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Année 2025 dans le monde : vers l'une des plus chaudes jamais enregistrées, à égalité avec 2023

Par Florent SCHINDLER, météorologue
mis à jour le

Alors que ce mois de décembre connaît une douceur vraiment remarquable en France, à l'échelle planétaire, nous nous dirigeons vers une nouvelle année anormalement chaude : 2025 est désormais au coude-à-coude avec 2023 pour devenir la deuxième année la plus chaude jamais mesurée. Novembre, troisième mois de novembre le plus chaud, illustre une planète qui se réchauffe à un rythme soutenu, entre anomalies océaniques, recul des glaces et événements météorologiques extrêmes.

2025 sera la seconde année à dépasser la barre des 1,5°C des accords de Paris © La Chaîne Météo / Copernicus

2025 dans le trio de tête des années les plus chaudes

Entre janvier et novembre, la température mondiale se situe +1,48 °C au-dessus du niveau préindustriel, une valeur identique à 2023. Novembre atteint +1,54 °C, dépassant pour la deuxième fois en 2025 le seuil symbolique de +1,5 °C. Pour la première fois, la moyenne 2023–2025 devrait franchir durablement ce seuil, un indicateur clé de l’accélération du réchauffement. Samantha Burgess, de l’ECMWF, rappelle que cette tendance n’a plus rien de théorique : seuls des efforts rapides pour réduire les émissions permettront d’en limiter l’ampleur.

Un automne mondial dominé par la douceur

L’automne 2025 est le troisième plus chaud jamais observé. Les plus fortes anomalies touchent les pôles : chaleur exceptionnelle en Arctique et en Antarctique, alors que le nord-est de la Russie connaît, lui, des anomalies froides notables.
En Europe, novembre est le cinquième plus chaud jamais enregistré, avec des températures nettement supérieures à la normale à l’est, en Russie, dans les Balkans et en Türkiye. Des zones plus fraîches persistent toutefois en Scandinavie, en Islande et dans certaines régions d’Europe centrale.

Océans très chauds et banquises en net repli

La température moyenne de surface des océans atteint en novembre son quatrième niveau record, avec un Pacifique nord largement au-dessus des normales et un Pacifique équatorial qui commence à se refroidir sous l’influence d’une faible La Niña.
La banquise arctique se situe 12 % sous la normale, deuxième plus faible étendue pour un mois de novembre. L’Antarctique reste lui aussi déficitaire, quatrième plus faible extension pour la saison.

Précipitations extrêmes et contrastes hydrologiques

En Europe, novembre est marqué par des pluies abondantes du Royaume-Uni aux Balkans, renforcées par la tempête Claudia. Le sud de l’Europe, notamment l’Italie du Nord et l’Allemagne méridionale, reste au contraire plus sec.
À l’échelle mondiale, l’Asie du Sud et du Sud-Est subit des pluies d’une intensité extrême, liées aux cyclones tropicaux et à la mousson, causant plus de 1 100 décès. Les États-Unis, l’Afrique australe, Madagascar et certaines régions du Canada connaissent également un excédent marqué, tandis que le sud du Brésil, le sud-est des États-Unis et une grande partie de l’Asie occidentale restent durablement secs.

La publication de ces données intervient juste après une COP30 jugée décevante, avec des engagements insuffisants sur la réduction rapide des émissions et la sortie des énergies fossiles. Alors que la moyenne 2023–2025 flirte déjà avec +1,5 °C, ce décalage entre science et décisions politiques est criant. Les chiffres de Copernicus rappellent que chaque dixième de degré compte et que l’action climatique ne peut plus être repoussée au prochain sommet.

Avec novembre, le seuil des +1,5°C a été dépassé une seconde fois en 2025 © La Chaîne Météo / Copernicus

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