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Pluie et manque de soleil : pourquoi le printemps n'arrive pas à s'installer ?

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Alors que l’hiver s’est caractérisé par une grisaille souvent tenace, surtout en février, ce début de printemps météorologique suit la même tendance avec un déficit d'ensoleillement de -30% pour la première décade de mars. Après la parenthèse printanière que nous avons connue ce jeudi, c'est le retour des nuages et de la pluie, sans franche amélioration à l'horizon.

Un ressenti maussade malgré la douceur générale

Le ressenti et les chiffres sont parfois très différents. Si cet hiver a pu vous paraître maussade, il a en revanche été très doux avec des températures largement supérieures aux moyennes. Mars ne fera pas exception. D'après nos prévisions jusqu'à la fin du mois, il devrait se situer de nouveau au-dessus des normales et constituer une série de 26 mois consécutif au-dessus des moyennes, ce qui est inédit. Malgré cette douceur, la grisaille tenace et le manque de luminosité sont bien réels, avec un déficit de 30 % d’ensoleillement pour la première décade du mois. Comment expliquer cette situation ?

Un flux perturbé responsable d’une forte nébulosité

Situation générale prévue pour dimanche © La Chaîne Météo

En hiver, le déficit d’ensoleillement peut s’expliquer par deux types de configurations météorologiques (ce que l’on appelle « la synoptique ») :

- Un temps calme et anticyclonique qui génère souvent un temps gris et sombre en raison des nuages bas qui restent piégés sous les hautes pressions, dans les plaines et les vallées. Dans ces situations, les montagnes émergent en plein soleil : on parle de « mer de nuages ».

- Un défilé de perturbations, ce qui fut le cas cet hiver avec la prédominance des flux perturbés océaniques. En effet, malgré une courte période froide et dégagée en janvier, les vents dominants étaient orientés au secteur ouest à sud-ouest, véhiculant des perturbations océaniques. Les pluies se sont succédé sous un ciel fréquemment bas et gris. Seul le pourtour de la Méditerranée ainsi que le pied des Pyrénées ont conservé un ensoleillement habituel, malgré de fréquentes perturbations, notamment depuis début mars. Ce flux océanique perturbé a surtout concerné l’Aquitaine et le nord-est avec des records de faible ensoleillement.

Pas de réel temps printanier en prévisions ces prochains jours

La durée d'ensoleillement s'annonce plus importante pour les régions du sud © La Chaîne Météo

Après le sursaut quasi estival et surtout ensoleillé que nous avons connu ce jeudi sur les trois quarts du territoire, les nuages sont de retour et devraient nous concerner au moins jusqu'à la semaine prochaine. Cette évolution est liée au retrait de l’anticyclone vers la Méditerranée d’une part et vers la Scandinavie d’autre part (la position des anticyclones se voit bien sur la carte de la durée de l'ensoleillement prévue dimanche). Malgré un samedi plus agréable qu'initialement annoncé, les perturbations océaniques reviendront sur notre pays dès dimanche. Elles ne seront pas particulièrement actives, mais entraîneront un temps très nuageux.

À partir du 20 mars, l’anticyclone scandinave pourrait effectuer une petite poussée jusqu’en France. Si cette situation se confirme, elle permettra de revoir un peu le soleil, mais cette embellie pourrait être assez brève avec le retour de nouvelles perturbations autour du 24 mars. Dans un flux de nord, ces perturbations pourraient même s’accompagner d’un net rafraichissement. Après un Noël « au balcon », Pâques pourrait donc cette année se dérouler « aux tisons ».

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