Des vagues de chaleur et canicules de plus en plus tardives en France
Par Gilles MATRICON, météorologue
mis à jour le
Depuis lundi dernier en Rhône-Alpes, puis à partir de ce week-end sur la plus grande partie de la France, une vague de chaleur est en cours jusqu'à jeudi prochain. Cette vague de chaleur est à mettre en relation avec le fait que depuis le début des années 2000, les fins de mois d'août connaissent une augmentation significative du nombre de vagues de chaleur.
Après une semaine déjà très chaude sur un tiers sud du pays et alors qu'à partir du vendredi 18 août cette chaleur s'est étendue aux 3/4 du pays, il est utile de revenir sur les vagues de chaleur les plus tardives observées depuis 2009 en France, qui tendent à se répéter.
Principales vagues de chaleur après le 15 août
Du 15 au 20 août 2009, une vague de chaleur tardive survient après un été moyen. Les températures maximales atteignent 40,1°C à Uzès (30) et 38,5°C à Pontoise (95).
Du 17 au 23 août 2011, une vague de chaleur touche surtout le sud de la France. Elle survient là aussi après un été maussade, et même pourri. On relève 40,2° Auch (40), 39,4°C à Vichy (03) ou bien
Du 15 au 21 août 2012, toute la France est touchée par une vague de chaleur exceptionnelle : on relève jusqu'à 42,2°C à Mongivray (36), 41,5°C à Châtillon-sur-Seine (21) et 40,2°C à Vichy (03) ainsi que 38,4°C à Paris (75).
Du 23 au 27 août 2016, une vague de chaleur concerne l'ensemble de la France avec 38°C à Blois (41) et 37°C à Paris (75)
Du 22 au 31 août 2019, il fait très chaud sur la France : on relève 36°C à Angers (49) et Poitiers (86) par exemple.
Enfin, l'une des vagues de chaleurs les plus tardives s'est produite entre le 12 et le 19 septembre 2020 avec 36°C à Bourges (18) et 35°C à Paris (75).
© La Chaîne Météo
Un dôme de chaleur comme responsable
Ces vagues de chaleur sont toujours liées à des remontées d'air brûlant venant du Maghreb et qui englobent la France.
© La Chaîne Météo
Un été 2003 chaud
L'été que nous connaissons est chaud. Sur l'ensemble du mois du juin, l'excédent de température a atteint +2,6°C par rapport à la normale 1991-2020. Il se situe donc assez loin derrière juin 2003 (+3,6°C) mais en deuxième position devant juin 2022 et 2017 (+2,3°C). En juillet, sur l'ensemble du mois, les températures ont présenté un excédent de +0,8°C par rapport à la normale sur la période 1991-2020. Cela masque d'importantes différences entre le nord-ouest (-0,1°C à Brest) et l'extrême sud-est (+2,1°C à Nice). Dans le sud-est, une vague de chaleur s'est maintenue du 10 au 24 juillet.
Vague de chaleur jusqu'en milieu de semaine prochaine
Depuis le 10 août, les fortes chaleurs se produisent sur Rhône-Alpes. Puis, à partir de vendredi 18 août, ces fortes chaleurs sont remontées vers les régions centrales. C'est entre dimanche 20 août et mercredi 23 août que le pic de cette vague de chaleur sera atteint avec des températures maximales voisines ou supérieures à 30 à 35°C sur les 3/4 du pays, jusqu'à 40°C de l'Aquitaine à Rhône-Alpes. La nuit, les minimales auront du mal à descendre en dessous de 18 à 22°C dans les grandes villes : il s'agira bien d'une canicule.
D'une manière plus globale, avec le réchauffement climatique, la fréquence de vagues chaleurs tardives en France est amenée à augmenter ces prochaines années.
La vague de valeur actuelle en Rhône-Alpes puis sur les 3/4 du pays à partir de jeudi pourrait figurer parmi les plus intenses pour une fin août.
