Détruire un ouragan avec une bombe nucléaire : pourquoi est-ce impossible ?
Chaque année, lors de la saison des ouragans, l’idée est souvent suggérée d’utiliser une bombe nucléaire pour détruire un ouragan menaçant les côtes étasuniennes. Et la NOAA, comme tous les ans, balaie d’un revers de main cette idée.
Les ouragans constituent l’une des catastrophes naturelles les plus fréquentes aux Etats-Unis. Rien que l’année dernière, les ouragans Michael et Florence ont provoqué 75 milliards de dollars de dégâts, et un lourd bilan humain qui s'est élevé à plus de 130 victimes l’année dernière. Pire encore, l’ouragan Katrina en 2005, a provoqué à lui seul 108 milliards de dollars de dégâts et fait près de 2000 victimes.
Face à de tels bilans, il est tout naturel de vouloir empêcher ces catastrophes de se produire. Quitte à envisager des solutions désespérées comme celle d’une bombe nucléaire pour détruire un ouragan.
Une mauvaise idée à cause des retombées radioactives
L’utilisation d’une bombe nucléaire contre un ouragan ne ferait qu’aggraver la situation. Les ouragans, dont les vents s’étendent sur des milliers de kilomètres, porteraient les retombées radioactives dans de nombreuses régions alentour, ce qui entraînerait de nombreux désastres écologiques.
Par ailleurs, telle une piqûre de moustique sur un éléphant, l'impact d'une bombe face à la puissance gargantuesque d'un tel monstre de la nature serait sans effet.
L’énergie d’une bombe nucléaire est insuffisante face à celle d’un ouragan
Un ouragan dégage toutes les 20 minutes une énergie thermique correspondant à celle d’une bombe nucléaire de 10 mégatonnes. Aucun arsenal nucléaire ne serait à la hauteur pour rivaliser avec autant d’énergie. Face à ces différentes proposition, la conclusion est que stopper un ouragan avec une bombe relève de l'utopie. Pourrait-il au moins être affaibli ?
La pression ne serait pas suffisante
Sachant qu'une bombe nucléaire relève artificiellement la pression, et que la puissance d'un ouragan est liée à sa pression, très basse, la question peut être posée de l'efficacité d'une bombe pour agir sur ce paramètre.
La première difficulté concerne l'onde de choc de l'explosion. Il faudrait qu'elle reste cantonnée à l'intérieur de l'ouragan. Or comme elle se disperse dans toutes les direction, son efficacité serait nulle.
Compenser la baisse de pression générée par l'ouragan dans le but de l'affaiblir demanderait d'ajouter également l'équivalent d'une demi-tonne d'air par mètre carré dans la zone correspondant à l'oeil. Ce qui reviendrait, si l'on prend l'exemple de l'ouragan Irma, à transporter au-dessus de l'oeil des centaines de millions de tonnes d'air.
En plus de l’inutilité du processus, reste à savoir comment on peut matériellement transporter une quantité d’air aussi importante dans un environnement aussi hostile que celui d’un ouragan.
Vouloir affaiblir un ouragan dès sa naissance serait trop aléatoire
Même si l’idée sur le papier est plus intéressante, car une onde tropicale ne représente que 10% de la puissance d’un ouragan, cela reste une quantité faramineuse d’énergie. Mais même en imaginant que cela soit possible, et sachant qu'on compte en moyenne 80 ondes tropicales pour 5 ouragans générés, il faudrait arriver à déterminer avec certitude quelle onde tropicale cibler.
En conclusion, la prévention de la population reste la meilleure solution pour affronter les ouragans. Face à ces phénomènes naturels, les moyens humains actuels ne peuvent rivaliser, et ne le pourront sans doute jamais.