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L'hiver météorologique débute le 1er décembre : voici les caractéristiques de cette saison en France

Regis CREPET

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

La bascule dans l'hiver météorologique aura lieu ce dimanche 1er décembre, alors que, sur le calendrier, ce sera le 22 décembre au moment du solstice. Voici ce que l'arrivée de la saison hivernale va changer pour vous.

© La Chaîne Météo

Le 1er décembre marque le début officiel de l'hiver météorologique en France, mais il est important de comprendre que cette date n'est pas forcément synonyme de froid immédiat. En effet, l'hiver calendaire et l'hiver météorologique ne coïncident pas toujours parfaitement, et il est utile de distinguer ces deux concepts pour mieux comprendre ce qui vous attend durant les mois à venir.

Pourquoi cette différence entre l'hiver météorologique et calendaire ?

Hiver calendaire et météorologique © La Chaine Météo

La différence entre l'hiver météorologique et l'hiver calendaire réside principalement dans la façon dont ces saisons sont définies et dans leur utilisation à des fins pratiques.

L'hiver calendaire correspond à la définition traditionnelle des saisons, telle qu'elle est inscrite dans le calendrier. Il commence autour du 20 décembre, lors du solstice d'hiver, et se termine vers le 20 mars. C'est la période où nous fêtons Noël et le Nouvel An et où la durée du jour est la plus courte. Cette période coïncide avec l'angle de la Terre par rapport au Soleil, ce qui explique les jours les plus courts et les nuits les plus longues, caractéristiques de l'hiver.

L'hiver météorologique commence le 1er décembre et se termine le 28 ou 29 février (selon les années), couvrant les trois mois de décembre, janvier et février. Cette définition est utilisée par les climatologues et les météorologues pour des raisons et pratiques, car elle simplifie l'analyse des tendances climatiques en regroupant les mois d'une même saison dans des périodes fixes. En effet, les périodes fixes de trois mois (hiver météorologique) sont plus adaptées à la collecte de données climatiques et à l'analyse des tendances sur le long terme. Ce découpage permet de mieux comparer les saisons entre elles.

De grandes différences climatiques en France

L'hiver en France se caractérise par une grande diversité climatique, influencée par la géographie et les conditions atmosphériques.

En moyenne, les températures diurnes en hiver oscillent entre 3°C et 10°C dans la majeure partie du pays, avec des variations régionales importantes. La moyenne hivernale nationale est de +5,4°C. Mais depuis le début de notre siècle, cette moyenne est souvent proche de 7°C, le plus doux ayant été 2019-2020. Les cinq hivers les plus froids depuis 1900 en France se sont produits entre 1928 et 1963, celui de 1962-1963 étant le plus rigoureux.

Températures
Dans le nord de la France, les températures sont plus basses, pouvant descendre en dessous de zéro. Janvier est le mois le plus froid de l'année.
Dans le sud de la France, en particulier le long de la Côte d'Azur et dans le sud-ouest, les températures moyennes restent plus élevées, entre 7°C et 10°C, avec des périodes de froid moins intenses et moins durables.

Le record de froid en France a été enregistré à Mouthe, dans le Doubs, avec -36,7°C.en janvier 1968. En revanche, en période hivernale, des records de douceur peuvent aussi être observés, notamment en Corse, avec 22,4° C à Ajaccio en janvier 1997.

Avec le réchauffement climatique, les hivers se radoucissent nettement en France, avec une accélération depuis 2010. Le nombre de jour de gel est en diminution, surtout en ville, en lien avec les "ilots de chaleur urbains". Les derniers hivers froids sont 2005, 2009 et 2012.


Précipitations :

L'hiver est une saison humide, avec des moyennes de 80 à 100 mm par mois dans les régions de plaine et côtières. Ces pluies sont souvent plus abondantes sur la façade atlantique , où elles peuvent dépasser les 150 mm par mois en décembre et janvier. Les inondations font partie des aléas de nos hivers en France métropolitaine, à l'image de celles de l'année dernière dans le Nord et le Pas-de-Calais.
Les Alpes et les Pyrénées reçoivent des chutes de neige importantes, qui peuvent atteindre plusieurs mètres d'accumulation en altitude, favorisant les activités de sports d'hiver. Néanmoins, depuis une quinzaine d'années, l'enneigement devient très inégal sur nos montagnes, et souvent absent sous 1500 m d'altitude.


Neige :

La neige est plus fréquente dans les zones montagneuses (Alpes, Massif central, Pyrénées), où des chutes importantes sont courantes entre décembre et mars. En revanche, la neige reste rare, voire inexistante, sur les côtes atlantiques et dans les régions méditerranéennes, où l'hiver est plus doux.
Les périodes de pluies verglaçantes sont possibles dans les régions du centre et de l'est de la France, en particulier lorsqu'une perturbation venant de l'ouest heurte de l'air avec des températures proches de zéro.

Tout comme le nombre de jours de gel, les jours de neige sont en diminution sur notre pays, et les Noëls blancs sont de plus en plus rares.

Evolution du nombre de jours de neige en France depuis 1950 © La Chaine Météo

Vents et tempêtes :

Les tempêtes en France se produisent majoritairement en hiver © La Chaine Météo

L'hiver en France est la saison des tempêtes, notamment sur les côtes atlantiques. Les vents violents soufflent fréquemment, surtout en janvier et février, avec des rafales qui peuvent atteindre 100 à 130 km/h dans certaines régions.
Les tempêtes comme celles de décembre 1999, Xynthia (2010) et Klaus (2009) ont montré que les vents en hiver peuvent causer des dégâts considérables.

L'hiver en France, qu'il soit météorologique ou calendaire, nous plonge dans une période de transition marquée par des températures plus froides, des paysages parfois enneigés, mais aussi des conditions météorologiques parfois difficiles. Le 1er décembre annonce non seulement le début de cette saison, mais aussi la promesse de moments cocooning à la maison, de préparations pour les fêtes de fin d'année, et pour certains, des vacances à la montagne. Mais il rappelle aussi la nécessité de se préparer aux conditions climatiques changeantes, qu'il s'agisse de la neige sur les routes ou des chutes de températures inattendues, surtout dans un contexte de cherté énergétique.

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