La sécheresse menace à nouveau la France

Depuis le début de la saison hydrologique (1er septembre 2011), seul le mois de décembre a connu des précipitations largement excédentaires. Ce mois de décembre bien arrosé fait suite à un automne particulièrement sec sur la France et précède un mois de janvier et surtout un mois de février extrêmement sec. Ainsi le bilan hydrologique de ces 6 derniers mois est largement déficitaire. Les précipitations efficaces (qui permettent aux nappes phréatiques de se recharger) n'ont donc pas été suffisantes au cours de cet hiver, d'autant que la plupart des nappes phréatiques accusaient un niveau largement déficitaire en début d'hiver suite à une année 2011 peu arrosée dans son ensemble.

Un début d'année 2012 déjà sec...

Si on fait le bilan des précipitations depuis le 1er janvier 2012, c'est plus de la moitié de la France qui est touchée par un important déficit pluviométrique. Ce dernier dépasse les 60% sur les régions de l'ouest et du sud-ouest, le bassin parisien et le golfe du Lion. En allant vers le nord et le nord-est, le déficit pluviométrique est moins important avec même une situation proche de la normale dans le Nord-Pas-de-Calais, seule région à avoir connu des précipitations conséquentes au début du mois de mars.

Sécheresse de surface remarquable en Languedoc-Roussillon

Le Languedoc a connu son hiver le plus sec depuis le début des observations météo. Ainsi, entre le 1er décembre et le 29 février, il n'est tombé que 4 millimètres à Sète (déficit de 98%) et 9 mm à Montpellier (déficit de 95%) ! Le Gard est également très touché par la sécheresse avec seulement 14 mm pour une moyenne de 202 mm soit un déficit de 93%. Les Corbières et le Roussillon sont un peu moins touchés avec un déficit de 55% pour Carcassonne et 83% pour Perpignan. A noter que le temps sec s'est poursuivi au début du mois de mars.
A cette absence de précipitations, la région a connu de fréquents épisodes de mistral et tramontane ce qui a aggarvé la sécheresse de surface et favorisé le départ de feux de guarrigues.
A noter que certains cours d'eau présentent déjà un niveau extrêmement bas, digne d'un étiage estival. La situation est donc plus que critique sur cette région d'autant que la végétation démarre et que les besoins en eau vont augmenter avec la hausse des températures (plus d'évapotranspiration).

Le point positif vient des nappes phréatiques qui présentent encore un niveau satisfaisant car les deux hivers précédents avaient été bien arrosés.

Des nappes phréatiques phréatiques déficitaires sur les trois quarts du pays

Pour bien des régions, c'est le troisième hiver consécutif ou les précipitations efficaces (celles qui rechargent les nappes et surviennent entre novembre et mars) sont déficitaires. Ainsi en ce début 2012, les régions de l'ouest et du sud-ouest ainsi que le bassin parisien connaissent des niveaux de nappes phréatiques largement déficitaires. Les Ardennes, l'Alsace et l'Auvergne présentent une situation plus proche de la normale. Enfin les régions proches de la Méditerranée sont les seules à conserver un léger excédent dus aux hivers 2010 et 2011 très arrosés.
Les restrictions d'usage de l'eau qui ne concernent pour le moment que deux départements (Essonne et Seine-et-Marne) risquent de s'étendre rapidement à d'autres départements si le printemps ne connaît pas d'abondantes précipitations, ce qu'indique d'ailleurs nos prévisions saisonnières.

Cette semaine : régime sec avant quelques averses ce week-end

L'anticyclone bien installé sur notre pays continuera d'apporter un temps calme et sec sur l'ensemble de nos régions jusqu'à vendredi. Au cours du week-end, la situation météo va devenir plus instable. L'anticyclone va se décaler vers l'Europe centrale tandis que nous passerons sous l'influence d'une dépression sur le proche Atlantique. Quelques averses devraient donc concerner l'ouest du pays dès samedi. Elles pourraient gagner les 3/4 du pays dimanche mais cela reste à confirmer.


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