Épisode cévenol : à quoi s'attendre dans le sud-est cette semaine ?
Au cœur d'une première quinzaine d'octobre agitée sur la France, une nouvelle forte dégradation est à suivre en ce milieu de semaine, cette fois-ci dans le sud-est. Voici ce que nous pouvons dire sur les risques à l'heure actuelle.
Ce mois d'octobre 2024 est décidément perturbé sur le pays depuis plusieurs jours. Après le passage de l'ex-ouragan Kirk la semaine dernière qui a généré des inondations, voilà que de nouvelles intempéries sont attendues en France, et notamment sur le sud-est où un épisode cévenol est attendu entre mercredi et jeudi.
Une situation à grande échelle propice au déclenchement d'un épisode cévenol
Actuellement, la France est encore sous l'influence d'un anticyclone sur l'Europe Centrale, permettant de conserver un temps globalement calme depuis ce week-end. La situation va progressivement changer avec le recul de cet anticyclone en direction de l'Europe de l'Est, ce qui va permettre aux dépressions sur le proche atlantique de s'approcher de nos contrées.
C'est particulièrement l'ex-ouragan Leslie qui s'approche du Portugal qui va faire remonter une masse d'air très douce, voire chaude en flux de sud à sud-ouest sur l'ensemble du pays. Les températures seront donc jusqu'à +5°C au-dessus des moyennes à l'échelle nationale.
Risque d'épisode cévenol © LCM
Cependant, cette grande douceur va s'accompagner d'air très humide et instable en provenance de Méditerranée, avec la conjonction de l'instabilité générée par les basses pressions. Cet air va remonter sur le golfe du Lion, puis se bloquer sur le relief cévenol, où l'on craint des cumuls importants. D'autres fortes pluies orageuses vont également concerner la partie est de la Provence, avec là aussi des cumuls significatifs.
Des cumuls encore incertains selon les modèles
La situation est assez calée concernant ce risque d'épisode cévenol. Ce qui est moins sûr, ce sont les cumuls de pluie modélisés sur la période. Deux zones à risque ressortent tout de même sur l'ensemble des modélisations : le massif cévenol et la Provence, notamment les Alpes maritimes et le Mercantour. Les secteurs du Roussillon ou de la Camargue et du Vaucluse semblent épargnés par cet épisode, c'est pour cela qu'on ne parle pas à proprement dit d'épisode méditerranéen.
Le scénario « optimiste », celui du modèle américain GFS, voit des cumuls plutôt modérés, et assez étalés sur la période à risque de 48 h (de mardi soir à jeudi soir). Cependant, sur le relief cévenol, les cumuls pourraient localement dépasser les 100 à 150 mm, ce qui reste élevé et équivalent à plus d'un mois de pluie. Sur l'extrême sud-est, les cumuls seraient plus faibles, aux alentours de 60 à 90 mm.
Cumuls selon le modèle américain © LCM
Le scénario « pessimiste » en revanche, celui de notre modèle METEO CONSULT développé en interne, est beaucoup plus aggravant, avec des cumuls bien plus élevés et plus généralisés dans l'espace. Sur le relief cévenol, selon le modèle, les cumuls atteindraient 200 à 250 mm, avec des conséquences plus élevées sur le risque de crues et d'inondations. Sur la côte d'Azur, les cumuls seraient également élevés, entre 100 et 150 mm au maximum.
Cumuls selon le modèle METEO CONSULT © LCM
C'est donc une situation importante à fiabiliser dans les prochaines heures. Nul doute que cette situation nécessitera un passage en communiqué spécial de la part de nos services à partir de demain.