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Bilan météo de la première partie de l'été : pluies records, orages violents, températures fluctuantes

Cyrille DUCHESNE

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

La première partie de l'été météorologique (1er juin au 15 juillet) vient de s'achever. Si le soleil et la chaleur ont fait leur retour depuis ce week-end, la plupart d'entre vous gardent le ressenti d'un début d'été maussade et frais. Voyons comment se situe cette première moitié de l'été 2021 par rapport aux années précédentes au regard des données climatologiques dont on dispose.

Après deux premières décades de juin avec des températures très excédentaires, de l'air plus frais a concerné la France à la fin du mois de juin ainsi qu'au cours de la première quinzaine du mois de juillet. La baisse des températures s'est mise en place au début de l'été sur le calendrier avec un déficit de températures de l'ordre de -0,7°C entre le 21 juin et le 15 juillet. Un tel déficit n'était pas arrivé depuis le début d'été 2007. Si l'on s'en tient à la période 1er juin-15 juillet, on conserve un excédent de températures de l'ordre de +0,9°C en moyenne sur la France, qui s'explique par les deux premières décades de juin très chaudes.

© La Chaîne Météo

De fortes chaleurs à la mi-juin : jusqu'à 38°C en Roussillon

Une alerte jaune pour le risque important de canicule a concerné le Languedoc-Roussillon et la vallée du Rhône pendant quelques jours à la mi-juin. Cette vague de forte chaleur a touché plus particulièrement les Pyrénées-orientales et l'Aude avec plusieurs jours consécutifs où les températures ont dépassé 35°C à l'ombre pendant la journée et ne se sont pas abaissées sous la barre des 20°C la nuit. On a observé jusqu'à 37,2°C à Durban-Corbières (11), 37,3°C à Perpignan (66), 37,9°C à Narbonne (11) et 38,2°C au Boulou (66).

La journée du 16 juin a été la seconde journée la plus chaude la plus précoce avec une moyenne de 24,2 °C sur la France, juste derrière le 14 juin 2003 avec 24,6 °C.

Grande fraîcheur pour le 14 juillet dans l'est : 14,5°C à Langres

La première quinzaine du mois de juillet a manqué de chaleur puisqu'on a observé un déficit de températures de l'ordre de -1,3°C en moyenne sur la France. Seules les régions proches de la Méditerranée ont conservé un temps durablement chaud. La période la plus fraîche a été celle du 13-14 juillet au passage de la goutte froide qui a apporté des intempéries dans le nord-est. Ainsi dans l'après-midi du 14 juillet, la température n'a pas dépassé 14,5°C à Langres (Haute-Marne), 16,8°C à Dijon (Côte d'Or) et 17,5°C à Lyon (Rhône), des valeurs de l'ordre de 8°C en-dessous des normales de saison.

Une pluviométrie record pour ce début d'été 2021

Le fait marquant de ce début d'été 2021 vient des précipitations très abondantes sur de nombreuses régions. Alors que l'anticyclone des Açores gonfle généralement en direction de l'Europe de l'ouest en début d'été, cela n'a pas été le cas cette année. Il est resté aux abonnés absents, laissant le champ libre aux dépressions et aux fameuses "gouttes froides". Un temps très instable a donc prédominé entre le début du mois de juin et la mi-juillet. Des dégradations pluvio-orageuses très actives ont apporté des cumuls de pluie importants, notamment entre l'Auvergne-Rhône-Alpes, le nord et le nord-est du pays.

Le mois de juin 2021 se classe au 4ème rang des mois de juin les plus pluvieux depuis 1959, après 1997, 1992 et 1987. Des records mensuels de précipitations ont été battus dans certaines villes comme Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) avec 189 mm, Tours (Indre-et-Loire) avec 154 mm, Gonneville (Manche) avec 151 mm, Vélizy-villacoublay (Yvelines) avec 137 mm et Rennes (Ille-et-Vilaine) avec 134 mm. A l'inverse, les régions méditerranéennes sont restées à l'écart des fortes pluies à caractère orageux. Le déficit pluviométrique est particulièrement important entre la région PACA et la Corse : 1 mm à Six-Fours (Var) et Istres (Bouches-du-Rhône), 2 mm à Ajaccio (Corse-du-Sud) et Nice (Alpes-Maritimes), 3 mm à Bastia (Haute-Corse).

Le temps est resté très instable et perturbé au début du mois de juillet avec une dépression particulièrement active du 12 au 15 juillet apportant des précipitations copieuses au nord de la Seine. Sur certaines villes comme Besançon (Doubs), Saint-Dizier (Haute-Marne) et Reims (Marne), il est tombé plus d'un mois de pluie en 48 heures, d'où des crues et inondations observées entre la Grand-Est et la Bourgogne-Franche-Comté.

Du 16 juin au 15 juillet, il est tombé en moyenne sur la France 144 millimètres, soit plus de deux fois la normale, un record pour cette période de l'année, loin devant 1997 avec 123 millimètres.

Avec ces pluies record à l'échelle du pays, l'indice d'humidité des sols est monté à un niveau record pour un 15 juillet à l'échelle du pays avec une valeur de 0,70 tout proche du record absolu en juillet, 0,73 le 1er juillet 1977.

Une sécheresse marquée près de la Méditerranée

Si la plus grande partie du pays a observé une pluviométrie excédentaire au cours de la première partie de l'été 2021, ce n'est pas le cas pour les régions méditerranéennes qui sont restées le plus souvent à l'écart des dégradations pluvio-orageuses. La côte d'azur et la Corse ont été les régions les moins arrosées avec seulement 3 millimètres à Bastia (Haute-Corse) pour une moyenne de 48 millimètres. A Nice (Alpes-Maritimes), il n'est tombé que 7 millimètres en un mois et demi pour une moyenne de 40 millimètres. Le Languedoc-Roussillon est touché dans une moindre mesure par un temps durablement sec. Il est tombé 17 millimètres à Perpignan (Pyrénées-Orientales) depuis le 1er juin pour une moyenne de 31 mm soit la moitié de la pluviométrie habituelle.

Une activité orageuse importante en juin

© La Chaîne Météo

Le mois de juin a connu à plusieurs reprises des phénomènes météorologiques violents au passage d'orages très actifs. La confrontation entre l'air chaud remontant d'Espagne et d' Afrique du Nord, et les arrivées d'air plus frais en provenance de l'Atlantique ont provoqué de fortes dégradations pluvio-orageuses. Ainsi, selon Météorage, ce mois de juin 2021 arrive en deuxième position des mois de juin les plus foudroyés depuis 30 ans avec 169 764 éclairs, après le mois de juin 1993. La première quinzaine de juillet n'a pas été très orageuse. Météorage comptabilise un peu plus de 12 000 éclairs pour une moyenne de 62 750 éclairs à cette période de l'année.

Un ensoleillement très déficitaire au cours de la première quinzaine de juillet

Si le mois de juin a connu un ensoleillement proche de la normale, en raison d'une première partie de mois de juin correctement ensoleillé, la première quinzaine du mois de juillet a été peu ensoleillée en raison du temps fréquemment perturbé. La Bretagne et les régions situées entre le nord-est et le centre-est ont été les moins ensoleillées avec un déficit d'ensoleillement de 40 à 60%. Il atteint même 63% à Brest (Finistère) avec seulement 31 heures de soleil du 1er au 15 juillet. C'est dans le sud-est que le soleil s'est montré le plus durablement avec 170 heures à Nice (Alpes-Maritimes), soit un ensoleillement proche de la normale.

Ce début d'été tranche vraiment avec les derniers débuts d'été très chauds et secs que nous avons connus. En 2019, on avait battu des records absolus de chaleur à la fin du mois de juin dans le sud avec 46°C localement dans l'Hérault. Un mois plus tard, des records absolus de chaleur tombaient dans le nord de la France avec 41,5°C à Lille (Nord) et 42,6°C à Paris, des valeurs jamais atteintes depuis 1900.

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