Anticyclone d'hiver : le casse tête des prévisions
Si la situation générale de la semaine prochaine est fiable pour vous garantir la persistance de conditions anticycloniques sur le pays, la prévision à l'échelle régionale s'avère en revanche délicate aussi bien pour la couverture nuageuse que pour les températures. Cela explique pourquoi dans certaines situations, vous vous étonnerez d'avoir un plafond bas et gris alors que le soleil était parfois prévu, et inversement. Pourquoi les prévisions sont elles délicates dans cette situation de calme anticyclonique ?
En hiver, comme en automne, le soleil n'est plus assez puissant pour réchauffer suffisamment les basses couches de l'atmosphère et dissiper l'humidité ainsi emprisonnée. La difficulté de la prévision réside alors dans la localisation précise des bancs de brouillards ou nuages bas qui peuvent être plus ou moins étendus, ce qu'ont du mal à prévoir la plupart des modèles de simulation de l'atmosphère. La dissipation ou non de ces phénomènes de basses couches est, elle aussi, tout aussi difficile à prévoir. L'expertise du météorologue et l'observation permanente de l'évolution de l'humidité dans les basses couches de l'atmosphère est alors nécessaire pour que la prévision ne dérive pas trop.
Si vous habitez dans le nord et regardez votre baromètre, cela ne vous a pas échappé : depuis plusieurs jours l'aiguille de votre baromètre est bloquée sur "Beau fixe" (pressions entre 1030 et 1040 hPa). Et pourtant, le soleil est absent avec une grisaille persistante. La raison : le fameux blocage anticyclonique dont nous vous parlons parfois.
Anticyclone d'hiver et soleil ne font pas bon ménage
Depuis le 10 janvier l'humidité est piégée au sol dans de nombreuses régions notamment du nord, sous forme de nuages bas (stratus). Comme le soleil est trop bas sur l'horizon, il ne peut dissiper la grisaille, car nous manquons d'énergie en cette période de l'année. Le ciel reste alors désespérément couvert et dans certains cas pendant de longues périodes. Cela a des conséquences psychologiques sur une partie de la population. Si on parle souvent de dépression saisonnière en novembre, elle peut se prolonger en hiver quand la durée du jour est encore courte et surtout durant cette période Covid durable. En revanche, en montagne, la grisaille laisse la place à un temps ensoleillé avec même un ciel bleu du matin au soir. Durant ces derniers 15 jours, le contraste est resté globalement saisissant entre la plaine et la montagne avec une luminosité exceptionnelle en altitude et même un rendu assez printanier les après-midis sur les Pyrénées.
© La Chaîne Météo
En revanche, sous la grisaille dominante de la moitié nord à l'exception de rares journées ensoleillées, l'ambiance est restée assez sinistre. Ce plafond gris et bas a fréquemment empêché la remontée des températures (pas plus de 3 à 7 °C les après-midis en moyenne), avec même quelques faibles précipitations malgré des pressions très élevées (autour de 1030 hPa).