Bilan météo de décembre 2022 : offensive hivernale suivie d'une douceur record
Ce mois de décembre 2022 a été extrêmement contrasté concernant les températures. Le froid s’est installé dès le début du mois et s’est renforcé à la mi-décembre avant que ne se produise un brutal redoux avec de nombreux records de douceur battus pendant la période des fêtes de fin d'année. Enfin, on a manqué un peu de pluie et de soleil en ce dernier mois de l'année.
Ce mois de décembre a été légèrement plus doux que la normale avec un excédent de +0,6°C en moyenne sur la France. Cet écart proche de la normale masque de grandes disparités entre une période froide entre le 1er et le 18 et une période d’extrême douceur du 19 au 31.
Un froid vif dans le nord-est : -19°C sur les sols enneigés de Lorraine
La période la plus hivernale a été observée à la mi-décembre avec de la neige et de fortes gelées dans le nord-est. A Strasbourg, on a observé 8 jours consécutifs sans dégel du 11 au 18 avec 8 cm de neige au sol observé sur l’aéroport de la ville. Si l’on ne peut parler de vague de froid à l’échelle de la France, la région Grand Est s'en est rapprochée avec des températures très basses observées sur les sols enneigés. La température s'est abaissée jusqu'à -19,4°C à Buhl-Lorraine (57) le 17 décembre. A Nancy, avec -12,2°C observé le 17, il faut remonter au mois de décembre 2010 pour retrouver une température aussi basse. A Paris, avec -5°C, il faut remonter à 1996 pour retrouver une température aussi basse en décembre dans la capitale.
Des records de douceur pendant la période des fêtes de fin d'année
La douceur revient en force pour la dernière décade du mois de décembre en lien avec un flux de sud-ouest apportant de l'air d'origine subtropicale sur la France. Dès le 23 décembre, des records mensuels de douceur sont observés dans le sud avec 22,5°C à Béziers (34), 21,2°C à Nîmes (30). Quelques jours plus tard, l'année 2022 se termine en apothéose... La nuit du 30 au 31 décembre 2022 est la nuit la plus douce jamais observée en période hivernale en France avec un indicateur thermique de 11,15°C. L'anomalie de température pour la journée du 31 décembre atteint +8,4°C par rapport à la normale 1991-2020, soit la 3ème anomalie de température quotidienne la plus élevée jamais observée en France (+8,8°C le 16 décembre 1989 et +8,5°C le 3 février 2020). Ce dernier jour de l'année est printanier avec 19°C à Colmar, Clermont-Ferrand et Saint-Etienne, 20°C à Marseille, 21°C à Biarritz, 22°C à Dax et 25°C à Verdun en Ariège !
Des précipitations très contrastées avec une importante sécheresse en Roussillon
Les perturbations ont été actives dans le sud-est et près des côtes de la Manche. L'excédent pluviométrique atteint 52% à Lyon, 55% à Marseille, 69% à Toulon, 91% à Ajaccio et jusqu'à 104% à Montélimar. A noter aussi de fréquentes précipitations de la Bretagne au Pas-de-Calais avec quelques crues et inondations observées en fin de mois sur ces régions. Il est tombé jusqu'à 224 millimètres de pluie à Brest, soit l'équivalent de 4 mois de pluie à Paris, mais un excédent de l'ordre de 45% pour cette ville où le mois de décembre est le mois le plus arrosé de l'année avec 155 mm. Sur le reste du pays, les précipitations sont souvent proches de la moyenne ou légèrement déficitaires. Les régions situées au sud de la Garonne et jusqu'au Roussillon ainsi que le sud de l'Alsace ont été particulièrement peu arrosées. A Perpignan, Toulouse et Carcassonne, est tombé moins de 20 millimètres de pluie, soit un déficit de plus de 70%. A Perpignan, l'année 2022 est d'ailleurs la plus sèche jamais enregistrée.
Ce dernier mois de l'année clôture une année 2022 au 1er rang des années les plus chaudes jamais enregistrées. C'est aussi une année peu arrosée avec une sécheresse historique au cours de l'été, juillet 2022 ayant été le mois de juillet le mois sec jamais observé en France depuis le début des relevés fiables en 1959.