée et de saison, ce qui sera plutôt favorable pour les athlètes et le public. Si nous ne prévoyons pas de risque orageux important la semaine prochaine, les orages pourraient néanmoins repartir la semaine suivante, au nord comme au sud. Et on le sait, ils sont guettés avec attention par les organisateurs, notamment en raison de l’impact qu’ils peuvent avoir sur la qualité des eaux de la Seine (et de son débit) où vont se dérouler des compétitions de natation. On ne peut pas être précis à cette échéance, cela reste une tendance qui demandera à être confirmée.

Dans votre tendance à 4 semaines, vous évoquez un risque de canicule pour la mi-août. Vous aviez déjà évoqué, il y a un mois, un risque pour juillet, qui ne s’est pas vérifié. Qu’est-ce qui serait différent au mois d’août ?

C’est vrai que cette année, en raison des successions de gouttes froides, et de ces situations météorologiques instables, qui sont les plus dures à appréhender malgré les progrès de l’analyse, les prévisions nous ont donné du fil à retordre, vous avez été nombreux à nous le signaler. Pour août, il y a des signaux, dans certaines modélisations, d’un changement de synoptique (les systèmes météorologiques comme les dépressions, les anticyclones, les fronts froids et chauds, qui aident à prévoir le temps qu'il fera dans les jours suivants), avec le retour possible de flux plus méridiens.

Avec les réserves d’air chaud et les canicules entre le Maghreb et le sud de l’Europe, où de nombreux records ont été battus, si un flux de sud venait à dominer, cet air remonterait vers la France. Dans une telle situation, un risque de très fortes chaleurs et de canicule pourrait concerner une grande partie du pays. Pour août, la fiabilité reste encore très limitée, mais ce sont des signaux, en tant que météorologues, que nous guettons avec attention. Parfois les tendances se confirment, parfois non, c’est toute la beauté et la difficulté de notre métier.

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