Temps maussade : l'été est-il compromis?
Par La Chaîne Météo
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Le temps frais et perturbé qui s'est installé en France en ce mois de mai peut-il laisser craindre un été plus maussade que prévu? Quelques éléments de réponse, en attendant la réactualisation des prévisions saisonnières.
Décidemment, la météo réserve bien des surprises. Alors que le printemps restera, au final, globalement chaud, sec et ensoleillé (en particulier pour le mois de mars et la première quinzaine d'avril), le mois de mai apporte des températures légèrement inférieures aux moyennes et une pluviométrie excédentaire sur la France. Les températures n'auront fait que stagner depuis la fin avril, de telle sorte qu'il faisait parfois plus chaud en mars et que le thermomètre n'aura atteint la barre des 25°C qu'une seule fois à Paris. Les 30° ont été atteint une seule fois sur le territoire, à Nîmes, le 9 mai...
Face a ce temps redevenu presqu'aussi maussade que l'année dernière à la même époque, il est légitime de se demander si l'été à venir ne risque pas d'être lui aussi plus perturbé que prévu.
Des centres d'action qui restent bloqués
Les prévisions saisonnières sont délicates à réaliser et nécessitent une importante puissance de calcul et d'analyse. Dans nos derniers bulletins, nous évoquions la perspective d'un été standard à dominante fortement orageuse; cette prévision n'est pas remise en cause à ce jour, bien que la tendance pour le mois de juin soit un peu moins optimiste que prévu initialement : ce mois, qui devait être plutôt chaud, risque d'être simplement dans les moyennes. La raison : de fréquentes descentes d'air frais plongeant de l'Atlantique nord vers la péninsule ibérique, occasionnant alors de fréquentes dégradations pluvio-orageuses sur le pourtour de la Méditerranée et les parages des Pyrénées. En revanche, le nord-est de la France et - plus généralement - l'Europe continentale et de l'est, resteront plus souvent sous la protection d'un anticyclone, apportant du beau temps chaud.
Quelle tendance pour juin?
De ce fait, la tendance globale pour le mois ne change pas mais il faudra attendre certainement le 10 pour que l'anticyclone des Açores progresse réellement vers la France. A partir de ce moment-là, le beau temps pourrait s'installer plus durablement. En deuxième quinzaine, la chaleur et le soleil pourraient alors dominer sur notre pays.
Des années similaires
En regardant les scénarios météo du passé, on retrouve de fréquents exemples où l'été fut beau après un mois de mai maussade : c'était en particulier le cas l'année dernière. L'année 1983 présentait aussi les mêmes similitudes : le mois de mai avait été très frais, puis l'été caniculaire. En revanche, en 1996, après un mois de mai frais, il avait fait très chaud en juin puis le temps s'était détraqué en juillet et août.
2014 : vers un été normal ?
Cette situation atypique, qui prévaut en ce mois de mai sur l'Europe, devrait s'atténuer au fil des semaines avec le rétablissement progressif d'une situation plus normale en juillet. Néanmoins, les modèles numériques que nous utilisons mettent en évidence la récurrence de ce type de configuration pendant l'été, plus perturbée sur le sud de notre pays et en montagne, et plus chaude et sèche sur nos régions du centre et de l'est. D'une façon globale, la chaleur pourrait règner du Proche-Orient à l'Europe de l'est, à la Russie et à la Scandinavie, tandis que la façade océanique de l'Europe (dont une partie de la France) pourrait connaître un temps plus frais et plus instable.
