Allergies et covid-19 : l'impact des pollens sur le taux d'infection
Avec le retour des beaux jours et du printemps, les allergiques au pollen entrent comme chaque année à la même époque dans une période redoutée. En revanche ce qui change des années précédentes, c'est la présence du Covid-19. En effet, d'après une étude Norvégienne parue fin janvier, des concentrations plus élevées de pollen dans l'air seraient corrélées à une augmentation des taux d'infection par le coronavirus.
On le sait, l'exposition au pollen affaiblit l'immunité contre certains virus respiratoires saisonniers, en diminuant la réponse antivirale de l'organisme à certaines protéines. En d'autres termes, les personnes allergiques sont plus vulnérables aux infections virales, comme la rhinopharyngite ou la grippe. C'est le point de départ qu'ont pris les chercheurs de l'Université d'Oslo pour mener une étude, validée fin janvier, sur l'impact des pollens sur la transmission du virus (étude disponible ici, en anglais).
130 stations, dans 31 pays sur les cinq continents
L'étude s'est employée à déterminer si une plus grande quantité de pollens en suspension dans l'air était susceptible d'entraîner une augmentation des taux d'infection au coronavirus. Les chercheurs ont pour cela analysé plusieurs données : des données sur l'infection au covid-19, sur les pollens en suspension dans l'air, sur les facteurs météorologiques, ainsi que d'autres données ayant une influence sur la transmission du virus telles que la densité de population et la mise en place du confinement, plus ou moins importante selon les pays. Le tout issu de 130 stations réparties dans 31 pays sur les cinq continents.
Les chercheurs sont arrivés à la conclusion que le pollen en suspension dans l'air, parfois en synergie avec l'humidité et la température, expliquait en moyenne 44% de la variabilité du taux d'infection. Ils ont démontré que les taux d'infection ont augmenté le plus fréquemment après des concentrations de pollen plus élevées au cours des quatre jours qui précédaient. Autre enseignement de cette étude : sans confinement, une augmentation de l'abondance du pollen (mesure de 100 grains de pollen / m3) a entraîné une augmentation moyenne de 4% des taux d'infection. Le confinement a quand à lui réduit de moitié les taux d'infection sous des concentrations de pollen similaires.
Selon cette étude il semble donc que les pollens jouent un rôle dans la transmission du Covid-19. Mais comme il ne peut y avoir de mesures préventives contre l'exposition au pollen en suspension dans l'air, puisqu'il est par définition partout, l'étude alerte sur les effets néfastes de la coexposition pollen/virus pour encourager les personnes à haut risque à porter des masques filtrants à particules pendant les pics de concentrations de pollen au printemps.
Afin de vous aider dans à appréhender ces périodes à risque, les équipes de La Chaîne Météo sont mobilisées pour vous communiquer, le vendredi chaque semaine, les prévisions météorologiques de la semaine suivante, qui influent directement sur le risque pollinique, ainsi que les prévisions polliniques du RNSA.