Fortes chaleurs en France : vers des records ?

Ce pic de fortes chaleurs (lié à la remontée d'un puissant anticyclone de l'Espagne vers l'Allemagne, alimenté en air très chaud d'origine saharienne), présente une bonne fiabilité sur son intensité, beaucoup moins concernant sa durée. Sur Lille, Paris, Lyon, Toulouse ou bien Bordeaux et Rennes, on dépassera jeudi ou vendredi les 30°C à l'ombre. Les 33 à 35°C sont envisagés sur un grand nombre d'agglomérations. Les nuits de jeudi à vendredi et de vendredi à samedi s'annoncent lourdes en villes, d'autant que la très forte chaleur accumulée en journée aura du mal à se dissiper la nuit (nous arrivons dans la période de l'année où les nuits sont les plus courtes).

Quelle sera la durée de cet épisode de fortes chaleurs ?

A l'heure actuelle, le maximum d'intensité de cet épisode de fortes chaleurs est attendu entre jeudi et samedi prochain selon les régions, mais notons que toute la France sera touchée à un moment ou à un autre par ce bref événement météorologique. Vendredi une perturbation orageuse pourrait concerner l'ouest du pays et ferait diminuer les températures. Entre samedi et dimanche, l'arrivée d'air un peu plus frais est désormais envisagée par le nord-ouest, même si la fiabilité concernant ce rafraîchissement est à affiner. Dans le Sud, la chaleur perdra aussi en intensité à partir du milieu du prochain week-end, mais on conservera des températures au-dessus des normales de saison par la suite. Parallèlement, une évolution orageuse dispersée pourrait se mettre en place dans une ambiance très lourde.

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© La Chaîne Météo

Peut-on parler de canicule ?

Une canicule se définit par la persistance d'au moins 3 jours et 3 nuits consécutifs de très fortes chaleurs, pouvant conduire à des incidents de santé plus ou moins graves. C'est pourquoi les seuils d'une canicule varient d'un département à l'autre : cela tient compte de l'effet de chaleur urbain, ou de l'effet temporisant du bord de mer et de l'altitude par exemple ; ainsi que du climat régional : à Lille, on parle de chaleur caniculaire lorsqu'il fait au moins 33°C trois jours d'affilé, alors qu'il s'agit de 36°C à Toulouse. A Paris, le seuil diurne est moins élevé (31°C) car la nuit reste plus chaude (21°C), ce qui ne permet pas à l'organisme de récupérer de la chaleur de la journée. Pour le pic de fortes chaleurs attendu en fin de semaine, on se rapprochera de ces seuils, sans les atteindre à priori. Le risque d'épisode caniculaire de 3 jours et 3 nuits de suite pourrait surtout concerner la région Rhône-Alpes, comme l'année dernière à la même époque.

Des débuts de mois de juin très chauds par le passé

D'autres épisodes de fortes chaleur précoces se sont produits dans le passé, notamment début juin 1947 (qui fut l'été le plus chaud du siècle dernier). Plus près de nous, début juin 1996 puis début juin 2014, deux épisodes de fortes chaleurs avaient concerné la France. Début juin 1996, c'est toute la France qui a été affectée. En Rhône-Alpes, à Lyon et à Grenoble, entre 8 et 11 juin 2014, les 35°C ont été approchés durant 4 journées consécutives, avec l'établissement de records de chaleurs quotidiens. Malgré deux débuts juin très chauds en 1996 et 2014, l'été s'est finalement révélé classique par la suite.