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Crues éclairs et crues lentes, quelles différences ?

La Chaîne Météo

Par La Chaîne Météo
mis à jour le

Les nombreuses pluies depuis la mi-février ont entraîné une réaction des cours d'eau sur l'ensemble de la France. A la différence des crues éclair qu'on rencontre dans le sud, les cours d'eau au nord sont davantage sujets aux crues lentes.

Les importants éposodes pluvieux qui se sont produits depuis la mi-février ont entraîné une réaction des cours d'eau sur l'ensemble de la France. La Seine est particulièrement surveillée en Normandie ainsi qu'à Paris. La Garonne est aussi sous haute surveillance au niveau du Bordelais en raison des grandes marées qui remontent dans l'estuaire et qui élèvent le niveau du fleuve.

Une crue correspond à l’élévation du niveau d’un cours d’eau, rivière ou fleuve. Elle peut engendrer l’inondation lorsque le cours d’eau sort de son lit pour submerger des zones qui se trouvent habituellement au sec. En fonction de la plus ou moins grande vitesse d’élévation du niveau du cours d’eau, on parle de crue éclair ou de crue lente comme c'est le cas pour la Seine en ce moment.

Crue éclair : une montée des eaux soudaine et redoutable

Une crue éclair est une forte élévation du niveau d’un cours d’eau en l’espace de quelques heures. La montée des eaux survient de façon brutale et se produit généralement sur de petits bassins versants en zone de relief. Les zones de plaines situées en aval des cours d’eau se trouvent exposées à des inondations catastrophiques, notamment lorsque l’urbanisation y est importante.

En France, les phénomènes météo propices à ce type de crue sont les pluies intenses et localisées qui prennent souvent un caractère orageux. Une crue éclair peut alors se produire et faire réagir la plus grande partie d’un bassin hydrographique. Des cours d’eau assez éloignés de l’épisode de pluies torrentielles peuvent subir aussi une élévation importante de leur niveau, allant parfois jusqu’à l’inondation. Les épisodes de crues éclairs en France se produisent principalement dans le sud-est à l’automne, lorsque de fortes pluies orageuses remontent de Méditerranée et viennent se bloquer sur les reliefs de l’arrière-pays.

Le caractère soudain de la crue éclair et des inondations surprend souvent la population et les services météorologiques ont parfois du mal à prévoir de manière précise et localisée ces phénomènes extrêmes. Les orages diluviens peuvent stationner plusieurs heures dans une zone géographique très restreinte et peuvent faire violemment réagir un cours d’eau. Ces crues éclairs ont provoqué par le passé des bilans humains conséquents, comme cela a été le cas en octobre 2018 à Trèbes, dans l’Aude ou plus anciennement à Vaison-la-Romaine en septembre 1992.

De par leurs conséquences dramatiques, les crues éclairs sont donc particulièrement redoutées et surveillées. Une autre forme de crue existe, moins spectaculaire mais tout aussi redoutable : la crue lente.

Crue lente

La crue lente correspond à une montée du niveau d’un cours d’eau se produisant sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Cette crue se produit généralement sur un grand bassin versant, supérieur à une dizaine de milliers de kilomètres carrés.

La montée des eaux survient après la répétition d’épisodes pluvieux sur une période suffisamment longue, le plus souvent en période hivernale. Les pluies durables entraînent une saturation en eau des sols qui n’arrivent plus à absorber si bien que le surplus d’eau ruisselle vers les cours d’eau. A partir d’un certain seuil, l’eau ne peut plus s’infiltrer et ruisselle directement vers les cours d’eau. Sur un petit bassin versant la réaction des cours d’eau peut être assez rapide, mais à l’échelle d’un grand bassin fluvial (Seine, Loire, Garonne, Rhône…) la propagation de l’onde de crue peut s’étaler sur plusieurs semaines. Lorsque les crues sont durables et importantes, des inondations de grande ampleur peuvent survenir car les eaux s’étalent dans de vastes plaines. Elles provoquent alors d’importants dégâts dans les secteurs urbanisés et les zones d’activité économique. Dans certains cas, les nappes phréatiques arrivent à saturation si bien que l’eau de l’aquifère remonte vers la surface et peut provoquer l’inondation de plaines et de vallées pendant plusieurs semaines, même après l’arrêt des pluies : c’était le cas de la Somme pendant l’hiver 2001.

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