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Un début octobre très arrosé mettant fin à la sécheresse de surface

Cyrille DUCHESNE

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

Après un été calendaire le plus sec jamais observé depuis 1959 en France, la situation hydrologique s'est nettement améliorée depuis le début de l'automne. Un temps durablement perturbé s'est installé depuis trois semaines avec de fréquentes précipitations qui ont mis fin à la sécheresse de surface. Pour autant, un tiers des nappes phréatiques conservaient un niveau déficitaire au 1er octobre.

Après des conditions anticycloniques durables au cours des deux premières décades de septembre avec un pic de chaleur exceptionnel du 13 au 16 septembre, la situation météo a radicalement changé en dernière décade avec l'installation d'un régime océanique perturbé avec des précipitations presque quotidiennes du 23 au 30 septembre.

Une dépression Alex apportant des précipitations abondantes début octobre

La dépression Alex qui a apporté des rafales tempétueuses sur la côte Atlantique avec une rafale à 187 km/h enregistrée sur Belle île le 2 octobre s'est également accompagnée de pluies abondantes sur certaines de nos régions. Le nord de la Bretagne a été copieusement arrosé avec 150 millimètres du 1er au 3 octobre à Saint-Brieuc (22), soit l'équivalent de 2 mois de pluie, un record pour cette station météo. Les régions du sud-ouest ont également été très arrosées avec 136 mm à Biarritz et 144 mm à Dax du 1er au 4 octobre, soit l'équivalent d'un mois de précipitation. Dans le sud-est, un épisode méditerranéen exceptionnel à concerné les Alpes-maritimes et plus particulièrement les vallées de la Vésubie et de la Roya avec jusqu'à 500 millimètres enregistrés en 24 heures à Saint-Martin-de-Vésubie (06), soit l'équivalent de 3 mois de pluie.

© La Chaîne Météo

Des précipitations bénéfiques pour enrayer la sécheresse de surface du nord-est au centre-est

Une perturbation active a apporté des pluies durables le 2 octobre dans le centre-est alors que la sécheresse des sols y était particulièrement importante après un été très sec. A Dijon, il est tombé pas moins de 70 mm dans la journée du 2 octobre, un record de pluie en 24 heures, l'ancien record datant de 1952 avec 53 mm. En Champagne à Saint-Dizier, il est tombé 40 millimètres les 2 et 3 octobre, un cumul pluviométrique beaucoup plus important que ce qu'il était tombé pendant la période estivale (16 mm du 21 juin au 21 septembre).

Des pluies presque quotidiennes à Paris depuis le début de l'automne !

Si vous trouvez ce début d'automne très humide, ce n'est pas qu'une impression. A Paris-Montsouris, on ne dénombre que 2 jours sans pluie depuis le 23 septembre ! Avec 18 jours de pluie, on arrive au même nombre de jours de pluie que sur l'ensemble de l'été calendaire (21 juin-21 septembre). Sur le bassin parisien on est donc bien passé d'un extrême à l'autre. A noter que l'année 2019 avait connu le même scénario d'un été sec suivi d'un automne très humide.

Des nappes phréatiques très déficitaires dans l'est

Selon le BRGM (Bureau d'Etudes et de Recherches Géologiques et Minières) : " La situation reste satisfaisante sur une grande partie ouest du territoire et sur le pourtour méditerranéen où les niveaux sont majoritairement autour des moyennes mensuelles à modérément hauts. La situation est moins satisfaisante en région Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et en Limousin, avec des niveaux bas à très bas." Cela résulte à la fois d'une sécheresse estivale marquée et de plusieurs hivers successifs avec des pluies déficitaires. Les niveaux en fin d’hiver 2019-2020 étaient déjà préoccupants et se sont dégradés durant la période estivale.

© La Chaîne Météo

Avec les pluies abondantes du début du mois d'octobre, la situation devrait s'améliorer progressivement. La recharge des nappes phréatiques va pouvoir débuter avec la moindre demande en eau des cultures et de la végétation et la baisse des températures (moindre évaporation).

© La Chaîne Météo

La pluviométrie de la prochaine saison hivernale sera déterminante pour que les nappes phréatiques se rechargent correctement, notamment dans l'est où les niveaux restent très déficitaires par rapport à la normale.

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