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Il y a tout juste un an : froid glacial et tempête de neige historique

Gilles MATRICON

Par Gilles MATRICON, météorologue
mis à jour le

Si le week-end nous a offert un caractère printanier (et même quasi-estival près de la Manche), avec des températures qui ont atteint les 24°C au pied des Pyrénées, il y a quasiment un an, jour pour jour, une tempête de neige balayait le nord de la France, suivie d'une période de froid tardif exceptionnel, où les températures maximales ne dépassaient pas les 0°C...

NEIGE_NORMANDIE © la chaîne météo
Si le week-end nous a offert un caractère printanier (et même quasi-estival près de la Manche), avec des températures qui ont atteint les 24°C au pied des Pyrénées, il y a quasiment un an, jour pour jour, une tempête de neige balayait le nord de la France, suivie d'une période de froid tardif exceptionnel, où les températures maximales ne dépassaient pas les 0°C l'après-midi (du 11 au 13 mars 2013) alors que la nuit elles plongeaient jusqu'à -15°C dans le Nord-est.

Retour en arrière sur un contexte météo exceptionnel


Une situation exceptionnelle

A partir du 12 mars 2013 et jusqu’à la fin du mois, la situation météo a été véritablement été exceptionnelle avec une vague de froid très tardive dans l'hiver et de nombreux records de froid (pour un mois de mars), des chutes de neige intenses et un vent parfois violent...


Nombreux records de froid pour un mois de mars

Qu'il s'agisse de températures minimales exceptionnellement basses mesurées (jusqu'à -10 à -15°C dans le nord, constituant pour Lille et Beauvais par exemple des records de froid pour un mois de mars) ou des températures maximales très basses l'après-midi (pas de dégel 2 jours d'affilée au nord de la Seine les 11 et 12 mars 2013), tout cela a montré l'intensité exceptionnelle du froid... un froid par ailleurs très humide qui s'est accompagné d'intenses chutes de neige (de 10 à 30 cm en moyenne) avec un vent très fort qui a façonné dans le paysage d'imposantes congères de plus de 2 mètres par endroits en Normandie (Manche, Calvados et Seine-Maritime notamment)... d'où les énormes difficultés qui en ont découlé (trafic ferroviaire interrompu en direction de la Normandie, routes et voiture ensevelies sous plus d'1 mètre de neige)...

Le développement d'éclaircies les nuits a fait plonger le thermomètre à un niveau très bas pour la saison ; la couche de neige au sol et la nuit étoilée ayant accentué le phénomène de "rayonnement intense" sur des surfaces enneigées avec même un -15°C relevés dans les Yvelines…
Avec des températures maximales qui sont restées négatives 2 jours à Lille, Beauvais, Amiens, Rouen, Abbeville et Caen les 11 et 12 mars 2013, il s’agissait des journées sans dégel les plus tardives dans la saison jamais enregistrées pour les villes citées. A Paris, une record de froid vieux de 141 ans avait été enregistré avec pas plus de -1,6°C mardi 12 mars 2013, constituant, pour tout un mois de mars, la journée la plus froide depuis au moins 1872...


Conflit entre deux masses d'air d'origine différente en altitude

L'explication de cette situation tenait à une masse d'air très froid d'origine sibérienne étirée de la Russie à la France qui s'est trouvée confrontée à une descente d'air polaire maritime de la Scandinavie vers les Îles Britanniques jusqu'en France, sous la forme d'une dépression très creuse.
Le conflit entre ces deux masses d'air froid mais d'origine différente (continentale pour l'une et polaire humide pour l'autre) a engendré ces chutes de neige d'intensité exceptionnelles sur les régions du nord...


Vents violents et ressenti glacial

En plus de ces températures déjà exceptionnellement basses, le vent venant de l'Est, et donc d'origine sibérienne, a encore accentué le rendu glacial... Avec -1°C à Cherbourg lundi 11 mars 2013 et un vent soufflant à 90 km/h, le ressenti était proche de -15... Même punition à Dieppe, Saint-Brieuc, Lannion ou bien encore Caen, Paris avec -1°C au thermomètre et une sensation avoisinant les -10... Sensation de froid encore aggravée par une absence quasi-complète du soleil...

Après une journée de mercredi 13 mars 2013 très froide dans le Sud-ouest (pas de dégel à Pau et Tarbes avec -0,1°C) et seulement +1,2°C à Toulouse sous la neige, c'est au tour des régions méditerranéennes d'avoir été confrontées à cet air très froid avec une tempête de mistral et de tramontane : à Marignane, avec une rafale mesurée à plus de 128 km/h pour une température de 6°C, le ressenti était de -15... sous le soleil... Au Cap Béar, le vent a soufflé à près de 160 km/h avec +1°C et un ressenti de -20


La Côte d'Azur et la Corse également touchées

De fortes averses de neige et de grêle ont frappé l'agglomération d'Ajaccio vendredi 15 mars 2013, avec un tapis de grêlon de près de 5 cm et quelques flocons étaient visibles du côté de Cannes, Nice)...
Ultime assaut de ce froid qui aura mis une semaine à descendre des côtes de la Manche au rivage méditerranéen, avec des températures de -2°C à Montpellier, -6°C à Salon-de-Provence ou bien encore Bormes-les-Mimosas, entre -4°C et 0°C entre Fréjus, Cassis et Cannes…


Mars 2012 : un mois historiquement doux

Les mois de mars se suivent mais ne se ressemblent pas… Pour mémoire, il faut se souvenir de mars 2012... un mois hors catégorie, exceptionnellement doux (anomalie positive de +3°C par rapport à la normale à l'échelle du territoire) et très ensoleillé avec 5 jours consécutifs sans un seul nuage dans le ciel hexagonal... Un ensoleillement si exceptionnel que pour certaines villes du nord de la France, il s'est agi du mois le plus ensoleillé de l'année...



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