90s pour le changement climatique : l'effet de serre et les mécanismes du changement climatique
Deux fois par mois, nous vous proposons un nouveau concentré d'informations claires et rapides sur le changement climatique : ses enjeux, son impact sur l'évolution de la météo, du climat et de notre quotidien. Une information essentielle pour mieux comprendre et appréhender notre futur climatique. Aujourd'hui, nous revenons sur le mécanisme du changement climatique.
Le changement climatique est l'une des problématiques majeures de notre époque. Pour en saisir la portée, il est essentiel de comprendre ses mécanismes sous-jacents qui conduisent aux bouleversements planétaires que nous connaissons.
L’effet de serre : un phénomène naturel
Le principal moteur du changement climatique est l’effet de serre qui est un phénomène naturel.
L’atmosphère terrestre laisse passer une partie du rayonnement solaire qui vient frapper sa surface et la réchauffe. Sa surface émet alors à son tour un rayonnement infrarouge en direction de l’atmosphère. Certains gaz présents naturellement dans l’atmosphère retiennent une partie de cette énergie. Ces gaz à effet de serre comprennent principalement le dioxyde de Carbone (CO2) pour 74%, le méthane (CH4) pour 17% et le protoxyde d’azote (N2O) pour 6%, ainsi que d'autres gaz tels que les HFC, PFC et SF6 en moindre quantité.
En effet, nos océans, en absorbant une grande partie du CO2 émis, jouent égalemet un rôle essentiel dans la régulation du climat. Cependant, cette absorption entraîne une acidification croissante des eaux, mettant en péril de nombreux écosystèmes marins.
La présence de ces gaz à effet de serre est indispensable à la vie terrestre. Sans eux, la température moyenne à la surface de la terre, qui est de l’ordre de 15°C, serait de -18°C.
Depuis la révolution industrielle, les activités humaines rejettent d’importantes quantités de gaz à effet de serre et le réchauffement de la planète s’accélère
Depuis la révolution industrielle, au début du XIXème siècle, l’utilisation et la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) libère des quantités très importantes de gaz à effet de serre responsables de l’augmentation de la température mondiale. La déforestation, l’élevage intensif et l’utilisation d’engrais contribuent aussi à la hausse des émissions de gaz à effet de serre.
Depuis 1850, début de la révolution industrielle, jusqu’à 2023, l’effet de serre lié aux activités humaine a déjà provoqué une augmentation de la température de l’ordre de +1,2°C. Dans son 6ème rapport d’évaluation paru en mars 2023, le GIEC (Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) montre que la hausse de la température globale s’est accentuée, la décennie 2011-2020 étant la plus chaude depuis environ 125 000 ans.
En 2019, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a atteint 410 ppm en moyenne, un taux qui n’avait pas été atteint depuis deux millions d’années. Les scénarios socio-économiques montrent que le niveau de réchauffement global de +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle sera vraisemblablement atteint dès le début des années 2030, et ce quels que soient les efforts de réduction immédiate des émissions mondiales de CO2. Le GIEC indique enfin que les politiques en place fin 2020 conduiraient à un réchauffement moyen de +3,2°C d’ici la fin du siècle.
De nombreux impacts environnementaux
Le réchauffement climatique induit de nombreux impacts environnementaux qui vont s’accentuer au fil du temps. Cela concerne les extrêmes de températures, l’intensité des précipitations, la sévérité des sécheresses, la fréquence et l’intensité des évènements climatiques extrêmes, l’accélération de la fonte des glaces, l’élévation du niveau des océans. Les conséquences portent aussi sur la perte de la biodiversité.
Au-delà des impacts environnementaux, les effets du changement climatique touchent directement les populations. Les déplacements de populations dus à la montée des eaux, les pénuries alimentaires provoquées par la perturbation des saisons agricoles ou encore les problèmes de santé liés aux vagues de chaleur en sont quelques exemples.
« Le dernier rapport du GIEC nous le rappelle : le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète. Nous devons donc accélérer nos actions pour anticiper au maximum les risques que le changement climatique fait peser sur nos territoires. Les conclusions du GIEC seront la base sur laquelle nous allons fonder les travaux pour le 3ᵉ plan national d’adaptation au changement climatique. Le déni n’est plus possible. » Christophe Béchu, Ministre de la Transition Ecologique