Front Inter-Tropical : danger pour les avions ?

La Zone de Convergence Inter-Tropicale (ZCIT) est constituée d’une bande de nuages étendue sur quelques degrés de latitude, située au nord de l’Equateur.
Cette bande encercle tout le globe d’Est en Ouest et est associée avec une bande zonale de fortes précipitations. La ZCIT marine est observable au-dessus des océans chauds dont la température de surface dépasse le seuil de convection situé vers 26-27°. Elle se situe à la rencontre des alizés du Nord-Est, et des alizés du Sud-Est. Cette zone de convergence se déplace en latitude de façon saisonnière, en suivant les oscillations de l’équateur thermique.

L’alternance de la saison de pluies (saison de mousson) et de la saison sèche sur les régions du Brésil et de l’Afrique de l’Ouest est contrôlée par les déplacements méridiens saisonniers de la ZCIT, qui régule donc le climat des Tropiques et les activités humaines qui y sont liées.

Que produit-elle ?

Cette zone est à l’origine d’orages permanents : il s’agit en effet d’une perturbation atmosphérique qui se forme lorsqu’une masse d’air instable est confrontée à un contraste particulier : de l’humidité et de la chaleur au sol avec un air froid et sec en altitude.

Cette perturbation d’origine convective (un transfert d’énergie qui implique un déplacement de la matière) s’associe à un cumulonimbus : un large nuage qui s’étend de manière verticale et que les avions évitent car il est à l’origine de la foudre, de la pluie et de la grêle. Le sommet du cumulonimbus est composé de cristaux de glace qui se forment en dessous de moins 20 °C. La différence de potentiel électrique entre la base et le sommet produit alors un claquage de l’air qui se matérialise par la foudre. La taille de l’éclair est comprise entre 100 mètres et 20 km. Avec une vitesse moyenne de 40 000 km/s, il donne l’impression d’être instantané.

Un danger pour les avions ?

Les pilotes assignés à cette ligne sont aguerris et spécialement avertis pour éviter les orages. Ils font parfois des détours de 150 km à 200 km pour les contourner.

Avant de décoller, ils disposent d’un bulletin météo qui fait état de cette zone décrite d'après les images satellites. A l'approche de la zone dangereuse, ils surveillent au radar les développements des cumulonimbus et cherchent un passage entre deux orages.

Les pilotes connaissent parfaitement les dangers liés aux orages :

- le givrage qui s'accumule sur les ailes et nuit à l'aérodynamisme jusqu'à provoquer le "décrochage" de l'avion, c'est à dire la chute de l'avion. Le givrage peut aussi gainer les antennes et nuire aux transmissions et à la navigation. Mais les conditions de givrage se produisent quand la T° de l'air se situe entre 0° à –15°. En croisière, le vol de l'A330 se situe vers 10km d'altitude avec des T° de -50° qui ne sont pas propices au givrage.

- le foudroiement : même si l’avion est protégé comme dans une cage de Faraday, la possibilité de problème électronique n’est pas à négliger : en particulier sur le nez de l’appareil où se trouve les radars. Sans radar, les pilotes savent mener un avion à l'aide d'un horizon artificiel de secours. Cependant on peut comprendre que dans les turbulences et l'obscurité d'un orage, il soit particulièrement difficile de stabiliser un avion.

- les turbulences, c'est à dire le cisaillement vertical qui peut, dans des cas de violences extrêmes, casser des éléments structurels et même briser une aile. La chute est alors instantanée. Le décollage et l’atterrissage présentent un vrai danger si celui-ci entre en confrontation avec une rafale descendante. Bien heureusement, la plupart des avions savent parfaitement les éviter et les accidents liés à la présence d’orage sont extrêmement rares.