Incendies : le sud-est sous surveillance
Depuis mardi dernier, les incendies et feux de forêt se multiplient en raison de la levée du mistral et de la tramontane.
Les incendies du Gard et de l'Hérault ont repris vendredi, le bilan fait état de 500 hectares partis en fumée. Près de 500 pompiers sont toujours mobilisés pour lutter contre ces feux. Le Ministre de l'Intérieur était d'ailleurs venu à Générac, commune du Gard la plus touchée mardi soir.
Une situation sous contrôle
La situation météo reste critique dans le sud-est de la France, en particulier en basse vallée du Rhône, épargnée par les orages du week-end dernier. A Montpellier par exemple, il n'est tombé que 12 mm en deux mois, tandis que Nîmes n'a connu qu'un orage samedi dernier. La combinaison de la sécheresse, de la chaleur et du mistral conduit à une situation à risque jusqu'à ce samedi, début de l'affaiblissement du mistral et de la tramontane.
Situation à risque
Après un court répit jeudi, le vent s'est levé à nouveau vendredi matin : mistral, tramontane et vent d'ouest ont atteint 60 à 70 km/h en pointe, sous un ciel d'azur et une forte chaleur (autour de 33°C à 36°C). Le mistral se maintient aussi ce samedi, mais en faiblissant nettement, autour de 40 à 50 km/h en soirée. En revanche, la chaleur s'accentue avec des pointes possibles à 37°C en basse vallée du Rhône.
© La Chaîne Météo
Quand l'incendie forme des nuages d'orage
Lors de l'incendie de Générac, les fumées ont formé un véritable nuage au-dessus du brasier (voir photo) : ce type de nuage, appelé "Pyrocumulus" (du grec ancien pyro = le feu), se produit quand certaines conditions météo sont réunies (une certaine humidité dans les basses couches de l'atmosphère, une convergence des vents...) : les fumées chaudes s'élèvent, et, de la même façon que pour un nuage classique, l'air chaud condense en se refroidissant en altitude.
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Les cendres peuvent également jouer le rôle de noyau de condensation, pouvant faire pleuvoir dans les cas les plus développés. Lors des incendies gigantesques, tels ceux qui ravagent les montagnes Rocheuses, des éclairs peuvent se former, à l'instar des éruptions volcaniques.
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Incendies de forêt en France : une nette amélioration depuis 1990
Malgré les incendies actuels, on aurait tort de penser que la situation s'aggrave, bien au contraire. Les chiffres des superficies brulées chaque année en France métropolitaine font état d'une amélioration constante depuis la décennie 1990. Les deux pics majeurs sont les années 1990 et 2003, été de la canicule.
Ces années-là, plus de 70 000 hectares sont partis en fumée, principalement au sud-est de la France. Une telle surface correspond à trois fois la superficie d'une grande forêt comme celle de Fontainebleau ou de Rambouillet. Depuis, la tendance globale est à une diminution des surfaces totales brulées annuellement, se stabilisant autour de 10 000 hectares annuels en moyenne. Selon l'AFF, "ces bons résultats découlent essentiellement d’une politique efficace de détection précoce des feux et d’intervention rapide des moyens de lutte : patrouilles terrestres (véhicules légers avec réserve d’eau) et aériennes (moyens bombardiers d’eau)".
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Ces dernières années ont été très fluctuantes : l'année 2017 a été à nouveau très incendiée en raison d'un été très chaud mais surtout très sec, alors que l'été dernier, pourtant très chaud, a été plus épargné par les incendies en raison, notamment, d'une pluviométrie importante pendant le printemps. Cette année 2019 s'annonce a priori plus néfaste en raison du retour de la sécheresse, avec déjà quelques 4400 hectares brulés en France, soit déjà 1300 hectares de plus que sur toute l'année dernière.
Bien que très dommageables, ces chiffres restent donc très éloignés des grands incendies du début de la décennie.
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