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Épisodes méditerranéens : les facteurs aggravants

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Les épisodes d'intempéries sont redoutés en automne autour de la Méditerranée. La température de l'eau de la mer peut expliquer en partie ces phénomènes, mais d'autres paramètres sont à prendre en compte.

© La Chaîne Météo

Ce été, sous l'effet de la chaleur permanente, d'un fort ensoleillement et de vents faibles, les températures de la mer Méditerranée ont atteint en juillet des valeurs remarquables, comprises de 27°C à 29°C par endroit (Corse, criques provençales...).

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Depuis le mois d'août, ces températures exceptionnelles se sont stabilisées et sont redescendues à la fin du mois et en début septembre sous l'effet de la levée d'épisodes de Mistral. A l'heure actuelle, les températures de la Méditerranée sont de saison entre la Corse et la Côte d'Azur, et même légèrement inférieures dans le Golfe du Lion et sur la côte espagnole en raison des épisodes de mauvais temps. Le vent, en brassant la mer, permet un mélange thermique entre la surface et les profondeurs, rafraîchissant alors la mer.

Lors des années où les épisodes méditerranéens ont été nombreux et intenses, la température de la mer n'était pas toujours anormalement élevée. On trouve de nombreux cas de figure différents. Ainsi, l'année 2014 fut très intense à l'automne, faisant suite à un été pourtant frais et à des températures de l'eau normales. En 2003, où l'été fut caniculaire, la température de surface de la Méditerranée était en revanche très élevée et les épisodes d'intempérie ont été nombreux. Au total, sur une serie de 10 ans, on se rend compte qu'une température anormalement élevée n'est correlée à d'intenses épisodes méditerranéens que dans 50% des cas, le reste étant très aléatoire.

© La Chaîne Météo

D'autres paramètres à prendre en compte

Il est clair que la température de surface de l'eau de la Méditerranée est un carburant qui amplifie les épisodes de mauvais temps, en restituant dans l'atmosphère de l'humidité et de la chaleur. Mais ce paramètre, à lui seul, n'est pas suffisant et n'est pas un indicateur systématique. En analysant les configurations météorologiques des dix dernières années, ainsi que des années où les épisodes méditerranéens ont été nombreux, on s'aperçoit que la température de la mer ne participe qu'à hauteur de 50% dans la fréquence de ces épisodes. D'autres paramètres sont bien plus importants, en particulier la position des centres d'action. En présence d'un anticyclone, facteur de stabilité, le temps restera beau. En revanche, si une masse d'air froid descend sur la Méditerranée et qu'une dépression s'y forme, les intempéries pourront se déclencher.

Le contexte géographique (topographie) et l'orientation des flux favorisent le blocage des pluies sur certaines zones traditionnelles : ainsi, les Cévennes sont plus exposées aux fortes pluies que les Alpes-Maritimes par exemple, en raison de la conjonction récurrente du vent marin qui apporte l'humidité contre la montagne, favorisant ainsi le déclenchement de précipitations intenses et durables.

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