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+73% de pluie : une première quinzaine de mai très arrosée, et ce n'est pas fini

Cyrille DUCHESNE

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

En dehors d'une période de 3-4 jours tombée à point nommé pour le long week-end de l'Ascension, cette première quinzaine de mai aura été marquée par un temps fréquemment perturbé avec des passages de pluies ou d'averses. Fait marquant de cette première quinzaine de mai, les températures auront été plus élevées dans le nord-est que dans le sud-ouest.

Beaucoup d'entre vous ont eu l'impression d'un début de mois de mai maussade, n'étant pas à la hauteur de vos espérances, en termes de température et ensoleillement. Vous avez en grande partie raison puisque cette première quinzaine de mai a été très arrosée.

Bilan de la 1ère quinzaine de mai © La Chaîne Météo

L'excédent pluviométrique moyen atteint +73% sur une référence de 30 grandes villes de France. L'ensoleillement a été déficitaire de -15% en moyenne sur la France. En revanche, les températures présentent un excédent de +0,8°C, il est donc un peu plus doux que la normale. Le ressenti frais que vous avez pu avoir, vient sans doute des récents mois de mai qui avaient été chauds et bien ensoleillés (mai 2020 et 2022). A noter que ce début de mois de mai a surtout été marqué par des températures très fluctuantes.

Une première quinzaine de mai 2024 très douce © La Chaîne Météo

Une météo très fluctuante comme souvent au printemps

Le mois de mai est souvent marqué par de grandes fluctuations météorologiques, car l'anticyclone des Açores n'est pas encore suffisamment puissant pour nous protéger efficacement. Cette année, ce sont même les dépressions qui sont à la fête avec de fréquentes gouttes froides qui se décrochent des régions polaires pour descendre très au sud et jouer les troubles fêtes sur le sud-ouest de l'Europe et la France. Le temps est donc fréquemment instable avec des précipitations prenant parfois un caractère orageux.

Le 1er mai, des orages violents ont fait des dégâts importants du centre-est au nord-est et jusque sur le Bassin parisien avec de la grêle par endroits et des inondations subites liées aux pluies intenses. Une coulée de boue a même fait une victime dans le département de l'Aisne, à proximité de Soissons. Quelques jours plus tard, le 5 mai, une autre forte dégradation orageuse a concerné un axe allant du sud-ouest au centre-est avec des chutes de grêle sous les orages les plus actifs et des précipitations copieuses par endroits en Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes.

Après quelques jours de beau temps au cours du grand pont de l'Ascension, le temps est devenu à nouveau perturbé du 12 au 15 mai. En fin de journée du 12 mai, des orages stationnaires ont donné localement l'équivalent d'un mois de pluie en Normandie, ainsi qu'en Champagne-Ardennes où des coulées de boue et inondations se sont produites.

La France à l'envers côté températures

Avec la présence de gouttes froides arrivant par le proche Atlantique, l'air frais a circulé plus facilement vers le sud de la France que vers le nord-est, où de l'air chaud est remonté depuis l'Italie dans un régime de sud-est. Le 1er mai, on observait 28,6°C à Strasbourg dans l'après-midi contre 9°C à Tarbes et 12°C à Auch dans le sud-ouest. Une situation qui s'est répétée le 14 mai avec 28,2°C à Colmar contre 15,3°C à Tarbes.

A quoi s'attendre pour la seconde quinzaine de mai ?

Pas d'anticyclone et de beau temps durable en vue pour la deuxième quinzaine du mois de mai. La France restera sous l'influence de conditions dépressionnaires et instables. Les précipitations se feront souvent sous forme d'averses, voire d'orages, ce qui n'empêchera pas de profiter par moments de périodes d'accalmie avec des éclaircies. Les températures seront généralement un peu en dessous des normales de saison, comme le montrent les prévisions d'évolution de l'indicateur thermique.

Evolution de l'indicateur thermique en mai © La Chaîne Météo

Ce mois de mai s'annonce d'ores et déjà comme l'un des mois de mai les plus arrosés de ces dernières années. Les températures pourraient être proches des normales de saison, ce qui trancherait avec les excédents de températures importants que l'on a observés ces derniers mois.

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