Conférence de Durban : un accord a minima
La conférence sur le climat s'était ouverte le lundi 28 novembre à Durban en Afrique du Sud. Celle-ci a fait suite aux
La conférence sur le climat s'était ouverte le lundi 28 novembre à Durban en Afrique du Sud. Celle-ci a fait suite aux conférences de Copenhague, de Kyoto et de Cancun, visant à ratifier les accords préalables avec tous les pays partenaires (pays émergents et pays réfractaires jusqu'à présent).
Les objectifs de cette conférence étaient initialement les suivants:
Réduire les rejets de gaz à effet de serre (GES) afin de limiter le réchauffement climatique planétaire à +2° à l'horizon 2040 :
C'est le premier objectif de cette conférence internationale sur le climat : limiter à +2° le réchauffement planétaire par rapport à la période préindustrielle. Pour arriver à cet objectif, le problème scientifique qui se pose est de savoir à quel niveau de dioxyde de carbone (CO2) atmosphèrique correspond une élévation de la température moyenne de la terre de 2°C...
Contrairement aux conclusions des précédents rapports du GIEC, de nombreux climatologues pensent désormais qu'un doublement du CO2 dans l'atmosphère conduirait à une élévation probable de la température comprise entre 1.7°C et 2.6°C, la meilleure estimation tournant autour de 2.3°C.
Variabilité naturelle du climat
On est loin, désormais, des prévisions alarmistes des premiers rapports du GIEC qui envisageaient une hausse de +3° à +6° des températures planétaires à l'horizon 2100! le chiffre aujourd'hui annoncé par ces mêmes chercheurs est plutôt proche de +2°C. Certains climatologues envisagent même une baisse du climat mondial à partir de la décennie 2020!
Sans entrer dans les détails scientifiques, retenons en substance que le climat pourrait s'auto-réguler, ce que l'on appelle la variabilité naturelle climatique, liée à des cycles naturels (solaires, océaniques, etc...), et que le poids des activités humaines pourrait s'avérer moins prépondérant que ce que l'on pouvait croire. Le climat pourrait donc être moins sensible à une augmentation du taux de CO2.
Questions - réponses :
Mardi 29 novembre, un débat se tenait en direct avec Serge Lepeltier, ambassadeur français en charge des négociations sur le changement climatique. De nombreuses questions pertinentes lui ont été posées; cependant, les questions relatives à cette révision à la baisse du changement climatique ont été éludées. Voici néanmoins deux questions principales qui résument la problématique; nous vous invitons à nous poser vos questions et nous serons heureux de vous fournir d'autres pistes de recherche à propos de cette conférence, que nous suivons avec intérêt.
- Quels sont les prinicpaux enjeux de cette conférence ?
La conférence de Durban vise à limiter le changement climatique à terme, et de limiter la hausse des températures à moins de 2°C par rapport à l'ère préindustrielle. Il faut donc faire en sorte que le plus grand nombre de pays dans le monde limitent leurs émissions de gaz à effet de serre, à la suite des engagements pris par les Etats lors des conférences de Copenhague et de Cancun.
Il faut que les pays engagés dans la première période du protocole de Kyoto qui se termine en 2012 renouvellent leur engagement, et qu'un accord global soit trouvé y compris avec les pays réfractaires (Japon, Canada, Russie...) et émergents (Inde, Chine, Brésil...). En effet, certains de ces pays qui s'étaient engagés à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre ne souhaitent pas s'engager dans une deuxième période.
- Quelle est la politique de la France ?
La France, selon Serge Lepeltier, ambassadeur français en charge des négociations sur le changement climatique, veut être à la pointe pour défendre la reconduction du protocole de Kyoto. La question du nucléaire n'est pas abordée dans les négociations : chaque pays décide lui-même de son mix énergétique; la négociation porte donc sur des engagements de limitation des gaz à effet de serre, mais chaque pays engagé décide lui-même de la façon dont il opère pour y aboutir.
Ce dimanche 11 décembre : un accord à minima en attendant 2015
Un pacte a été finalement adopté ce dimanche 12 décembre, après 36 heures de prolongation de la conférence. ce pacte est une "feuille de route" qui oblige les plus gros pays pollueurs en CO2 a réduire leurs émissions, dans la suite logique du protocole de Kyoto, en vue d'un accord plus global prévu pour 2015. C'est donc un résultat en demi-teinte qui ne satisfait pas pleinement l'Europe, qui ne prévoir pas d'efforts supplémentaires que ceux définis lors de la conférence de Copenhague en 2009.
Néanmoins, les trois plus gros émetteurs de gaz à effet de serre ( Etats-Unis, Chine et Inde) ont rallié les européens dans l'objectif de s'engager sur une feuille de route en vue d'un accord mondial
La mise en place d'un " fonds Vert " est peut-être l'avancée la plus significative de la conférence de Durban : ce fonds vise à aider financièrement les pays en développement à faire face au changement climatique.
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