Douceur remarquable cette semaine avant un rafraichissement ce week-end
Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le
Le thermomètre s'affole en cette mi-février. Il indiquait 15,7°C ce mercredi après-midi dans la capitale soit une température digne d'une mi-avril. Mercredi matin, les températures dépassaient la barre des 10°C sur une moitié nord-ouest, soit des températures supérieures à celles habituellement observées au cœur de l'après-midi. Cette douceur est-elle exceptionnelle à cette époque de l'année ?
D'un point de vue statistique, la mi-février correspond à la période où les températures commencent à remonter grâce à l'augmentation de la durée du jour et donc de l'ensoleillement. Mais la grande douceur qui caractérise cette semaine est due avant tout à la configuration météorologique.
La France sous l'influence d'une masse d'air d'origine subtropicale
Après une longue période de blocage anticyclonique qui a duré du 10 janvier à début février, la situation change radicalement cette semaine. La France se retrouve sous l'influence d'un flux océanique d'ouest à sud-ouest véhiculant de l'air particulièrement doux et humide. Cette situation météo classique à cette période de l'année nous vaut des températures élevées lorsqu'on se retrouve dans les secteurs chauds des perturbations atlantiques, puisque c'est de l'air d'origine subtropicale qui traverse le pays. Les températures restent également élevées la nuit, car il n'y a pas de refroidissement important depuis le sol en raison de la couverture nuageuse. Ce mercredi matin dans l'ouest et le nord du pays, les températures se situaient entre 7 et 8°C au-dessus des normales de saison. En journée, avec le peu d'ensoleillement, le mercure ne grimpe pas beaucoup et avec le vent de sud-ouest soutenu, le ressenti n'est pas forcément très agréable. Ainsi en région parisienne, avec plus de 15°C mercredi après-midi, la température ressentie était de 10,5°C, pour une personne exposée aux rafales à 60 km/h.
Pic de douceur vendredi : 22°C en Provence
Températures fin de semaine © La Chaîne Météo
La douceur va nous accompagner jusqu'à vendredi, car nous allons rester sous l'influence d'une masse d'air océanique véhiculée par un flux d'ouest à sud-ouest dynamique. Dans le sud-est, où les températures étaient pratiquement de saison mercredi, elles vont grimper jeudi et vendredi avec à la fois un soleil généreux et une masse d'air très douce d'origine subtropicale. Dès jeudi après-midi, les 20°C seront atteints, voire dépassés dans l'arrière-pays méditerranéen, entre le Languedoc-Roussillon et la Provence. Cette douceur remarquable atteindra son pic vendredi après-midi sur toute la moitié sud sous les belles éclaircies. On attend 18°C à Lyon, près de 20°C à Grenoble et jusqu'à 22°C dans l'intérieur du Var ! Pendant ce temps-là, avec le vent violent près de la Manche, le ressenti sera nettement plus frisquet.
Cette douceur est-elle exceptionnelle ?
Cette douceur est remarquable pour la saison, mais n'a rien d'exceptionnel. L'année dernière, après une vague de froid entre le 8 et le 14 février, la température avait atteint 18,6°C à Paris le 20 février et 20°C le 24 du mois. En 2020, la température avait atteint 24,9°C le 3 février au Luc-en-Provence dans le Var, et 23,6°C trois semaines plus tard. Même situation à Perpignan où l'on avait observé 25,4°C le 3 février 2020, et 24,3°C le 23 février.
Fin de la douceur dès samedi
Après le passage de la tempête Eunice dans l'extrême nord du pays vendredi, de l'air plus frais envahira une grande partie du pays dès samedi. Les températures perdront jusqu'à 6 à 7°C sur certaines régions, et l'on retrouvera des valeurs plus proches des normales de saison. En montagne, après le grand redoux du milieu de semaine qui aura fait remonter la limite pluie-neige à plus de 2000 mètres d'altitude, on retrouvera là aussi des températures plus conformes à la saison.
Ce mois de février risque bien de finir avec un excédent de plus de 2°C par rapport aux normales de saison ce qui ferait de cet hiver 2021-2022 une saison douce avec un excédent de plus de 1°C par rapport à la normale calculée sur la période 1981-2010.
