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Europe : un été 2015 très contrasté

Gilles MATRICON

Par Gilles MATRICON, météorologue
mis à jour le

L'été 2015 s’est révélé contrasté. Si le nord de l'Europe a subi une météo le plus souvent automnale et fraîche, les fortes chaleurs se sont installées sur le sud du continent, et plus particulièrement entre l'Italie, le sud-est de la France et la péninsule ibérique.

© NOAA

Les hautes pressions subtropicales ont maintenu un temps durablement très chaud sur le sud et le centre de l'Europe, avec plusieurs épisodes caniculaires entre la mi-juin et la mi-septembre. De l'Islande à la Scandinavie en passant par les îles britanniques, la météo est restée en revanche automnale avec un défilé incessant de dépressions très actives et venteuses sur l'Atlantique nord et accompagnées de forts coups de vent : des chutes de neige ont même observées à plusieurs reprises sur les sommets écossais ou bien en Norvège dès 1000 mètres.

Fraîcheur sur les îles britanniques et la Scandinavie

Les températures maximales ont rarement dépassé les 20°C en Irlande ou en Suède. En Ecosse, des records de froid ont été mesurés. L'Islande a également subi un été très frais : il s’agit même de l'un des plus frais depuis 30 ans dans le nord du pays. Même si le déficit de température est modeste (entre -1 et -0,5°C par rapport aux moyennes), cet été 2015 tranche avec les 25 derniers étés qui s'étaient montrés plus doux que la normale. Des chutes de neige se sont produites au coeur de l'été en Norvège, tandis que des névés (plaques de neige) se sont maintenus sur certaines pentes des montagnes écossaises.

Le sud de l’Europe en proie à une chaleur persistante

Les pays riverains de la Méditerranée et ceux d’Europe centrale ont connu au contraire un été chaud, voire très chaud, avec un excédent de +2 à +3°C en moyenne. Dès la mi-mai, un premier pic de fortes chaleurs avait touché l'Espagne où la barre des 40°C était atteinte (42,6°C à Murcie). De la mi-juin à la fin juillet, la chaleur s’est maintenue sur la péninsule ibérique. Le sud-est et le centre-est de la France a également été exposé : début juillet, mi-juillet, fin juillet et début août, plusieurs épisodes caniculaires ont affecté les régions méditerranéennes et Rhône-Alpes avec un maximum de chaleur sur les Alpes, où les glaciers ont bien souffert. Depuis début août, les plus fortes chaleurs se sont décalées vers l'Europe centrale : jeudi et vendredi dernier, les 40°C ont été atteints à de nombreuses reprises de l'Italie à la Roumanie.

Été standard dans le nord-ouest de la France

Si le sud de la France a été concerné par de fortes chaleurs persistantes, les régions du nord sont restées à l’écart, à la zone limite entre la fraîcheur britannique et les fortes chaleurs du sud : ces régions côtières de la Manche étaient d'ailleurs sur le chemin des perturbations liées au conflit de masses d'air, avec des précipitations supérieures aux normes. La Bretagne, la Normandie, la Picardie et le Nord Pas-de-Calais ont été le plus souvent influencés par ces conditions météo automnales régnant sur les îles britanniques, avec des pluies fréquentes (Normandie) et des températures à peine de saison.

Été contrasté en Europe : des explications ?

On peut lier ces conditions météo contrastées sur l'Europe à la persistance d'une anomalie froide sur l'Atlantique nord depuis le printemps dernier (température de l'eau en surface en-dessous des normales) alors qu'une anomalie chaude concerne tout l'ouest de l'Afrique. Ces deux anomalies peuvent en partie expliquer pourquoi cet été a été si contrasté entre le nord et le sud de l'Europe.

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