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Canicule de 2023 : quelles différences avec celles de 2003 et 2012 ?

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

La canicule que nous connaissons actuellement bat d'ores-et-déjà celle de 2012, qui détenait le record de la plus intense canicule tardive. Elle reste loin derrière celle d'août 2003, qui était survenue en première quinzaine. Certains records absolus datant de cette époque pourraient néanmoins être battus ces prochains jours.

Le Pont du Gard sous la canicule © La Chaîne Météo

Il y a 20 ans, la canicule d'août 2003 battait tous les records de chaleur en France, et fut la deuxième plus meurtrière après celle de 1911. Bien qu'elle se soit produite en première quinzaine du mois, les températures que nous atteignons actuellement en certaines régions s'en approchent, ce qui est d'autant plus remarquable. La canicule 2012, qui avait été la plus intense après un 15 août, est battue. Voici une analyse comparative de ces trois canicules.

Une canicule fait référence à des températures excessives qui dépassent des seuils, de nuit comme de jour, alors qu'une vague de chaleur concerne l'intégralité d'un épisode très chaud. Nous prenons dans cette analyse comparative les critères d'une vague de chaleur. Ces critères sont notamment basés sur l'indicateur thermique national (moyenne quotidienne des températures sur toute la France), avec 25,3°C comme seuil d'entrée dans une vague de chaleur, et 22,4°C pour en sortir. D'autres paramètres sont pris en compte tels l'extension géographique, la durée et l'intensité.

La vague de chaleur actuelle de 2023 détrône celle de 2012

Canicule actuelle comparée à celles de 2012 et 2003 © La Chaîne Météo

Alors que le pic de chaleur n'est pas encore passé, l'indicateur thermique enregistré lundi 21 août 2023 a atteint 26,6°C, battant les 26,4°C du 19 août 2012. Le pic de cette vague de chaleur est attendu mercredi 23 août, avec un indicateur thermique national de 27,9°C envisagé par nos prévisions.

Cette vague de chaleur se caractérise aussi par une durée importante pour une deuxième quinzaine d'août. Selon nos prévisions, elle va durer 8 jours et battra ainsi celle de 2012 (4 jours du 18 au 25 août).

Enfin, son extension géographique est très importante. Du sud de la Loire à l'Alsace, ce sont les deux tiers sud du pays qui sont concernés. Mardi 22 août, 50 départements étaient au moins en alerte orange alors qu'ils étaient 33 en août 2012.

Des maximales fin août qui pourraient dépasser celles de début août 2003

Canicule : des températures aussi élevées qu'en 2003 © La Chaîne Météo

Que ce soit en termes d’intensité, d'extension géographique et de durée, 20 ans après, la canicule d'août 2003 reste et restera, avec l'épisode que nous connaissons actuellement, inégalée.

La canicule de 2003 est à ce jour la référence, il est donc intéressant, à simple titre de comparaison, de voir comment se situe cette canicule tardive par rapport à celle de 2003. La journée la plus chaude jamais enregistrée était 29,4°C le 5 août 2003 (ex æquo avec le 25 juillet 2019). La vague de chaleur que nous connaissons est donc plus intense que celle de 2012, mais loin derrière celle de 2003.

En revanche, certaines maximales déjà relevées, et prévues ces prochains jours, sont et seront au-dessus de celles de 2003. Certaines villes du sud subissent des températures quotidiennes parfois plus élevées qu'en 2003. C'est le cas de Nîmes par exemple, où il a fait 41°C dimanche 20 août, contre 40,5°C le 12 août 2003. Quelques records absolus ont aussi déjà été relevés depuis ce week-end, tels les 42,5°C de Puy-Saint-Martin (Drôme) et les 41,9°C d'Argeliers (Aude), battant ceux de 2003. Selon nos prévisions pour mercredi et jeudi qui envisagent une recrudescence de ces très fortes chaleurs au sud-ouest (Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes), des records mensuels pourraient tomber, comme à Limoges, où il avait fait 37,2°C le 5 août 2003. De telles valeurs si tard dans le mois démontrent l'aspect d'autant plus remarquable de l'épisode actuel, et sont un signe de plus de l'influence du réchauffement climatique dans l'évolution de ces phénomènes

Concernant l'étendue, la canicule d'août 2003 a concerné les trois quarts de la France. A cette époque, la vigilance canicule n'existait pas, et a été initiée suite à cet épisode. Si elle avait existé à l'époque, 80 départements auraient alors pu être placés en canicule, dont une soixantaine en rouge alors qu'ils ne sont qu'une cinquantaine actuellement, dont 19 en rouge à partir de ce mardi soir.

Enfin, la durée à l'échelle nationale n'est pas comparable, car selon les régions, la canicule d'août 2003 a persisté de 12 à 15 jours, contre 8 jours pour la canicule actuelle. Néanmoins, en basse vallée du Rhône ou encore en Midi-Pyrénées, le nombre de jours de très fortes chaleurs (supérieur à 35°C) pourrait s'en approcher (10 jours).

La canicule actuelle est d'ores et déjà la plus intense jamais enregistrée pour une deuxième quinzaine d'août avec des valeurs maximales aussi élevées, voire davantage en certains endroits qu'en août 2003. Mais la comparaison s'arrête là. En effet à l'époque, les trois quarts de la France avaient connu de 5 à 13 jours de températures supérieures à 35°C, y compris au nord de la Loire, zone épargnée par la canicule cette année, avec un record de nombre de jours à 40°C, notamment sur les régions centrales et la Bourgogne.

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