Les tempêtes historiques du mois de décembre en France
Les tempêtes sont fréquentes en décembre car c'est un mois pendant lequel les conflits de masse d'air sont importants, provoquant de grosses dépressions. Outre les deux tempêtes historiques de décembre 1999, la France métropolitaine a connu d'autres grandes tempêtes.
L’Europe de l’ouest est soumise à un contexte fortement dépressionnaire, et ces prochains jours s’annoncent encore très ventés en France, avec des rafales tempétueuses attendues dans le sud-est entre jeudi et vendredi, et un weekend fortement agité sur l’Arc atlantique. Tout cela, une semaine après qu’une tempête a traversé l’Arc atlantique et le sud-ouest.
Les mois de décembre, propices aux tempêtes donc, ont été marqués par de nombreux systèmes tempétueux dans l’histoire récente.
Les tempêtes historiques de décembre en France
La grande tempête du 7 décembre 1703 a fait des milliers de victimes sur la moitié nord. Selon des estimations récentes et expertes, la pression atmosphérique de cette tempête a pu atteindre les 950 hPa et des vents de 180 km/h dans le couloir le plus violent. Cette tempête a touché principalement la Bretagne, l’Angleterre, la Belgique et l'Allemagne. 2000 cheminées ont été détruites à Londres et la région de New Forrest a perdu 4000 chênes. Sur l’ensemble de l’épisode, le bilan humain se chiffre entre 8000 et 15 000 victimes.
La tempête du 26 au 27 décembre 1886 a frappé les îles Britanniques avant de frapper la moitié nord de la France et l’est. Les vents ont atteint pendant 36 heures les 110 km/h et la pression a atteint les 983 hPa quand elle était située sur la Belgique.
Dix ans plus tard, la tempête du 4 décembre 1896 se trouvait au nord-ouest de la Bretagne où la pression minimale, enregistrée à Brest, a atteint les 953 hPa. Un vent fort s’est levé et des raz-de-marée se sont produits en raison de fort coefficient de marée (entre 91 et 95 du 4 au 6 décembre) sur l’île de Sein, à Penmarc’h et Toulon. Au total, le bilan humain s’élève à 33 victimes.
Plus près de nous, une tempête a traversé la moitié sud de la France le 3 décembre 1963. Alors qu’une dépression se creusait sur le proche atlantique, un puissant anticyclone gonflait en Europe de l’est, permettant un fort gradient de pression sur la France et des vents violents. Le 1er décembre, on relève 191 km/h relevés sur le Pic du Midi. En plaine, le vent était puissant dans le Lot avec des rafales mesurées à 126 km/h le 2 décembre et 133 km/h le 3 décembre. Dans les Pyrénées, la tempête a apporté énormément de neige qui ont pu former des congères. Dans le Roussillon, des submersions marines se sont produites alors qu’ils pleuvaient des cordes du Massif central à l’est des Pyrénées.
Les tempêtes du siècle de 1999 : Lothar et Martin
Dans la nuit du 25 au 26 décembre 1999 et la matinée du 26, une tempête exceptionnelle, prénommée Lothar, a balayé le nord de la France. Cette tempête est due à la conjonction d'un puissant jet stream à 400 km/h et d'une profonde dépression avec 960 hPa. Ces deux phénomènes sont entrés en interaction. La dépression s’est formée au large de Terre-Neuve avant de traverser l’Atlantique en moins de 24 heures. Elle a dévasté, dans la journée du 26 décembre 1999, le nord de la France, la Suisse, l'Allemagne et le Danemark, causant des dommages sans précédent avec des vents en rafale qui ont pu atteindre les 259 et 272 km/h. Cette forte tempête a touché la Bretagne à environ 2 h du matin et quitté notre territoire par l'Alsace à 11 heures ; elle s'est donc déplacée à plus de 100 km/h. Le bilan humain est très lourd avec 110 victimes.
Le 27 décembre, c'est au tour de Martin de toucher la France. Cette tempête exceptionnelle est arrivée juste après les ravages causés par Lothar. Cette fois-ci, c'est au tour des régions situées au sud de la Loire d'être touchées avec des dégâts très importants sur la Vendée, les Charentes, l’Aquitaine, le Limousin et le nord de l’Auvergne où les rafales sont généralement comprises entre 130 et 180 km/h (on atteint au maximum 198 km/h à l’île d'Oléron et 205 km/h à Mandelieu dans les Alpes-Maritimes). Cette tempête a fait au 30 victimes.
D’autres tempêtes remarquables
Le 2 décembre 1976 (176 km/h à Quimper).
Le 15 décembre 1979 avec 169 km/h à Cancale (35) et 194 km/h au Cap Béar (66).
Fin décembre 1979 avec 158 km/h à Granville.
Le mois de décembre 1991 a aussi été tempétueux sur toute la France avec 205 km/h au Cap Corse et 144 km/h à Cherbourg.
Les tempêtes se font plus rares depuis l’an 2000 pour le mois de décembre. La dernière en date étant "Dirk" à Noël 2013 avec 165 km/h à Chamrousse et 148 km/h dans la Manche.