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Chaleur inédite : ce mois de juin pourrait figurer dans le top 3 des plus chauds depuis 1930

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Cette première décade de juin s’est montrée chaude à l’échelle de l’hexagone, notamment en raison des températures maximales particulièrement élevées. La durée de cette chaleur pourrait classer ce mois de juin dans le top 3 des plus chauds dans le pays depuis 1930.

La chaleur s’est imposée sur toute la France depuis le 17 mai de façon homogène. La durée de cet épisode chaud est surtout remarquable par sa durée et sa précocité. Depuis le début juin, les températures maximales moyennes restent égales ou supérieures à 25°C. Et selon nos prévisions, cela devrait durer jusqu’en fin de mois. On ne parle pas pour autant de « vague de chaleur », car les critères ne seront pas remplis.

Une première décade à +2,6°C au-dessus des moyennes

Depuis le 1er juin, bien que jamais l’indicateur national quotidien (moyenne des min et des max calculée sur trente villes) n’ait atteint le seuil de vague de chaleur, les températures maximales que nous avons connues placent cette première décade à +2,6°C au-dessus de la norme 1991-2020, ce qui est particulièrement élevé. Rappelons que pour parler de vague de chaleur, l’indicateur thermique national doit rester au moins trois jours au-dessus de 23,4 °C et atteindre au moins une fois 25,3 °C ce qui n’a pas été le cas. Cet indicateur est resté autour de 20 à 22°C. Les températures maximales quant à elles restent supérieures ou égales à 25°C, ce qui ne s’était jamais produit aussi tôt et de façon aussi durable dans la saison. Même le mois de juin le plus chaud, en 2003, n’avait entamé une telle série qu’à partir du 6 juin. Cette particularité est donc inédite.

Les orages freinent la flambée du thermomètre

Jusqu’à maintenant, ce sont les orages récurrents qui nous ont évité de subir des chaleurs encore plus marquées. Ils éclatent majoritairement sur la moitié sud, et limitent la hausse des températures, surtout en zone de montagne. Comme ils n’éclatent pas partout, on note de fortes disparités sur le territoire. Ainsi, à Bagnères-de-Luchon (Pyrénées), les températures sont actuellement conformes à la moyenne d’un mois de juin car les orages éclatent quasi quotidiennement, limitant la hausse du thermomètre, alors que sur un large tiers nord-est, elles sont supérieures car il n’y a eu que peu d’orages. Ainsi, à Douai (Nord), elles sont supérieures de +3°C à la moyenne (avec un pic à 32°C dimanche 11 juin, mais bien loin du record mensuel de 36°C en 2011) car il n'y a pas d'orage dans cette région.

Pas de vague de chaleur en prévision, mais des températures qui restent très élevées

Indicateur thermique national © La Chaîne Météo

Ce type de temps durablement chaud devrait se poursuivre tout au long du mois. La chaleur va même s’accentuer ce week-end et pourrait se situer +3°C au-dessus des normales. La moyenne quotidienne ne devrait pas dépasser les 22°C, ce qui reste donc loin des 25,3°C nécessaires pour que l’on parle de vague de chaleur.

Ensuite, de nouveaux orages viendront freiner cette hausse dès dimanche, mais l’ambiance restera tropicale la semaine prochaine avec des températures maximales moyennes quotidiennes restant toujours autour de 25°C. L'humidité générée par le flux de secteur sud-ouest provoquera à nouveau un ressenti chaud et humide inconfortable. Pour la suite, la chaleur pourrait à nouveau s’intensifier autour du 24 juin, mais cette évolution encore lointaine restera à préciser.

La durée de ces fortes températures pour ce mois pourrait donc le placer dans le trio de tête des juins les plus chauds depuis 1930, avec 1950, 2003, et 2021. Au 13 juin, avec une moyenne de 20,54°C à l’échelle de l’hexagone, il se situe en 3 ème position derrière 2003 et 1950 et pourrait, selon nos prévisions, grimper d’une place d'ici à la fin du mois.

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