La saison des ouragans s'annonce très active cette année
L'affaiblissement du phénomène El Nino devrait conduire à une saison cyclonique nettement plus active que la normale dans l'Atlantique.
À quelques semaines du début de la saison cyclonique dans l'Atlantique Nord (qui débute le 1er juin), les habitants riverains des côtes américaines et caribéennes scrutent avec attention les résultats des supercalculateurs. Leurs prévisions, très attendues, ne sont pas optimistes pour cet été.
L'année dernière, la saison cyclonique est restée modérée et les phénomènes sont majoritairement restés en mer, épargnant les littoraux. Cette évolution favorable était d'ailleurs prévisible en raison de la présence du phénomène El Nino dans l'océan Pacifique, qui a la particularité d'inhiber le développement des ouragans dans l'Atlantique.
Vers une saison cyclonique très active cet été
À ce jour, plusieurs organismes mondiaux de prévisions cycloniques ont publié des résultats convergents en faveur d'une saison très active, le Tropical Storm Risk et l'université du Colorado (USA). Ces prévisions envisagent la formation d'environ 20 à 23 phénomènes tropicaux (la moyenne étant de 14), dont 10 à 11 ouragans (la moyenne étant de 7), avec 5 ouragans majeurs, c'est-à-dire atteignant au moins la catégorie 3/5 que compte l'échelle de Saffir-Simpson. L'énergie accumulée des cyclones sur l'océan Atlantique (ACE) serait, quant à elle, près du double de la moyenne. Toutes ces indications sont inquiétantes pour les zones côtières, où le risque qu'un ouragan touche les terres est majoré.
Deux paramètres en cause : le retour de la Nina et les températures élevées de l'eau
Anomalie des températures des océans prévue cet été © La Chaîne Météo
Ces prévisions, complexes, reposent notamment sur la fin du phénomène El Nino en ce printemps, lequel laissera place au retour rapide de la Nina cet été. Or, la Nina est connue pour dynamiser la formation des ouragans en inhibant les grands vents en haute altitude et en permettant la formation des courants ascendants qui les développent. De plus, cette année, les températures de surface des eaux de l'Atlantique sont déjà plus élevées que la normale et devraient conserver une anomalie positive tout au long de l'été. Cela renforce l'évaporation, les courants ascendants et les précipitations.
A moins d'une intrusion durable de sables venant du Sahara, lesquels atténuent aussi la formation des ouragans, cette saison à venir présente de très nombreux ingrédients pour être active, c'est-à-dire violente.