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2013, 6 ème année la plus chaude : l'analyse de La Chaîne Météo

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

La NASA et la NOAA (organismes météorologiques et climatiques américains officiels) ont rendu publics leurs bilans climatiques de l?année 2013 pour l?ensemble de la planète. Il en ressort que l?année 2013 fut l?une des 10 plus chaudes observées depuis le début des relevés météorologiques fiables (généralement admis depuis 1880,...

La NASA et la NOAA (organismes météorologiques et climatiques américains officiels) avaient rendu publics leurs bilans climatiques de l’année 2013 pour l’ensemble de la planète. Il en ressort que l’année 2013 fut l’une des 10 plus chaudes observées depuis le début des relevés météorologiques fiables (généralement admis depuis 1880, époque « pré industrielle »), sur la base de la moyenne 1981 – 2010. La moyenne de la température planétaire s’élève à 14,52°C. Selon ces organismes, 2013 serait la 4 ème ou la 7 ème année la plus chaude depuis 1880. Finalement, dans un rapport officiel publié fin mars, l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a indiqué que 2013 serait la 6 ème année la plus chaude, ex aequo avec 2007.



Le bilan 2013 présentait une légère différence entre les chiffres de la NASA et de la NOAA. Pour la NASA, 2013 serait à la 7ème position, ex æquo avec 2006 et 2009. Selon la NOAA, l’année 2013 serait à la 4ème place avec 2003. Ce petit écart, qui se joue à 0,04°C près, est du à de légères différences dans les traitements des données, notamment pour les zones Arctiques et Antarctiques, mais ne remet pas fondamentalement en cause le fait que sur les 10 années les plus chaudes, 9 ont été relevées depuis le début de ce 21ème siècle (2001 – 2013) ; auparavant, seule l’année 1998 aurait été aussi chaude. Finalement, l'OMM a tranché en plaçant 2013 en 6 ème position des années les plus chaudes, ex aequo avec l'année 2007.

Dans le rapport de l'OMM, il est noté que : " bien que le climat varie naturellement d’année en année, il apparaît clairement que la tendance générale est au réchauffement siècle compte déjà treize des 14 années les plus chaudes jamais observées, et chacune des trois dernières décennies s’est révélée plus chaude que la précédente, la décennie 2001–2010, battant tous les records."

tempé_2013 © la chaîne météo
Des conditions climatiques contrastées, des phénomènes extrêmes

Dans son rapport, l'OMM insiste sur le caractère particulièrement chaud de cette année 2013 malgré la persistance du phénomène " La Nina " dans l'océan Pacifique (anomalie froide des eaux de surface de l'océan), qui aurait du tempérer cette chaleur mondiale. Le rapport indique aussi clairement que les phénomènes extrêmes ont été nombreux sur la planète, avec des évènements frappant qui resteront dans les annales météorologiques tels que les super typhons de l'océan Pacifique ou encore les canicules records en Australie, entre autre. Cela dit, ces phénomènes n'ont pas été plus nombreux sur tous les continents.


Les précipitations sont restées plus ou moins proches des moyennes planétaires, à l’image de 2012, alors que les années 2010 et 2011 avaient été particulièrement humides.


Les évènements majeurs qui ont marqué cette année 2013 ont été en particulier :

- les fortes chaleurs en Australie (de juin à septembre), la saison cyclonique intense dans le nord-ouest du Pacifique (la plus active depuis 2004), par opposition à la saison la plus faible dans l’Atlantique nord depuis 1982; une extension record de la banquise antarctique (depuis le début des observations satellites en 1979), une anomalie froide notable sur l’Europe de l’ouest en mai (notamment en France) ; rappelons enfin que l’été 2013 a été le plus chaud jamais enregistré au Japon et en Corée du Sud.

ANNEES CHAUDES © la chaîne météo

La tendance au réchauffement se poursuit-elle ?


A la lecture des chiffres, on remarque que la décennie écoulée est la plus chaude depuis le début des relevés modernes, bien que, dans l’absolu, la période la plus chaude se situe en fait sur la période 1998 – 2010. Avec +0,62° à +0,67°C au-dessus de la moyenne contemporaine, l’année 2010 serait la plus chaude, avec 1998 et 2005. Ces chiffres indiquent que le « réchauffement climatique » est en phase de « plateau » depuis 1998, ce que relève notamment le Met Office britannique dans un rapport publié l’été dernier.

Malgré cette phase de plateau, les températures planétaires se maintiennent à un haut niveau, mais n’augmentent plus. Des explications sont avancées pour justifier ce plateau, notamment par le fait que les océans auraient peut-être une plus grande capacité d’absorption de la chaleur ; de même, la persistance d’une anomalie froide des températures de l’océan Pacifique oriental (phénomène appelée « La Nina », par opposition à son inverse : « El Nino ») a pu tempérer la tendance globale au réchauffement, ce qui laisse dire à certains climatologues que les températures mondiales « auraient pu être encore plus élevées sans la Nina ». Enfin, des causes externes sont désormais mises en avant (y compris par la NASA), telle que la baisse de l’activité solaire, qui pourrait stopper le réchauffement récent, voire même conduire la Planète vers un refroidissement dans les années à venir.


Vers le retour d’El Nino : nouveau coup de chaud sur la planète ?

La décennie actuelle, dont les températures restent à un niveau très élevé, est pourtant marquée par la fréquence du phénomène « La Nina », dont la principale conséquence est de refroidir le bassin Pacifique central et oriental. On peut mettre au crédit de La Nina le retour d’hivers plus rigoureux depuis 2003 (notamment dans l’hémisphère nord), ce qui n’a pas empêché de subir des étés caniculaires (Amérique du Nord, Australie, Japon). Quant à l’activité cyclonique très faible qu’a connu l’Atlantique nord cette année, elle peut s’expliquer – entre autre – par l’effet de fréquents vents secs, chargés de sable, soufflant de la zone sahélienne. Entre les années marquées par La Nina, des périodes « neutres » se sont intercalées, sans conséquence prédominante sur le climat mondial. Mais les prévisions climatiques à long terme envisagent la fin progressive de cette période neutre et le retour probable du phénomène El Nino dans les prochains mois, surtout pour cet été. On sait que les années « El Nino » sont marquées par un réchauffement supplémentaire à l’échelle planétaire, ce qui pourrait alors conduire à une nouvelle hausse des températures pour cette année 2014. Ainsi, le pic de chaleur de 1998 s’était inscrit au sein d’un des épisodes « El Nino » les plus forts du 20ème siècle.

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