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Ouragan et cyclones : quels sont les facteurs d'intensification de ces redoutables phénomènes ?

Florent SCHINDLER

Par Florent SCHINDLER,
mis à jour le

Alors que le Mexique vient d'être touché par Otis, un ouragan de catégorie 5 dont l'intensification n'a été envisagée par aucune modélisation, l'évolution de tels phénomènes est au cœur des préoccupations climatiques actuelles. Quels sont les facteurs qui entrent en jeu dans le renforcement de ces monstres de la nature ?

L'ouragan Florence survole l'Atlantique, à proximité des côtes américaines (2018). © Adobe Stock

Les ouragans, cyclones ou typhons (phénomènes identiques, mais appellations différentes selon les régions du monde), tirent leur énergie de l'eau chaude des océans et sont des phénomènes météorologiques influencés par différents facteurs environnementaux, dont voici les principaux :

La température de l'eau : la chaleur de l'eau est la source d'énergie primordiale pour un ouragan. En effet les océans absorbent environ 90 % de l'excès de chaleur de la planète, ce qui entraîne une augmentation de leur température. Avec la progression du réchauffement climatique et l'élévation de la température globale de la Terre, la surface des océans se réchauffe encore plus. Or une eau plus chaude est synonyme de plus d'évaporation et, par conséquent, de plus d'énergie disponible pour les ouragans. A l'inverse, une mer plus froide peut diminuer l'intensité d'un ouragan.

La présence de vents soutenus : ces vents jouent un rôle crucial dans la formation et l'évolution des ouragans. Lorsque l'air chaud et humide s'élève depuis la surface de l'océan, il crée un vide. Pour compenser ce vide, des vents convergent vers le centre du cyclone naissant. Ces vents soutenus acheminent constamment de l'air chaud et humide vers le cœur de l'ouragan. Plus cet apport est important et soutenu, plus l'ouragan a la capacité de s'intensifier. En somme, ces vents servent de "carburant" à l'ouragan en fournissant une source constante d'énergie.

La crête anticyclonique : il s'agit d'une zone où la pression atmosphérique est plus élevée que celle de ses environs. Cette zone de haute pression est caractérisée par un mouvement d'air descendant, ce qui tend à dissiper les nuages et à favoriser un temps clair. Lorsqu'un ouragan rencontre une crête anticyclonique sur sa trajectoire, celle-ci agit comme une barrière. Elle peut dévier sa trajectoire et, en fonction de sa force, ralentir l'ouragan ou entraver son intensification en dispersant l'énergie accumulée.

La dépression barométrique : à l'opposé de la crête anticyclonique, une dépression barométrique est une région où la pression atmosphérique est plus basse que celle des zones avoisinantes. Cette basse pression favorise l'ascension de l'air, et donc la condensation et la formation de nuages et de précipitations. Si un ouragan se trouve près ou au sein d'une dépression barométrique, l'air chaud et humide sera davantage attiré vers son centre, renforçant ainsi sa puissance.

La présence d'un front froid : un front froid est défini par le déplacement d'une masse d'air froid qui repousse une masse d'air plus chaude. Lorsque cet air froid entre en contact avec un ouragan, il peut intensifier la différence de température entre l'air chaud à la surface et l'air froid en altitude. Cette différence accentuée peut engendrer une augmentation des précipitations et des rafales au sein de l'ouragan. De plus, le soulèvement de l'air chaud au-dessus du front froid peut renforcer la convection au sein de l'ouragan, contribuant ainsi à son intensification.

Il est important de noter que tous les ouragans n'évoluent pas à la même cadence. Certains peuvent rapidement gagner en intensité, tandis que d'autres mettent plusieurs jours pour dévoiler leur pleine puissance. La rapidité avec laquelle un ouragan perd de son intensité est, elle aussi, soumise à ces facteurs, en particulier la température de l'eau, la vitesse des vents et la présence de divers phénomènes météorologiques. Enfin, un aspect majeur des ouragans est la quantité de pluies qu'ils peuvent déverser. Celle-ci dépend de la taille de l'ouragan et du temps qu'il passe sur une zone donnée, pouvant entraîner inondations et glissements de terrain.

Si la tendance actuelle liée au réchauffement climatique et à celui des océans se poursuit, il est probable que nous assistions à des ouragans plus intenses et potentiellement plus destructeurs. Cela ne signifie pas nécessairement une augmentation de leur fréquence, mais plutôt une intensification de leur force et de leur capacité à causer des dégâts.

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