COVID-19 : voici pourquoi la météo de l'été pourrait nous aider
Les coronavirus sont des virus des voies respiratoires dont fait partie le COVID-19. A cet égard, il est considéré comme "météo-sensible", subissant potentiellement les effets des fluctuations météorologiques. Des études, actuellement en cours, tentent de déterminer le rôle de l'avancée vers la saison estivale sur l'évolution de la pandémie. La météo pourrait-elle nous aider à freiner l'épidémie avec l'arrivée des beaux jours ?
Afin de comprendre l'évolution future de la pandémie du COVID-19, les scientifiques se penchent, entre autre, sur l'impact des conditions météorologiques. A ce sujet, la Chaîne Météo vous a proposé un article documenté sur l'arrivée de l'été qui pourrait freiner l'épidémie actuelle dans l'hémisphère nord.
COVID-19 : un virus sensible aux conditions météo ?
© La Chaîne Météo
Les virus respiratoires tel que le COVID-19 et les SARS-CoV sont météo-sensibles, c'est à dire qu'ils sont dépendants des conditions météorologiques. Si le froid conserve ces virus, la chaleur, l'humidité et le rayonnement UV du soleil pourraient diminuer leur longévité. Dès les années 2010, une série d'études sur les coronavirus avait mis en évidence que les niveaux d'inactivation du coronavirus sont plus forts avec une humidité relative de 50% et par une température de 20°C. Ces conclusions ont été confirmées récemment par le MIT (Massachussets Institute of Technologic).
Les facteurs météorologiques qui pourraient freiner l'épidémie
La durée de vie de certains coronavirus dépend donc entre autres de facteurs météorologiques et solaires. Les études actuelles ont pour objectif de savoir si ces conclusions seraient valables aussi pour le COVID-19. Selon nos confrères du Figaro, "une étude très récente, menée par des chercheurs australiens et français des laboratoires d’épidémiologie Ausvet, tente de donner quelques éléments sur le sujet. Publiée mi-mars sur le site medRxiv (qui rassemble des publications non encore relues par la communauté scientifique), ces travaux indiquent que des températures extérieures situées entre 20 et 30 °C réduiraient l’agressivité du virus".
Le rayonnement solaire UV (ultra-violets) détruit les virus et est le principal germicide de l'environnement. Des études ("Inactivation of Vaccinia Virus by Natural Sunlight and by Artificial UVB Radiation", C. David Lytle et Jose-Luis Sagripanti) ont montré que 90% des virus de la famille des Filoviridae meurent après 20 à 100 minutes sous le soleil. Le rayonnement UV est beaucoup plus efficace pour l'inactivation du virus que les températures élevées. Mais à ce jour, aucune étude validée par les pairs n'est disponible concernant le COVID-19.
Toujours au crédit du soleil, celui-ci favorise la synthèse de la vitamine D dont semblent manquer cruellement les patients souffrants du COVID-19. Selon une étude italienne de l'Université de Turin qui analyse les causes possibles de la contagion de Covid-19, la vitamine D pourrait être proposée non pas comme remède, mais comme outil pour réduire les facteurs de risque. La vitamine D est synthétisée par l'organisme humain en s'exposant à la lumière du soleil ne serait-ce que 20 minutes par jour. Toujours selon cette étude, un effet de la vitamine D serait de réduire le risque d'infections respiratoires d'origine virale, y compris celles causées par les coronavirus et de contrer les lésions pulmonaires causées par l'hyperinflammation.
L'humidité est un facteur à priori prépondérant, combinée à la chaleur. Il faut savoir que les gouttelettes éventuellement contaminées (charge virale) s'évaporent plus rapidement quand il fait chaud, et sont donc contaminantes moins longtemps. Quant à l'humidité, c'est son taux dans l'air qui serait capable de limiter la contamination. En effet, dans un air saturé en humidité, les gouttelettes s'agglomérent, deviennent plus lourdes et retombent rapidement, réduisant la portée de la charge virale. En revanche, dans un air sec (ce qui est souvent le cas en hiver quand il fait froid), les gouttelettes contaminées restent plus longtemps en suspension et ont une capacité de contamination plus étendue. Selon l'étude du MIT, c'est le taux d'humidité absolue (exprimé en grammes par mètres cube d'air) qui sert de référence, mais on peut utiliser la conversion en humidité relative, plus aisée à interpréter, qui doit se situer entre 40 % et 60 % avec une température d'au moins 20°C. Cette combinaison freinerait alors la propagation du coronavirus.
L'arrivée de l'été : un espoir de ralentissement de la pandémie ?
Dès le début de l'épidémie du COVID-19, des chercheurs ont tenté d'établir un lien entre les conditions météorologiques et la propagation du virus, en commençant par la situation qui régnait en Chine et, de manière générale, en Asie du sud-est. Ils en ont déduit notamment que la propagation était plus rapide par des températures froides, comprises entre 3°C et 17°C, que par des températures plus chaudes. Cela n'a pas empêché la contamination dans l'hémisphère sud (Australie, Afrique), mais dans une moindre rapidité.
En tenant simplement compte de la combinaison des facteurs météorologiques tels qu'une températures atteignant au moins 20°C pendant plusieurs jours d'affilée, avec un taux d'humidité de l'air compris entre 40% et 60%, il est possible, en se basant sur les dernières prévisions météo, de dresser une carte statistique du retour à des conditions météo plus favorables dans la lutte contre le virus. On constate logiquement une remontée graduelle de la chaleur vers le nord, avec la perspective de retrouver ces conditions favorables au fil du mois de mai.
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En attendant le résultat des études en cours et la sortie de prochaines à venir la seule certitude avancée par les différents auteurs de ces études est que sans les mesures de distanciation sociale, de dépistage et de politiques sanitaires suffisantes, l'aide météorolologique liée au retour de l'été ne sera pas suffisante pour contrer la pandémie du COVID-19.