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Situation hydrologique : des niveaux potentiellement inquiétants malgré les pluies

Cyrille DUCHESNE

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

Après des périodes de sécheresse très sévères en 2022, qui figurent au 2ème rang des années les plus sèches depuis 1959, les précipitations de cet automne et ce début d'hiver sont encore insuffisantes pour la recharge de nos nappes phréatiques. Bonne nouvelle tout de même pour le sud-ouest, les pluies abondantes prévues ces prochains jours seront de très bon augure pour améliorer la situation.

© La Chaîne Météo

L'année 2022 a connu sa deuxième période la plus longue de sécheresse des sols au cours de l'été, en raison notamment des canicules durables. Cette sécheresse a touché les 3/4 de l'hexagone.

Des précipitations de retour depuis novembre, mais encore insuffisantes

Précipitations encore déficitaires en France © La Chaîne Météo

Depuis le début de la saison hydrologique (1er octobre), les précipitations restent légèrement déficitaires sur notre pays (-9% de déficit sur la période de 1er octobre au 10 janvier), mais avec des différences importantes selon les régions.

De la Bretagne au Nord-Pas-de-Calais, du nord de la Lorraine et de l'Alsace ou encore des Cévennes à la moyenne vallée du Rhône, l'automne et le début d'hiver pluvieux ont été bénéfiques. A l'opposé, sur les deux tiers du pays, on observe encore un léger déficit pluviométrique de 10 à 30% alors que le Roussillon se démarque par un très fort déficit pluviométrique, proche de 80%. A Perpignan, il n'est tombé ainsi que 49 millimètres depuis le 1er octobre alors que la pluviométrie normale est de 230 millimètres ! Les sols restent donc extrêmement secs, après une année 2022 la plus sèche jamais enregistrée depuis 1959, début des relevés fiables pour cette station.

Près de 80% des nappes phréatiques déficitaires

Le début de la recharge des nappes phréatiques a pris plus d'un mois de retard cette saison hydrologique, car il a fait chaud et sec jusqu'au début du mois de novembre. En outre, après un été historiquement chaud et sec, les premières pluies ont tout juste servies à imbiber et humidifier la couche superficielle du sol. Il a fallu plus de temps qu'à l'accoutumé pour que les pluies parviennent dans les réserves en eau souterraines. En ce début d'année 2023, le constat n'est pas rassurant. Près de 77% des nappes phréatiques présentent un niveau inférieur à la normale et 23% à un niveau proche.

© La Chaîne Météo

Selon le BRGM, "les épisodes de recharge de l’automne 2022 restent très insuffisants pour compenser les déficits accumulés cette dernière année hydrologique. La situation durant l’automne n’a évolué que très lentement. Elle reste généralement stable ou se dégrade, le volume des pluies infiltrées ne compensant pas toujours les sorties d’eau par les exutoires naturels (sources, zones humides, cours d’eau, mers et océan…) et par les forages de prélèvement"

Des précipitations abondantes dans le sud-ouest ces prochains jours

Un flux de nord-ouest très perturbé va engendrer de fortes précipitations dans le sud-ouest en première partie de semaine prochaine. Les cumuls de pluie seront en moyenne de 40-50 mm sur les plaines du sud-ouest et approcheront ou dépasseront la barre des 100 mm sur le piémont pyrénéen. Ces précipitations seront très bénéfiques pour la nature et la recharge des nappes phréatiques, même si une partie s'évacuera dans les cours d'eau.

A noter que nos prévisions saisonnières ne sont pas très optimistes pour les prochains mois. En effet, après un mois de février bien pluvieux, le printemps pourrait s'avérer peu arrosé sur une grande partie du pays.

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