Montée des eaux : la Bretagne menacée?
A l'occasion des journées de la mer, l'on entend souvent parler de changement climatique (si ce n'est de "ré
A l'occasion des journées de la mer, l'on entend souvent parler de changement climatique (si ce n'est de "réchauffement") et de son corollaire : la "montée des eaux", sous-entendu l'élévation du niveau de la mer.
L'occasion pour nous ici de rétablir quelques notions de base : d'une part, les variations climatiques ont de tout temps existé sur notre Planète, et d'autre part, les chiffres relatifs à l'élévation du niveau mondial de la mer ne sont pas, en tant que tels, particulièrement alarmistes! restons réalistes : la dilatation thermique des océans ne représente que quelques millimètres, ce qui n'empêche pas, bien sûr, un impact plus fort des vagues sur les côtes. Rappelons aussi que la fonte des glaces polaires n'a pas d'incidence sur le niveau de la mer, selon le principe des glaçons qui flottent (voir le principe d'Archimède). Seuls les glaciers continentaux pourraient affecter le niveau des océans en fondant massivement, ce qui n'est pas le cas pour l'instant (en tous cas, pas à ce point).
Evitons les amalgames : l'érosion littorale est un processus naturel de grignotage des vagues et des courants sur les côtes les plus fragiles, ce qui contribue au final à colmater les baies et estuaires (ce qui est arraché à la côte vient se déposer plus loin...). C'est de la géomorphologie et non pas de la climatologie.
La mer monte mais la Bretagne ne va pas rétrécir!
Ainsi, la région Bretagne s'était-elle posée la question à la suite de plusieurs surcôtes (élévation temporaire du niveau de la mer lorsqu'une tempête se conjugue à une marée haute et à de basses pressions), survenues en 2001 et en 2008 par exemple. Du côté de Gâvres, non loin de Lorient, la journée "érosion et changement climatique" avait fait parlé les médias qui concluaient de la façon suivante : "un cinquième des côtes bretonnes est exposé au risque de submersion engendré par le réchauffement climatique"...De quoi parle t'on exactement?
Si une élévation du niveau de la mer est démontrée depuis un siècle, ce n'est pas une raison suffisante pour submerger la Bretagne, rassurons-nous! D'autres régions françaises sont vulnérables et subissent une érosion parfois intense : l'Aquitaine (avec par exemple le secteur du Cap Ferret), la Normandie (notamment le pays de Caux) et le Nord. Les points communs sont un recul du trait de côte (que ce soient des dunes ou des falaises crayeuses) en raison du travail de sape des vagues et des courants, mais ensuite, les particules arrachées au littoral (sable...) vont combler et colmater d'autres zones (par exemple : la baie du Mont St Michel ou la baie de Somme.
Ce que la nature arrache, elle le redépose plus loin. C'est un inlassable processus naturel. Ce qui n'empêche pas de prendre toutes mesures de génie civil et d'aménagement du Territoire ad hoc, bien sûr! A ce sujet, notons la position sage du Conservatoire du Littoral qui envisagerait parfois " de laisser faire la mer, en respectant le caractère naturellement dynamique du trait de côte ".
En effet, même si l'élévation planétaire du niveau de la mer reste plus faible que prévu au début du siècle, quelques centimètres suffisent pour rendre la houle plus haute et les vagues plus agressives. Ponctuellement, les surcôtes peuvent devenir plus élevées, bien que cela ne soit pas prouvé de façon globale. C'est donc une réflexion globale que l'on doit mener pour se protéger de l'action érosive de la mer, à l'aide d'Atlas des risques littoraux, au même titre que l'on est maintenant conscient qu'il ne faut pas rendre constructibles des terrains situés dans des fonds de vallée potentiellement inondables.
La nature a ce don de nous rappeler au bon sens. Ne crions donc pas "alerte" quand ce n'est pas nécessaire...