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Sécheresse et restrictions d'eau dans le nord-ouest

Cyrille DUCHESNE

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

Après un printemps sec et un début d’été très chaud et trop peu arrosé, la sécheresse s’i

Déficit pluviométrique en France © cyd

Après un printemps sec et un début d’été très chaud et trop peu arrosé, la sécheresse s’installe dans le nord-ouest. Le déficit pluviométrique depuis le mois d’avril atteint 40 à 50% de la Bretagne et des Pays-de-la-Loire jusqu’au Pas-de-Calais en passant par la Normandie. Il est de l'ordre de 20 à 30% sur les régions proches de l'Atlantique, l'est du Bassin parisien et la Lorraine. Ce déficit pluviométrique s'explique par des conditions anticycloniques qui ont largement dominé au cours de ces derniers mois. Les épisodes orageux, très ponctuels, ont été largement insuffisants.

Au vu de la situation, un certain nombre de départements sont d’ores et déjà concernés par des restrictions d’eau.
En Seine-et-Marne, 180 communes situées dans la partie centrale et l'extrême sud du département sont concernés par des restrictions drastiques : plus d'alimentation des fontaines publiques, interdiction de lavage des voitures, arrosage des pelouses et remplissage des piscines privées. Les activités industrielles doivent quant à elles limiter leur consommation d'eau au strict nécessaire. Pour l'agriculture, l'irrigation des grandes cultures est interdite, celle des cultures légumières et maraîchères est interdite entre 8 heures et 20 heures. A noter que la nappe de Champigny qui alimente une partie du Bassin parisien est en restrictions régulières depuis 2005 car les prélèvements sont de plus en plus importants et la pluviométrie de ces derniers hivers (périodes de recharge de la nappe) a été trop faible.
En Normandie, les départements de l'Eure du Calvados et de l'Orne sont eux aussi en partie touchés par ces restrictions de l'usage de l'eau. Sont concernés les habitants des bassins-versants de la Touques, de l'Iton et de l'Arve.

L’agriculture quant à elle souffre du manque d’eau avec des pertes de rendement sur les céréales et des fourrages peu abondants. Pour faire face au risque de pénurie d'herbe, le ministère de l'Agriculture autorise le pâturage et la fauche des jachères, notamment en Bretagne, Basse-Normandie et Pays-de-la-Loire. Les éleveurs sont inquiets ; l'herbe et le maïs, les deux piliers de l'alimentation des bovins dans l'ouest sont mis à mal par une météo défavorable : un printemps froid et sec, aggravé par un début d'été très chaud. Grillées, les prairies n'offrent guère de pitance aux troupeaux et les agriculteurs piochent déjà dans les stocks, d'où la crainte d'une pénurie de fourrages pour nourrir les animaux cet hiver. Dans l'Oise, la FDSEA indique une baisse de 30 à 50% de la récolte fourragère par rapport à l'année dernière. Les céréaliers sont invités de ne pas remettre en terre le fourrage qu'ils n'utilisent pas après les moissons, au bénéfice des éleveurs qui en ont besoin.

En Argonne et notamment dans la région de Sainte-Menehould (Marne), en raison du niveau des cours d'eau particulièrement bas, la pêche est interdite dans les cours d'eau de première catégorie, soit pratiquement toutes les rivières à l'exception de l'Aisne, classée en deuxième catégorie.

Au cours de ces prochains jours, la situation météo n’est pas favorable à un renversement de tendance sur ces régions puisque le temps s’annonce plutôt calme et sec.

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