Sécheresse en France : situation préoccupante
Alors que les températures de ce début d'été en France restent assez proches des moyennes statistiques, la pluviométrie connaît un déficit grandissant. Certaines régions n'ont pas connu une goutte de pluie depuis le début juillet, et la situation ne va pas s'arranger jusqu'à la fin du mois. Certaines modélisations envisagent la poursuite de cette sécheresse jusqu'à l'automne.
Un déficit de pluie de près de 70% à l'échelle de l'hexagone depuis ce début juillet : cette première décade est la plus sèche depuis 1958. Grâce au bon remplissage des nappes phréatiques au printemps, seuls les sols superficiels souffrent de ce manque de pluie, notamment sur les régions de la moitié nord-est, où le printemps avait déjà été sec. Le sud-ouest et le centre-est sont moins défavorisés en raison d'orages, mais ceux-ci devenant plus rares et restant ponctuels, la situation risque de se tendre au fil de l'été.
© La Chaîne Météo
Les moyennes statistiques font apparaître une pluviométrie comprise généralement entre 45 et 70 mm pour les mois de juillet, avec des maximums près des reliefs du centre-est : Besançon affiche en moyenne 90 mm en juillet normal, alors qu'il n'est tombé qu'1,2 mm au 13 juillet. De même, Lille enregistre, d'un point de vue statistique, quelques 68 mm en juillet, or il n'est tombé que 8 mm depuis le 1er juillet. Encore pire à Paris et Orléans, où on n'enregistrait même pas 1 mm au 13 juillet, pour une moyenne mensuelle qui devrait être de près de 65 mm lors d'un mois de juillet normal.
Au sud-est, la sécheresse s'impose petit à petit en raison des fortes chaleurs, du vent récurrent et de la diminution des orages, mais par rapport aux moyennes climatiques, ce déficit y est plus relatif.
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Pas de pluie significative jusqu'à la fin du mois de juillet
Si l'on observe les prévisions délivrées par les modèles numériques, on s'aperçoit que la France restera majoritairement protégée des perturbations par la proximité de l'anticyclone atlantique : indéboulonnable, il laisse à peine passer quelques dégradations orageuses entre les Pyrénées et le centre-est. Cette situation ne semble pas devoir changer jusqu'à la fin du mois, au grand bonheur des vacanciers qui profitent d'un beau temps prédominant. Selon nos prévisions jusqu'à la fin juillet, il ne devrait guère pleuvoir davantage d'ici la fin juillet, ce qui aboutirait à un mois de juillet déficitaire de près de 80 % en précipitation, parfois plus. Notons que cette estimation ne peut pas prendre en compte des orages locaux qui, rappelons-le, peuvent déverser jusqu'à 50 mm d'un seul coup, mais sur de très petites surfaces.
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Une sécheresse jusqu'à l'automne?
Nos prévisions saisonnières ne sont pas optimistes à ce sujet : le mois d'août pourrait rester quasiment aussi sec, sur les mêmes régions, c'est à dire surtout la moitié nord. Le sud pourrait bénéficier de quelques passages orageux, notamment à proximité des reliefs. Mais le déficit pluviométrique d'août pourrait encore atteindre près de 40% à 60% sur la moitié nord de la France. En septembre, ce déficit pourrait se prolonger de l'ordre de 40%. Ensuite, l'évolution ultérieure est trop incertaine pour élaborer un scénario météo.
En conclusion, on constate que cet été 2020 ne sera probablement pas excessif concernant les températures, comme annoncé initalement dans nos prévisions saisonnières. Mais le déficit pluviométrique s'annonce maintenant plus important que prévu : la sécheresse de surface pourrait évoluer progressivement vers une sécheresse plus profonde, pouvant affecter alors les nappes phréatiques.