Tempête : atterrissage raté aux Pays-Bas
Des forts vents de travers ont fortement perturbé l'atterrissage d'un avion à Amsterdam. Explication de notre spécialiste en aéronautique.
Une tempête nommée Thomas (ou Doris selon l'appellation anglo-saxonne) a traversé l’Europe du nord. Elle a été engendrée par une dépression très creuse (environ 977 hPa), qui s’est déplacée des îles britanniques aux Benelux, en passant par l’extrême nord de la France.
Lorsque la tempête a frappé les côtes néerlandaises, les rafales ont atteint les 110 km/h sur les côtes, et jusqu’à 90 km/h dans les terres. Sur l’aéroport de Schiphol à Amsterdam, les rafales ont atteint les 88 km/h, un vent fort mais pas exceptionnel. Cependant, le vent soufflait exactement à la perpendiculaire de la piste : il a donc frappé l’avion en plein sur le côté, engendrant de fortes turbulences et déstabilisant ainsi fortement l’appareil. De plus, l’atterrissage est une phase critique, et à ce moment-là, l’avion n’avait plus assez de vitesse pour redécoller, et le pilote était donc obligé de se poser. L’avion étant fortement déséquilibré d’un côté, son train d’atterrissage a donc cédé sous la pression inhabituellement forte qu’il a subit. L’hélice située juste au-dessus du train a donc frotté sur la piste, mais fort heureusement, le carburant présent dans le moteur ne s’est pas enflammé et l’avion a réussi à finir sa course en préservant l’intégrité de sa cabine. Les 59 personnes à bord sont sorties indemnes.
L’orientation du vent est plus importante que sa force
Le facteur qui a donc été déterminant est l’orientation du vent, plus que sa force. En effet, au-delà de 50 km/h, l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale) recommande un changement de piste. Dans ce cas-là, on peut envisager que le vent a pu souffler d’un coup, ce qui n’a pas laissé le temps ni au pilote, ni aux contrôleurs de changer de piste ou d’annuler l’atterrissage.