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De violents orages dans un contexte de début d'année calme

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Les violents orages actuels, responsables d'inondations localisées, sont habituels en juin. Ces cinq premiers mois, comme d'ailleurs en 2019 et 2020, sont néanmoins restés très calme concernant l'activité orageuse et très inférieurs aux moyennes.

© Samina Verhoeven

Les chiffres sont là pour le démontrer : l'activité orageuse en France est restée très faible depuis le début de l'année, avec un déficit d'orage d'environ 70% par rapport aux moyennes statistiques fournies par Météorage. Ce début d'année peu orageux fait suite à une année 2020 qui avait été elle-même peu orageuse, malgré les séquences chaudes de l'été. (photo d'illustration : Samina Verhoeven - Belgorage).

© La Chaîne Météo

Un début d'année très peu orageux

Les mois de janvier et de février sont les moins orageux de l'année en France, mais cette fois-ci les éclairs sont restés très discrets. Le début du mois de janvier sec, suivi d'un défilé de perturbations océaniques, n'a pas été propice aux orages bien que certains aient éclaté tout de même au nord de la Loire. Le mois de février, marqué par une courte vague de froid puis par de la douceur, n'a pas été lui aussi propice à de l'instabilité.

Un mois de mai atypique avec des orages d'air froid

Si le mois d'avril a été très sec et n'a pas favorisé non plus une activité électrique, celui de mai a été plus orageux. Des séquences de giboulées dignes d'un mois de mars ont notamment été observées et accompagnées de grêle, d'éclairs et de coups de tonnerre. Les cieux étaient particulièrement photogéniques. Malgré cela, même si le nombre d'éclairs et d'impacts de foudre fut en augmentation par rapport au premier trimestre, le foudroiement est resté bien inférieur à la moyenne statistique des 30 dernières années.

De violents orages de juin

Le temps a bien changé sur la France en ce début juin. Avec la chaleur, les orages se multiplient et sont parfois violents. L'impression d'une forte activité électrique est bien perçue par beaucoup, mais les chiffres sont trompeurs. Ainsi la journée du mercredi 2 juin, marquée par des "crues éclairs" en Seine-Maritime et en Seine-et-Marne (c'est à dire des crues ultra rapides), n'a recensé que 1 694 impacts de foudre nuage-sol dont 529 pour les Hauts de France et 576 pour la Normandie. Ces orages ont eu la particularité d'être stationnaires sur certains endroits, déversant des pluies torrentielles (parfois plus de 30 mm en une demi-heure). En conséquence, les eaux ne sont pas absorbées par les sols et ruissellent violemment, entraînant ces coulées d'eau boueuse que l'on a pu voir dans certaines communes.

La journée de jeudi a été beaucoup plus électrique avec une actvité 2,6 fois plus importante que la veille. Météorage a ainsi enregistré 4 457 impacts de foudre (nuage-sol) contre 1 694 la veille. De forts cumuls de pluies, entre 20 et 40 mm en 1 à 2 h, ont touché de nombreuses communes des Pyrénées-Atlantiques jusqu'au bassin parisien. Des inondations se sont d'ailleurs produites en région parisienne, ou encore dans le département de l'Eure-et-Loir.

Ces orages, localament violents on touché ce vendredi matin Paris avec notamment 22 mm tombés en 1h entre 7h et 8h dans le 14ème arrondissement. Cela equivaut à 22 litres au mètre carré et correspond à 15 jours de précipitations.

Ce vendredi après-midi et dans la nuit suivante, on attend des cumuls pluviométriques notables sur les régions centrales et de l'est avec le lent décalage de l'axe orageux. Des cumuls de 70 à 100 mm sont localement prévus en Bourgogne, avec un risque de nouvelles inondations.

© La Météo du 76 Photo : inondation à Doudeville (76) le 2 juin / crédit : Kevin - La Météo du 76)

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