Nouvelle crue de la Seine à Paris après les pluies en Bourgogne

Tout au long de l'hiver, la Seine a connu un niveau durablement élevé en raison des précipitations fréquentes et abondantes qui ont fait monter ses affluents à cause de la saturation des sols. Le niveau avait baissé depuis la mi-mars, mais un nouveau pic se profile pour ce week-end en raison de l'arrivée des ondes de crue des affluents venus de Bourgogne.

Les crues de la Seine, un évènement habituel à Paris

Les crues de la Seine ont une longue histoire à Paris, avec des événements majeurs qui ont marqué les mémoires. Parmi les crues historiques les plus célèbres, on peut citer celle de janvier 1910, qui a inondé une grande partie de Paris et a entraîné des dégâts importants en Ile-de-France. En moyenne, la Seine connaît des crues tous les 10 à 15 ans, mais leur intensité peut considérablement varier. Les crues habituelles de la Seine sont généralement gérées par les autorités locales grâce à des mesures de prévention, des modélisations et de surveillance. Ces crues peuvent entraîner des inondations le long des quais et des berges, perturbant la vie quotidienne des habitants et des entreprises riveraines.

Un niveau qui est resté élevé tout l'hiver, mais sans débordement dommageable

En raison des précipitations fréquentes et abondantes qui ont concerné le bassin parisien depuis l'automne, la Seine et ses affluents sont restés élevés pendant tout l'hiver. Néanmoins, ces précipitations ont été étalées dans le temps, et il n'y a pas eu d'épisode pluvieux intense. Au total, la Seine n'a donc pas connu de "crue" importante ni de débordements dommageables. À Paris, certains tronçons de voies sur berge ont été fermés temporairement. Rappelons que les voies sur berges à Paris peuvent être fermées lorsque le niveau de la Seine atteint environ 4 mètres au-dessus de son niveau normal, qui est de 2 mètres. À partir de 3,45 m, quelques tronçons de la rive droite commencent à être fermés. Au plus haut, cet hiver, le niveau de la Seine a atteint la barre des 4 m, ce qui est considéré comme une crue hivernale annuelle classique. La fermeture des voies sur berges est généralement décidée en fonction des prévisions météorologiques et des niveaux d'eau de la Seine, dans le but de prévenir tout danger pour la population et de limiter les perturbations liées aux crues.

Un nouveau pic ce week-end, comparable à celui du mois de mars

Courbe de crue de la Seine à Paris © La Chaîne Météo

Les passages pluvieux sont devenus moins intenses sur l'Ile-de-France depuis la mi-mars, de telle sorte que la Seine a retrouvé un niveau habituel. Mais les précipitations abondantes tombées sur la Bourgogne ont provoqué des crues exceptionnelles des cours d'eau descendant du Morvan. Il s'agit des affluents de la Seine Amont (l'Yonne notamment), dont les sources de la Seine elle-même en Haute-Marne.

Les affluents et cours d'eau en crue de Bourgogne peuvent avoir un impact significatif sur le niveau de la Seine à Paris. Lorsque ces cours d'eau connaissent des crues importantes, cela entraîne un afflux supplémentaire d'eau vers la Seine, augmentant ainsi son débit. Les crues des affluents de Bourgogne peuvent provoquer une montée rapide des eaux dans la Seine, ce qui peut entraîner des inondations le long de ses rives à Paris. La Seine a été placée en niveau d'alerte jaune pour la hausse actuelle, qui s'annonce comparable à celle du mois de mars, avec possiblement un peu plus de 4 m. Dans ces conditions, on peut craindre ce week-end de nouvelles fermetures de quelques voies sur berge, notamment en Rive droite (Voie Georges Pompidou entre le pont du Garigliano-pont de Bir-Hakeim et vers les Tuileries). Les crues des cours d'eau en amont peuvent également perturber la navigation fluviale sur la Seine, affectant ainsi le transport de marchandises et le tourisme fluvial dans la région. À Paris, cette navigation est interdite à partir de 4,30 m, ce qui pourrait être presque atteint ce week-end. Cela se produit en moyenne une fois tous les 5 ans.

Au fur et à mesure de la progression de l'onde de crue vers l'aval (notre infographie), celle-ci s'amortit, car les autres cours d'eau ne sont pas en crue, comme l'Oise par exemple). De plus, les précipitations ont cessé et ne reprendront pas avant mardi. De ce fait, la Seine va encore monter ces prochaines heures, pour atteindre un plateau entre samedi et dimanche. Elle devrait déjà commencer à baisser lundi. Par mesure de précaution, un test de la parade fluviale devant accueillir les délégations de sportifs en vue des jeux, Olympiques, qui devait avoir lieu lundi, a été annulé et reporté en mai. Le parcours du Marathon de Paris, qui a lieu ce dimanche, pourrait alors être contrarié entre les kilomètres 6 et 11, le long des quais.